Humus Bojan Z Tetraband

Humus
Bojan Z -Tetraband

Bojan Zulfikarpasic, piano, p. électrique, xenophone
Josh Roseman, trombone
Sebastien Roch ford, batterie
Ruth Goller, basse électrique

Bojan Zulfikarpazic est bien connu en France (sous le diminutif Bojan Z) au travers de ses multiples rencontres d'Henri Texier à Michel Portal en passant par Julien Lourau... c'est un projet très différent qu'il offre dans ce disque avec une nouvelle formation, et un son électrique prédominant, ce qui n'empêche pas le pianiste de garder aussi une main sur le piano acoustique, voir de le monopoliser sur un morceau au titre bien choisi "Focus"... Le trombone apporte aussi une couleur fort originale. De ces compositions, fruit d'une réflexion murie autour de ce mariage inédit de sonorités, et également inspirées d'autres musiques plus modernes que le jazz telle le rock, résultent un album totalement novateur. Bojan Z, en complément de questions sur son parcours(voir ici) a bien voulu répondre à quelques questions concernant cette création.

Dans quelles circonstances avez-vous rencontré les trois musiciens de Tetraband et qu’appréciez-vous chez chacun d’eux ?

Seb, Ruth et Josh sont des musiciens très ouverts, pourtant ils viennent tous d'un chemin différent. Seb m'a littéralement soufflé de la salle quand je l'ai vu jouer pour la première fois, en Angleterre, et depuis j'attendais l'occasion de jouer avec lui.
Avec Josh, on a partagé la scène au Pays-Bas, lui y jouait avec son groupe, moi avec le mien. J'ai découvert sa musique par la suite, en écoutant ces disques. L'idée de Josh est venue de mon manager, Reno DiMatteo. Josh est un guerrier de la cause musicale, un voyageur cosmique, avec une grande expérience de scène et d'improvisation. Ruth a été amenée par Seb, et elle a amené une base et basse très solide, sur laquelle nous on peut faire notre trapèze chinoix...c'est beaucoup de responsabilité pour elle.

Les titres de vos disques sont souvent des mots très réfléchis et de votre invention (pianobssession , Xenophonia…) cette fois vous avez choisi un titre simple « Humus » ….pourquoi ce titre que l’on ne retrouve d’ailleurs pas sur un morceau ?

Depuis quelques années je vis en campagne dans les alentours de Paris, y vivre me fait du bien à cause de la communion que j'y sens avec la nature. Les odeurs de la nature m'ont inspiré, notamment, d'écrire la musique pour ce disque qui est plutôt joué par des musiciens très urbains, et la musique est plutôt urbaine. Un paradoxe que j'assume pleinement.

Quelles sont pour vous les meilleures conditions pour composer ?

Avec le répertoire que j'ai composé pour ce groupe, je suis resté pendant deux semaines chez moi et c'était très dur, en fait j'étais je pense à chercher un peu plus profondément que d'habitude. J'étais tout seul chez moi, et j'ai pensé aux musiciens de ce quartet, c'était il y a deux ans au mois d'août et c'était très dur car je cherchais des choses ailleurs, j'ai perdu du poids mais j'ai réussi à trouver autre chose que ce que je jouais d'habitude ! En fait je ne sais pas quand les choses peuvent venir, parfois cela vient même en se mettant mal, en creusant on peut trouver un puit qui semble inépuisé... cela peut venir dans le train ou pendant la balance.

Votre disque a été enregistré en avril 2008 sur trois jours comment avez-vous vécu cet enregistrement ?

Il nous a fallu faire un son de groupe en trois jours. On a joué qu'un seul concert tous ensemble, avant d'entrer dans le studio. Mais Seb, Josh et Ruth sont très concentrés sur la musique et ont une habitude de fonctionner en groupe...ce qui nous a permis d'entrer très vite dans la sphère supérieure de la création pendant l'enregistrement. C'était court, mais très intense...

Vous utilisez à la fois deux pianos : acoustique et électrique , cela vous demande-t-il une concentration plus grande qu’avec un seul piano ? Pourquoi aimez-vous utiliser en même temps ces deux instruments ?

Cela me demande déjà un effort physique, car deux claviers et deux pédales en même temps, on a intérêt d'avoir un bon ostéopathe. Mais comme c'est toujours le cas, sur scène je ne me rends pas compte des douleurs, car comme vous le dites, la concentration da produire le son que j'imagine est la seule chose qui compte à ce moment-là.

Qu'est-ce que le xénophone ?

C'est à la base un piano électrique Fender mais que j'ai complètement reconstruit en l'accordant différemment et je le traite différement , avec un pédale, comme une guitare, j'ai gardé les bruits parasites pour que cela fasse un instrument différent. je lui ai donné ce nom de xénophone comme une blague parce que cela coorespondait à xénophonia , xéno veut dire étrange en grec.

Vous aimez ce son plus que celui du piano ?

En fait le fait d'avoir un piano électrique me permet de rendre plus lisible mon son. On dit souvent à un pianiste après un concert "c'était super mais on ne t'entendait pas trop..."

Quelles sont les dates de concerts où vous présenterez ce disque et les autres dates de concerts qui vous tiennent particulièrement à cœur

On va commencer par une série des concerts au Sunside à Paris du 31 octobre au 4 novembre 2009, suivi de concerts à Strasbourg et Thionville. En janvier on va attaquer une période de tournée européenne.

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