Boris Berezovsky Concertos et Rapsodie de Serge Rachmaninov

Serge Rachmaninov
Boris Berezovsky, piano
Orchestre Philharmonique de l'Oural
Dmitri Liss, Direction
Concertos pour piano
Concerto pour piano N°1
Concerto pour piano N°4
Rhapsodie sur un thème de Paganini

Dans la suite non logique, numérologiquement parlant, de son précédent disque des concertos deux et trois de Rachmaninov, ce nouvel enregistrement du pianiste russe Boris Berezovsky complète l'intégrale des oeuvres pour piano et orchestre de Rachmaninov. Il est vrai que chronologiquement parlant cet ordre est en fait très logique : Rachmaninov revisa son premier concerto en 1917 , après avoir composé les second et troisième concertos....quant au quatrième concerto, ses premières esquisses sont certes antérieures à la révision du concerto n°1 mais le compositeur le corrigea à deux reprises, le réduisant de 114 mesures en 1928 et de 78 mesures en 1941. Ce sont les versions finales que Boris Berezovsky a choisi d'interpréter avec l'Orchestre Philharmonique de l'Oural sous la direction de Dmitri Liss.

Le premier concerto de Rachmaninov a été longtemps peu joué, aussi bien par Rachmaninov lui-même (qui ne l'a interprété que 23 fois alors qu'il interpréta 143 fois le second et 86 fois le troisième), qu'en France , où c'est cette fois non pas grâce à un film(Cf article sur le précédent disque...cliquez ici), mais grâce à une émission culturelle dont elle était le générique : "Apostrophes" de Bernard Pivot, que cette musique a acquis une notoriété. Il est possible que les auditeurs aient peu apprécié l'alternance de rythme violent et de lyrisme pourtant tout autant passionné du premier mouvement mais qui provoque un effet assez similaire à celui d'une douche froide et chaude, très revigorante cependant ! Et le pianiste Boris Berezosky a toute la puissance en mains pour en faire apprécier cet effet. Le court andante qui suit permet certes de s'en remettre avec douceur mais ce n'est que pour mieux replonger et se laisser transporter dans le tourbillon final du troisième mouvement très virtuose qui rappelle les concertos "précédents"(2 et 3).

La critique ne fut pas particulièrement enthousiaste lors de la création du quatrième concerto : "démodé, fastidieux, sans intérêt"...et Rachmaninov lui-même non satisfait le tronqua plusieurs fois...malgré cela le concerto n'a guère été plus apprécié. Qu'il soit court ou long, la relative étroitesse mélodique du troisième mouvement lui a été souvent reprochée. Heureusement la Rapsodie sur un thème de Paganini , composée en 1934, a quant à elle tout de suite remportée un vif succès et n'eut jamais besoin de revision, idéalement équilibrée entre tempos alertes et poétiques, il n'y a assurément rien à enlever ni ajouter. Elle est restée indémodable au fil des années...et soixante douze ans ans plus tard cette interprétation particulièrement vivante est un cadeau très actuel de fin ou début d'année.

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