BACH TOCCATAS Amandine Savary PIANO

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
TOCCATAS BWV 910 - 916

Amandine Savary, piano

Si l'on célèbre en France cette année, et plus particulièrement ce 6 juin 2014 ( D-Day ) , le soixante-dixième anniversaire du débarquement sur les plages de Normandie, c'est une pianiste née à Bayeux ( située à quelques kilomètres des plages et première ville libérée)   , Amandine Savary, qui a eu trente ans au début de l'année, que piano bleu vous invite à découvrir en ce moment avec ce disque des Toccatas de Bach au piano.
Pianiste du célèbre Trio Dali avec lequel elle a déjà enregistré des disques, il s'agit ici de son premier album piano seul , paru récemment sous le label MUSO, et coïncidence... il y est aussi beaucoup question de liberté, ainsi confie-t-elle à l'occasion d'un entretien à lire ci-dessous : "La musique de Bach me suit depuis toute petite, les inventions, préludes et fugues, etc... J’avais envie de me donner le challenge de l’enregistrement... le fait de fixer ses idées car pour moi, la musique de Bach est d’une grande liberté. L’interprétation que j’ai donnée de ces toccatas n’est qu’une version d’aujourd’hui, je sais qu’avec le temps, la vie, mes idées changeront (d’ailleurs, elles ont déjà changé !). La musique est en perpétuel mouvement.".
C'est dans un style particulier donc Bach s'est imprégné... en Allemagne, que le compositeur a puisé son inspiration ainsi , Michel Stochlem auteur du livret explique :" En novembre 1705, âgé de vingt ans, Bach se rend à Lübeck pour y rencontrer Dietrich Buxtehude, maître incontesté de l’orgue en Allemagne du Nord. A cette période, le jeune Bach absorbe tous les styles qui se déploient dans les cours allemandes grâce au développement de l’édition musicale. Le baroque est alors à son apogée dans toute l’Europe, mais un goût marque Bach plus que les autres : le Stylus Phantasticus, importé de la Rome de Frescobaldi par son disciple Froberger, et dont Buxtehude est l’héritier et le dernier grand maître. Ce Stylus Phantasticus convient particulièrement à la musique instrumentale : c’est le style le plus libre, le plus débridé, destiné à mettre en valeur le génie de l’improvisateur, sa capacité à inventer sans cesse des enchaînements harmoniques surprenants, à passer de manière abrupte d’une fugue à une partie libre, le tout dans un orage de virtuosité. Ce style, on le retrouve chez Bach, dans son œuvre de jeunesse, écrite à Arnstadt et à ses débuts à Weimar. C’est donc à ce moment que naquirent les Toccatas pour clavier BWV 910-916...".
Les sept Toccatas n'ont pas été publiées du vivant de Bach, mais rassemblées des années plus tard par son frère Johann Christoph dans le Andreas Bachbuch. Elles ne constituent pas un recueil unifié et ne semblent pas avoir été composées comme un ensemble. Cinq d'entre elles sont en tonalité mineure, plus dramatiques. Et, puisque que la Liberté conduit à la joie, c'est une des deux Toccatas en ton majeur, certes avec un très court adagio plus mélancolique et émouvant, que vous pourrez écouter plus bas dans cette page : la Toccata en sol majeur BWV 916, une toccata dont la pianiste Amandine Savary, partage aussi admirablement la joyeuse vitalité, et , ceci certes pour son propre bonheur , ainsi le confie-t-elle, mais aussi le nôtre , et qui se prolonge tout au long de ce disque !
Un défi parfaitement remporté par la pianiste quii confie dans l'entretien sur son parcours que le sport à sensations fait parti de son quotidien, et qu'elle envisage pour bientôt le saut en parachute... en attendant, cet album est effectivement riche en émotions aussi !
Ce disque est édité par un label Belge (MUSO), dans quelle circonstance a-t-il pu être réalisé ?
J’ai la chance d’avoir rencontré Olivier Vannieu (directeur du label) qui a tout de suite cru en mon projet. Je voulais depuis un moment enregistrer les toccatas de Bach et je suis très heureuse d’avoir pu trouver le soutien nécessaire à ce projet. Yamaha Music Europe m’a été d’un grand soutien, et j’ai d’ailleurs eu envie de jouer leur magnifique CFX de concert qui à mon sens regorge de somptueuses couleurs. J’ai eu une super équipe lors de l’enregistrement (Cyril Mordant, Loic Lafontaine, Hugues Deschaux) sans laquelle rien n’aurait été possible !
Que représente Bach dans votre répertoire ?
La musique de Bach me suit depuis toute petite, les inventions, préludes et fugues, etc... J’avais envie de me donner le challenge de l’enregistrement.. le fait de fixer ses idées car pour moi, la musique de Bach est d’une grande liberté. L’interprétation que j’ai donnée de ces toccatas n’est qu’une version d’aujourd’hui, je sais qu’avec le temps, la vie, mes idées changeront (d’ailleurs, elles ont déjà changé !). La musique est en perpétuel mouvement. Les toccatas sont très virtuoses mais aussi improvisées et c’est en me plongeant dans une intégrale de ces pièces que je comprends mieux aujourd’hui leur langage, leur forme et la manière dont elles sont écrites.
Plus particulièrement vous avez choisi d’enregistrer les Toccatas,« comme un défi excitant» expliquez-vous dans votre livret, et vous précisez : « la liberté d’expression que nous offre Bach dans ses toccatas est telle que sans boussole on peut se perdre et chercher longtemps »… Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer un défi pour un premier disque piano seul et quelles ont été vos boussoles , notamment avez-vous pris quelques interprètes en référence ?
Lorsque je me plonge dans une œuvre nouvelle, j’évite toujours d’en écouter les versions discographiques existantes. Je ne souhaite en aucun cas être influencée dans mon ressenti et si j’écoute quelque chose, ce sera toujours plusieurs versions. Pour les toccatas, elles m’ont suivie pendant un an, entre autre d’autres projets. Nombreux chemins sont possibles dans cette musique (tempo, articulation, ornementations,etc...) et je me suis amusée à chercher plein de possibilités. Je dois dire être souvent revenue à mon instinct premier.
Pourriez-vous expliquer ce qui caractérise ces Toccatas ?
Le mot « toccare » signifie jouer…improviser, montrer sa virtuosité. C’est pour cela que ces pièces commencent toujours dans un grand élan virtuose, comme s’il s’agissait de capter l’attention de l’auditeur. Et le Stylus Phantasticus reprend le même procédé, improviser, suivre une mélodie sans trop y mettre de structure formelle. Dans ses toccatas, Bach y mêle à la fois la rigueur de la fugue, avec toute sa complexité et superposition mélodique, mais également de grandes phrases écrites de manières très libres et improvisées.
De quelle liberté dispose précisément l’interprète dans ces Toccatas et vous-même quels choix personnels avez-vous faits ?
A partir du moment où l’interprète reste le plus proche possible du style et de l’époque d’écriture de ces pièces, il peut, selon moi, parcourir les sentiers de l’ornementation (et pour quelqu’un n’ayant eu aucune formation baroque comme moi, cela est très compliqué !), se pencher vers une logique d’articulation…  J’ai, pour ma part, pris le parti d’ ajouter des ornements pour venir ponctuer le discours mais également construit certaines fugues autour d’articulations précises. La musique de Bach n’a pas de barrières, et c’est pour cela qu’elle inspire tant de monde (les musiques du monde, jazz…) !
Cinq de ces Toccatas sont dominées par des tons mineurs et deux par des tons majeurs, avez-vous une préférence pour l’une ou plusieurs de ces Toccatas, pourquoi ?
Je le trouve toutes vraiment très belles, et chacune avec sa particularité.
Ces œuvres n’ont pas été éditées du vivant de Bach , mais rassemblées par son frère Johann Christoph, elles ne furent éditées que plus tard, pensez-vous qu’il n’y attachait pas d’importance ?
Ces pièces n’ont pas été écrites dans une logique précise. C’est pourquoi, elle restent très détachées les unes des autres mais l’idée de les rassembler m’a semblé juste et permis de mieux comprendre cette forme particulière.
Vous dites également que la musique est le moyen que vous avez choisi pour pouvoir un peu donner de votre cœur et que parler cette langue n’est que bonheur au quotidien ? Quel bonheur particulier ressentez-vous à partager ses Toccatas ?
Jouer Bach en concert est un très gros challenge… Tout comme Mozart, ou Haydn par exemple ! Ce sont, à mon sens, des musiques transparentes… J’aime beaucoup le fait de chercher à se surpasser, et pour moi, jouer Bach en concert reste un défi important.
J’ai une chance inouïe de pouvoir être entendue, jouer de la musique, et si je peux, à travers des notes, éteindre le chagrin, rappeler l’amour où faire ressentir quelconque forme d’émotion aux gens, je suis comblée.


Pour écouter
Johann Sebastian Bach
Toccata BWV916
Amandine Savary , piano
avec l'aimable autorisation
du label MUSO
cliquez sur le triangle du lecteur
ci-dessous

ou cet autre lecteur

 

Pour vous procurer ce disque....

cliquez ici   (amazon)

A voir Amandine Savary - Bach Toccatas - extraits

Pour visiter la page archive des
"Disques du moment"...cliquez ici

Retrouvez une information sur
le site Piano bleu

Ne partez pas sans avoir lu
l'actualité du piano !

Suivez pianobleu.com
le site des amateurs
de piano

sur     
Inscrivez vous à la
newsletter de piano bleu
 

Aimez et/ou partagez cette page !

Retour à l'accueil de Pianobleu.com : le site des amateurs de piano