Share Baptiste Trotignon

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Baptiste Trotignon

Baptiste Trotignon, piano
Matt Penman, contrebasse
Eric Harland, batterie
Otis Brown III, batterie
Tom Harrell, flugehorn,
Mark Turner, tenor saxophone

Après le succès de ses deux albums solo parus en 2003 et 2005, et après différents albums en co-leader, le pianiste Baptiste Trotignon revient cette fois à la tête d'une formation à géométrie variable avec nombreux musiciens américains pour le plaisir du partage de la musique en duo, en trio, en quartet et quintet. Avec une telle variété de formes le plaisir de l'auditeur est total : ce "Partage" harmonieux multipliant en fait les couleurs musicales pour preuve un splendide duo... "Blue", et de "First song" à "Vibe" qui ouvre et clôture magnifiquement cet album de onze titres nul doute que chacun appréciera les multiples climats offerts par cette traversée musicale outre atlantique. Baptiste Trotignon a bien voulu répondre à quelques questions autour de son disque :
Comment est né l’idée de ce projet d’enregistrement avec des musiciens américains et plus particulièrement ces cinq musiciens ?
Ca faisait assez longtemps (2001) que je n'avais pas enregistré d'album en leader avec un groupe, mes derniers projets ayant été surtout des choses en co-leading ( David El-Malek, Aldo Romano) ou tout simplement en piano solo. J'avais donc vraiment un désir de musique entièrement personnelle, et enregistrer avec des musiciens d'outre atlantique pouvait apporter une lumière différente sur ce que je souhaitais donner.
J'avais rencontré Matt lors d'un concert au Smalls à NY dans le groupe de Ari Hoenig, c'est un bassiste rare, très puissant et souple à la fois; Otis est très proche du swing, du groove, on avait joué ensemble il y a longtemps (avec Sara Lazarus), j'aime aussi le côté un peu "sale" de son jeu. Eric Harland, c'est lui que je connaissais le mieux sans doute, pour avoir partagé beaucoup de concerts avec Stefano di Battista ( mais où je joue de l'orgue Hammond B3 ). En dédiant à Eric les morceaux qui lui convenaient le mieux ( notamment les métriques impaires dans lesquelles il est très inventif ), le partage musical entre ces 2 batteurs m'a paru assez évident. Eric est un batteur hors du commun, sa précision permet beaucoup de liberté à ceux qui jouent avec lui. La rythmique qu'il forme avec Matt est une vraie machine , très puissante.
Au départ je pensais faire un disque en trio, puis après avoir rejoué avec Tom (en duo , à New-York) en janvier 2007, j'ai eu très envie qu'il nous rejoigne sur quelques titres. C'est un maitre, un vrai "morceau" de l'histoire du jazz, son placement est magnifique, tout "sonne" avec lui.
J'ai trouvé assez excitant que Mark Turner puisse nous rejoindre sur quelques titres, et notamment AVEC Tom. Deux générations différentes, mais deux approches ultra-exigeantes, sans concessions, deux amoureux de la beauté. Il y avait beaucoup de respect entre eux deux, et tout s'est passé le plus simplement possible.
Toutes vos compositions du disque Share ont-elles été spécialement écrites pour ce projet, dans l’affirmatif comment avez-vous travaillé pour les réaliser ou sinon comment les avez-vous sélectionnées ?
Une partie des compositions existait déjà avant, j'ai juste choisi parmi elles celles que j'avais le plus envie de "dire", et d'autres ont été écrites spécialement pour ce contexte, en pensant à Tom par exemple pour "Dexter" ,forme anatole dont il est un maître. Le thème "Flow" convenait très bien au jeu de Mark ,construit sur des phrases très sinueuses parfois, avec des métriques complexes, comme un challenge( 11/4 ). Expliquer pourquoi tel ou tel morceau convient à un musicien, c'est assez long et complexe, ça veut dire premièrement décrire de façon précise l'univers de chacun, mais alors si on fait cela ce n'est plus la peine de les écouter ! Il faut garder une part de mystère... C'est un album pour lequel je me suis beaucoup préparé. La dernière fois que j'ai autant travaillé en amont de l'enregistrement ça devait être pour le premier "Solo" en 2003. Que ce soit d'un point de vue purement pianistique ou pour le matériel (compositions) apporté, ou pour la conception globale de l'album.

Que pensez-vous du partage avec ces musiciens : en quoi est-il différent d’autres partages avec des musiciens français , en quoi a-t-il été particulièrement satisfaisant ?
C'était un enregistrement très "relax" et très "fun" en même temps. Tous les musiciens ont été très professionnels, c'est à dire qu'ils ont vraiment joué leur truc, personnel, tout en jouant dans le cadre que je leur demandais ( personnel aussi !...) . J'ai souvent joué avec des musiciens américains et je n'établis pas de jugement de valeur sur "le musicien américain" par rapport au "musicien français ". Ce qu'on peut juste dire , c'est que même si le jazz européen a maintenant trouvé sa propre identité , c'est là-bas qu'il est né , et la culture de la musique afro-américaine est plus présente là-bas qu'ici.
Dans l'idée de partage, j'aime l'idée d'universalité de la musique. Je ne me sens pas plus français qu'autre chose, et plus "musicien du monde" que "musicien français ", le jazz est devenu une sorte de "world music" elle aussi , et c'est dans cette vibration là que j'essaye de la défendre.
Quelle est la(les) compositions dont le « résultat partagé » vous satisfait le plus ?
Impossible de donner un titre, un seul ! C'est comme l'histoire du disque de l'île déserte... En toute humilité , je dois reconnaître que je suis très fier de ce disque dans sa globalité ! Peut-être parce-que j'en avais un désir profond, et que ça faisait quelques années que je l'attendais.

Vous avez réalisé cet enregistrement à New-York : que pensez-vous des conditions d’enregistrement aux USA en comparaison avec la France et est-ce une expérience que vous avez envie de renouveler ?
C'est la 3ème fois que j'enregistre à New-York et j'apprécie l'efficacité avec laquelle les studios sont construits . Tout est fait pour le confort des musiciens ( retours casques, mixages etc... ) , notamment pour la musique "live" comme on l'enregistre ( par opposition à la chanson ou la pop où tout le monde enregistre séparément ). Mais il y a maintenant de très bons studios en France, avec de bons pianos aussi ! Dans le cas présent , c'était juste plus simple de m'amener moi là-bas, que de faire venir 5 musiciens ici ! Réenregistrer là-bas, oui c'est tout à fait possible, wait and see ! ...
Allez-vous donner des concerts aux USA pour présenter ce disque ?

Peut-être mais c'est un territoire extrêmement protectionniste à ce niveau là, très difficile d'accès. En souriant, on dit souvent que vendre du jazz francais aux USA, c'est comme vendre du vin californien en Bourgogne ou à Bordeaux ! Rien d'impossible, mais rare !

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