MOLENE Saison II Didier Squiban Piano Solo
Didier
Squiban , piano solo
Molène
Saison II
Saison I - 7 impressions
enregistrées chez Didier Squiban (Porz Gwenn), sur son piano
Steinway B
Saison II -11 improvisations
enregistrées au fil du temps et de ses pérégrinations
; parfois en public (Allemagne, Suisse, Bretagne ... ) et avec des pianos
différents.
Saison III - 6 conversations
enregistrées à Molène en août 2012, sur son
piano
Aux dires de certain(e)s, les cinq personnes qui ont eu l'audace de
mettre très récemment un vieux piano au bord d'une falaise
de Plogoff se seraient inspirées du film "La leçon
de piano"... peut-être, mais comme cela n'est pas confirmé
ils auraient tout aussi bien pu s'inspirer d'un célèbre
pianiste local, certes originaire d'une autre pointe du Finistère
: le pianiste Didier Squiban né
à Ploudalmézeau, dont vous pouvez (re)découvrir
plus bas dans cette page une vidéo dont manque hélas une
partie des images : "Le piano, la Bretagne et la mer"...
Mais qu'importe, faut-il une explication à ce qui ouvre la voix
au rêve et au voyage ? D'ailleurs c'est une tout autre audace
qui a conduit le pianiste célèbre depuis la parution en
1997 du disque "Molène", qui a connu un immense
succès, : non pas celle de faire un "Molène II"
, mais adoptant cette citation "L'audace en art , c'est de recommencer
autrement " du philosophe Maurice Merleau-Ponty, de réaliser
ce nouvel album réunissant 24 préludes, forme musicale
libre par excellence. Libre à toute audace...
Effectivement Didier Squiban recommence autrement puisque ainsi que
vous avez pu le lire plus haut dans cette page, ce nouvel album comporte
en fait trois saisons différentes enregistrées sur multiples
pianos et dans des lieux différents , le premier avait été
enregistré dans une chapelle à Molène . Parmi ces
pianos celui que le pianiste garde précieusement : un piano Bluthner
ainsi explique-t-il a l'occasion d'un entretien pour la sortie de ce
nouvel album, à lire entièrement ci-dessous : "J'utilise
le Blüthner ( qui est à poste fixe dans mon studio molènais)
uniquement dans la 3ème saison, même si je le pratique
depuis de nombreuses années il reste plus difficile à
maîtriser de part son toucher et sa sonorité particulière.
En fait je voulais proposer plusieurs sonorités et plusieurs
approches différentes du piano".
Ce piano à en effet la particularité d'avoir une quatrième
note non frappée qui résonne par "sympathie"
ce qui n'est pas étranger à la grande résonance
de la musique jouée et , pour l'anecdote c'est le même
modèle de piano qui a servi à l'enregistrement de "Let
it be" des Beatles à Londres en 1969.
Mais assez curieusement même quand il n'utilise pas ce piano
Didier Squiban offre aussi une longue résonance aux notes qu'il
joue. Résonance qui ouvre au voyage intérieur quelque
soit la saison aux couleurs certes variées mais s'exaltant dans
un prolongement de note bleue, et il y a tant de couleurs bleues ! Cet
album est fort joliment illustré cette fois par des photographies
de Sébastien Hervé qui n'ont pas forcément un lien
direct avec les lieux et personnages évoqués dans les
morceaux mais sont juste là aussi comme une simple ouverture
au voyage, au parcours de ces "saisons" .
Et on peut se prendre tel John Lennon à "imaginer"
puisque Didier Squiban a aussi été inspiré par
le peintre Vassily Kandinsky ... un art audacieux qui ne connaîtrait
« ni peuple, ni frontière, mais la seule humanité
» (Kandinsky). Autre "anecdote" : sur le site internet
de Didier Squiban on peut voir aussi une récente vidéo
où il présente la Bretagne à des japonais émerveillés
et pourtant on sait combien la mer leur a été fatale récemment
et les dégâts ont toujours des répercussions sur
la centrale nucléaire de Fukushima... la Bretagne en est heureusement
préservée, inutile de vous dire pourquoi...
Mais revenons à ce disque très audacieux , et ici tenons
nous à ce que Didier Squiban propose dans ce nouvel opus : un
voyage à travers le temps, l'Europe et les saisons... quoique
Bill Evans, qu'il considère comme "son maître"
nous conduit aussi dans d'autres contrées ! Et Molène
, lîle la plus importante de larchipel du même
nom qui comprend 9 îlots principaux (Bannec, Balanec, Molène,
Triélen, Lîle aux Chrétiens, Quémènès,
Litiry, Morgol, Béniguet) est bien sûr au centre... Chaque
îlot donne lieu à de splendides préludes quelle
que soit la saison !...
Faut-il
vous appeler Didier ou Dider ?
Dider est la traduction de Didier en breton. J'aime bien les deux.
Vous avez choisi de réaliser 24 préludes
en référence à Bach, mais aussi Chopin, Scriabine
et Shostakovitch, que représente pour vous la musique de ces
compositeurs, l'un d'eux a-t-il votre préférence ?
J'admire tous ces compositeurs mais bien sur Bach reste notre maître
à tous. On retrouve son influence dans "Penfoul"
. J'ai commencé mon apprentissage du piano par les préludes
et fugues du clavier bien tempéré. J'ai étudié
Chopin vers mes 15 ans et Scriabine plus tard . Par contre le chiffre
24 est une référence à tous ces compositeurs. Bach
représente pour moi la perfection de la musique baroque, Chopin
est le grand romantique du piano . les 2 autres compositeurs ont une
écriture moderne avec le langage du XXeme siècle . ils
ont tous eu une influence sur ma musique
Votre album est intitulé « Saison
2 » mais en fait comporte trois saisons qui correspondent
respectivement à des « Impressions » , enregistrés
à Porz Gwen, des "Iimprovisations" enregistrées
dans divers lieux d' Europe, et des « Conversations » enregistrées
à Molène, vous aviez déjà enregistré
un disque sur cette île comportant trois suites de piano décomposées
elles-mêmes en pièces différentes , en quoi vous
semble-t-il que ce nouvel album ne pourrait pas être en fait aussi
une série de trois suites et qu'appréciez-vous dans cette
forme particulière qu'est le prélude ?
J'ai choisi le terme "prélude" parce que pour moi
c'est la forme musicale libre par excellence . j'aurais pu également
choisir "études" ou "couleurs" à la
place des préludes . Les 3 saisons "impressions" ,
"improvisations" , "conversations" font référence
au peintre Kandinsky . Il s'agit donc de 3 suites avec chaque fois un
esprit, une couleur différente !
Vous dîtes aussi que Bill Evans est votre
« maître », qu'aimez-vous particulièrement
dans sa musique et en quoi vous en inspirez-vous dans vos propres compositions
ou improvisations ?
Bill Evans a influencé tous les pianistes de jazz moderne.
Il a su intégrer dans son univers et son langage issus du jazz,
toutes les influences classiques c'est ce que je tente de faire à
partir de la musique bretonne. Le 2eme prélude "Geneviève
et Philippe" est directement inspiré d'une composition de
Bill Evans "Peace piece" mais on retrouve son influence dans beaucoup de préludes et en
particulier "Morgol".
Sa musique vous semble-t-elle en certains points
parfois avoir une certaine âme proche de "l'âme bretonne"
notamment par son aspect nostalgique ou d'éventuelles couleurs
harmoniques particulières ?
Aucune âme bretonne dans sa musique mais une attirance vers
la musique modale qui existe dans toutes les musiques traditionnelles.
A propos d'improvisations, d'après les
commentaires que vous donnez sur le livret pour présenter chaque
pièce il semble que 6 des 7 "impressions" sont
inspirées d'autres compositions, sont-elles aussi des improvisations
spontanées ou arrangements travaillés ? Et qu'en est-il
exactement pour les "conversations" et comment vous
avez travaillé pour écrire ces deux saisons ?
En fait les deux 1ères saisons sont toutes des improvisations,
parfois entièrement libres "Morgol" , ou à
partir d'une grille harmonique ("Balanec", "Kemenez"...)
parfois aussi sur un rythme ("Erwann") . D'autre part
je me sers souvent d'arrangements préexistants ou de compositions
pour improviser sans jouer le thème ("Meneham"
, "Bernez"..). Chaque prélude me sert de prétexte
pour proposer une nouvelle couleur, une ambiance
par contre la 3ème saison "Conversations" comprend
uniquement des compositions ou arrangements de cantiques bretons
Votre album est distribué par Coop Breizh,
a bénéficié de l'aide de Armor lux et vous avez
également organisé une souscription pour sa sortie, souscription
que font de plus en plus de musiciens, que pensez-vous de cette formule
?
Coop breizh est un label breton qui défend notre culture régionale
depuis des années et le disque est donc à la fois disponible
dans le réseau national et également sur mon site personnel.
Armor Lux, dont le PDG Jean Guy Le Floch est un partenaire et ami de
longue date m"a aidé sur de nombreux projets (tournées
des chapelles , symphonie bretagne ...) .
vous
avez enregistré une des saisons sur un piano Blüthner qui
a la particularité d'avoir une quatrième corde non frappée
qui résonne, aviez-vous déjà ce piano pour votre
précédent disque Molène également enregistré
sur cette île et est-il difficile de s'adapter à un tel
» instrument , ou bien si vous l'avez depuis longtemps vous est-il
en fait plus « difficile » de vous adapter aux autres piano,
notamment cette quatrième corde vous manque -t-elle, en quoi
vous semble-t-elle importante, et arrivez-vous à reproduire cependant
un son un peu similaire par une technique particulière ?
j'ai enregistré "Molène" il y a 16 ans dans
l'église de molène sur un piano moderne "Yamaha".
Dans ce nouvel album je me sers de plusieurs pianos steinway suivant
les prises de son. J'utilise le Blüthner ( qui est à poste
fixe dans mon studio molènais) uniquement dans la 3ème
saison
même si je le pratique depuis de nombreuses années il reste
plus difficile à maîtriser de part son toucher et sa sonorité
particulière. En fait je voulais proposer plusieurs sonorités
et plusieurs approches différentes du piano
Celui-ci a servi à l'enregistrement de
« Let it be » , cette anecdote a -t-elle influencé
une ou plusieurs une ou plusieurs de vos conversations ? Et a-t-il influencé
votre choix d'avoir ce piano ?
Non , pas du tout , c"est une anecdote mais vraie !
Vous aviez enregistré il y a quinze ans
un disque « Molène » , en dehors d'être l'île
proche de vos ancêtres que représente désormais
pour vous cette île, y allez-vous souvent et y a-t-il une saison
où vous la préférez , pourquoi ?
Depuis 15 ans mes amis molènais m'ont mis à disposition
un "pied à mer" sur l'île avec un lit et mon
piano,
je m'y rend le plus souvent possible pour y voir mes amis et me resourcer
. c'est un véritable havre de paix , un endroit unique au monde,
isolé, peu fréquenté et d'une quiétude fantastique
(sans parler de la nature) et cela en toutes saisons.
Certains des compositeurs classique que vous
mentionnez ont également composé des "fugues"
dans la suite des préludes , cette forme de pièces ne
correspondrait-il pas aussi à votre style musical , et peut-on
l'imaginer dans une suite à venir ?
La fugue est un genre musical particulier tres éloigné
de l'improvisation. J'écris actuellement une 3ème symphonie
("du Ponant") dans laquelle je vais introduire quelques
passages fugués dans l'esprit du contrepoint, mais je me sens
plus à l'aise dans l'écriture harmonique.
Vous avez confié cette fois la réalisation
des nombreuses photographies de votre livret à Sébastien
Hervé, vous-même n'auriez-vous pas envie d'illustrer par
vos propres photographies vous albums et pourquoi est-ce important pour
vous d'illustrer chaque composition par une photographie ?
Je ne suis pas du tout photographe et préfère confier
ce domaine à des professionnels dont Sébastien Hervé., celui ci a , avec talent , montré sa vision de l'île .
je pense qu'il est important d'associer un visuel à la musique
ce qui suscite un double voyage.
Ces photographies sont majoritairement des paysages
sans être humain ou un seul apparaissant très éloigné
et solitaire et quelques portraits , mais ne sont pas forcément
associer à des titres qui précisément sont des
lieux ou des « personnes désignées " ,cela
correspond-il à un choix volontaire de votre part dans une sélection
de photographie réalisé auparavant par celui-ci ou des
consignes données au photographe ?
Non, justement. je n'ai donné aucune consigne à Sébastien
ni pour les paysages ni pour les portraits
simplement , je lui ai proposé de me donner sa vision de l'île
mais sous 3 angles différents comme des saisons
je crois qu'il a réussi.
Une des compositions vous a été
inspirée par un texte de Miossec est-il indiqué, est-il
possible de savoir quel est-il précisément ?
Il s'agit d'un texte inédit qu'il m'a demandé de mettre
en musique le titre initial est "la plage"
Vous avez récemment participé
au disque de Nolwen Leroy qui a eu un très grand succès,
est-ce une expérience que vous avez envie de renouveler ?
Oui , nous avons écrit Christophe et moi une chanson "
je ne serais jamais ta parisienne" c'était une belle
aventure , à renouveler pourquoi pas j'adore écrire de
la musique à partir de textes !
Tous les ans vous jouez dans des chapelles,
qu'appréciez-vous particulièrement dans ce type de lieu
?
Tout : l'acoustique , le silence , l'écoute , l'atmosphère
Nouveau :
Ce disque fait partie des 24 disques retenus par le journal Le Télégramme
pour le GRAND PRIX DU DISQUE 2013 cliquez ici pour voter pour lui ( avant le 30 janvier 2014 )
Pour vous procurer ce disque....
expédié directement du finistère au
choix cliquez
ici ( site internet de Didier Squiban)
ou cliquez
ici (Coop Breizh, extraits à écouter )
ou d'ailleurs... cliquez
ici(fnac), indisponible sur amazon ( pour le moment ?)
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© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
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