Benjamin Faugloire Project The Diving JAZZ
Benjamin
Faugloire Project
The Diving
Benjamin Faugloire, piano
Denis Frangulian, contrebasse
Jérôme Mouriez, batterie
Ce disque "The diving" est le second du pianiste
Benjamin Faugloire
en trio, qui après avoir donné une "Première
nouvelle" dans un précédent album paru en 2008
avec les deux mêmes musiciens a cette fois demandé à
Denis Frangulian d'échanger sa basse électrique contre
une contrebasse plus en adéquation avec sa musique. Une excellente
idée car les notes de cet instrument ont une plus belle résonance
et surtout une meilleure vibration, et quand on sait, et constate par
les compositions originales de ce disque, que la quête du pianiste
également compositeur de l'ensemble des neuf morceaux est ...
l'émotion, nul doute que cet instrument contribue mieux à
toucher l'âme, le trio a acquis ici tous les ingrédients
pour offrir une couleur musicale à la hauteur de cette quête
!
Si Benjamin Faugloire a appris le piano avec sa grand-mère
professeur de musique classique c'est le jazz et la pop que le pianiste
revendique comme étant à la source de sa propre musique,
il faut dire aussi que c'est son grand-père, pourtant altiste
professionnel dans un orchestre classique, qui lui a permis de découvrir
le jazz ! Comme dans nombreuses chansons, dans sa musique Benjamin Faugloire
a choisi de mettre toutes les images qu'il imagine à partir d'une
histoire, souvent histoire de sa vie ... ainsi plus bas dans cette page
vous pourrez écouter en lien avec son myspace : "Grandson
memory" ...un des quelques titres dont des dédicaces
figurent sur la pochette de son disque , ainsi celle-ci : "Pour
nos moments passés à ...discutés autour d'un petit
Malaga...jouer au mastermind...t'écouter me raconter l'histoire
de la musique...Me régaler de tes raviolis de chez Verdillon...Vous
me manquez" .
En écoute également deux autres splendides titres :
"Oecologia" qui pourrait bien aussi être inspiré
de musique classique dans son court début en piano solo... et
le titre éponyme et présent sur l'album en deux versions
"The diving" qui n'a pas reçu de dédicace
mais au sujet duquel Benjamin Faugloire qui a bien voulu répondre
à très nombreuses questions confie : "The Diving,
c'est le grand plongeon. J'espère de cet album qu'il nous fasse
plonger dans le monde du jazz français et européen, qu'ils
nous affirment comme un groupe sur lequel il faudra compter"...
OUI, un immense OUI ... Benjamin Faugloire Project est un groupe sur
lequel il faudra compter et si le pianiste est souvent nostalgique "Des
temps d'avant" autre très beau titre de cet album débutant
aussi par quelques mesures au piano seul très émouvantes,
son futur est très prometteur, mais procurez-vous dès
à présent ce disque qui "l'air de rien" ...
vous fera plonger dans un très bel univers riche en émotion
et images car le pianiste et ces deux complices ont un don pour porter
haut, et en effervescence, une petite mélodie de départ
! A voir aussi après l'entretien une petite vidéo teaser
pour finir de vous convaincre si besoin est ;-))
Votre
trio s'appelle "Benjamin Faugloire Project" pourquoi
ce qualificatif de "project" plutôt que "trio",
est-ce pour donner un aspect plus moderne que jazz ?
Effectivement le côté " project " est dans
à mon sens plus moderne que trio et c'est ce qui m'a plu. Ensuite,
" project " laisse une ouverture à une formation différente
mais qui resterait mon projet. Cela me laisse la possibilité
de faire des albums avec d'autres formules (pas encore à l'ordre
du jour mais ça viendra !) et garder le même nom.
C'est votre deuxième disque avec Denis
Frangulian et Jérôme Mouriez , est-ce cependant important
pour vous de jouer avec les mêmes musiciens et quelles sont les
qualités que vous appréciez chez eux ? Donnez vous aussi
vos concerts toujours ensemble ou avez-vous participer à d'autres
formations hormis celle avec Gilles Erhart ?
Oui car comme je le disais au sujet de mon parcours ils sont aujourd'hui
mes piliers. Jérôme est un batteur très ouvert sur
ce qui se fait aujourd'hui, il part par exemple tous les ans à
New York pour travailler avec les meilleurs jazzman (Ari Hoenig, Jason
Lindnler, Mark Guiliana
) et ne cesse d'évoluer dans son
jeu. Il a cette capacité de mettre son jeu au profit de la musique
que nous jouons ensemble, il a une oreille fantastique et il est également
force de proposition dans notre trio. Denis quant à lui est au
départ bassiste électrique. A ma demande, il s'est mis
à la contrebasse il y a seulement trois ans. Cela prouve l'investissement
qu'il met dans mon projet ! Il fait partie de ces bassistes qui prennent
du plaisir à simplement faire tourner un groove, tenir une ligne
de basse. Et il groove ! Il est également d'excellent conseil
pour nos arrangements. C'est un musicien très investi lui aussi
dans la musique. Si l'on ajoute à ces qualités individuelles
le fait qu'ils jouent ensemble depuis plus de 10 ans, il est clair que
musicalement ils répondent complètement à mes attentes.
Enfin ce sont tous les deux des amis sur qui je peux compter dans la
vie et c'est certainement l'essentiel.
Pour ce qui est des autres formations, je l'ai très peu fait
puisqu'en ayant démarré tard mon apprentissage réel
du piano, j'ai dû me consacrer au travail de l'instrument et ai
donc refusé nombres de projets qui m'auraient pris du temps sur
ce travail. Aujourd'hui, j'ai intégré le projet PULSE,
du contrebassiste François Perdriau, qui propose une rencontre
entre la musique de François et les textes du slammeur Mehdi
Mihoub. Une très belle rencontre et un beau projet.
Pourquoi avez demandé à Denis
Frangulian de jouer de la contrebasse plutôt que de la basse électrique
, et en quoi celle-ci est-elleplus adaptée à votre musique
?
C'est un choix purement esthétique. J'ai toujours entendu
de la contrebasse dans mes compositions pour le trio et c'était
une évidence pour moi que ce deuxième album devait être
joué avec trois instruments acoustiques.
Travaillez-vous beaucoup seul ou plus souvent
à trois ? Quelle est la part d'improvisation dans votre disque
? En quoi vos échanges avec les deux autres musiciens sont-ils
important pour vos compositions ?
Je travaille le plus souvent seul. Ce n'est que lorsque nous avons
de nouvelles compositions ou des concerts à préparer que
nous répétons ensemble. Toutefois nous avons décidé
il y a peu de se voir plus régulièrement pour peaufiner
le son du trio et le groove. Nous voyons l'avenir ensemble et pour arriver
à nos fins, il faut continuer à jouer ensemble, travailler,
mais aussi partager des moments de vie qui se ressentiront dans notre
musique. Denis et Jérôme étaient bien plus avancés
que moi musicalement parlant lorsque je les ai rencontrés au
CMDL. Ils étaient déjà Intermittents du spectacle
depuis 5 ans, avaient beaucoup d'expérience. Finalement durant
ces 6 dernières années, j'ai grandi avec eux. Ils ont
tous les deux une culture musicale énorme et me la font partager.
Notre amitié est très forte et cela se ressent sur scène.
Comment et quand déterminez-vous les
titres ?
Les titres sont souvent déterminés par l'histoire que
je veux raconter et sont souvent en lien avec mon vécu. "Ta
main dans la mienne " est par exemple le nom d'un spectacle
que j'ai vu au Théâtre des bouffes du Nord, mis en scène
par Peter Brook et interprété par un fabuleux, un immense
Michel Piccoli. Cette pièce nous faisait partager les correspondances
entre Anton Tchekov et sa maîtresse et j'ai essayé de traduire
en musique ce que j'ai ressenti.
Parfois, c'est la musique que je compose qui me rappelle un moment vécu
que je veux partager, ou une histoire que je m'invente. Aucune règle
générale donc.
Sans doute y-a-t-il une raison particulière
au titre du morceau "The Diving" également celui
de l'album ?
The Diving, c'est le grand plongeon. J'espère de cet album
qu'il nous fasse plonger dans le monde du jazz français et européen,
qu'ils nous affirment comme un groupe sur lequel il faudra compter.
Et m'autorise à penser ça parce que je trouve qu'on entend
dans cet album la couleur de mon écriture et de notre jeu de
trio. Le premier était plus " fouilli " à mon
sens, cela manquait de cohérence. Sur " The Diving ",
je trouve que la couleur s'affirme. Aucun lien donc avec la plongée
sous-marine, que je n'ai même jamais pratiqué !
Votre musique débute souvent en douceur
puis monte en puissance est-ce ainsi que vous concevez un plongeon ?
Vous avez bien ressenti ce côté de notre musique. A vrai
dire, ce n'est pas tant ma manière de concevoir le plongeon que
le souhait de retranscrire mes émotions qui souvent partent d'un
léger frisson et finissent par me submerger.
L'émotion
semble primer avant tout dans votre musique, est-ce effectivement très
important pour vous ?
Oui c'est "ma quête" ! Le plus important pour moi
est d'être au service de l'émotion. Dans ma musique, les
thèmes qui sont écrits sont souvent très mélodiques
et peuvent faire penser à une chanson. C'est la partie pop de
ma musique. En revanche lors de l'improvisation, nous devons arriver
à transmettre cette émotion en direct et à trois.
Et cette spontanéité du jazz qui me fascine et me procure
un plaisir immense. Arriver à être connecté sur
un moment précis avec mes deux compères, partager des
sentiments par la musique, s'écouter, s'accompagner
se
respecter. C'est cette partie du jazz et cet aspect de l'improvisation
qui me procure du plaisir. Cela demande évidemment beaucoup de
travail technique, de connaissances théoriques mais toujours
au service d'une sincérité dans la musique.
Le fin du sixième morceau a un extrait
en son grésillant et et il est suivi du morceau "les temps
d'avant" ... avez-vous une nostalgie du son d'autrefois ou au contraire
appréciez-vous les nouvelles technologies ? Et plus généralement
avez-vous une nostalgie du temps passé ?
Le son grésillant à la fin de Yayem Blues tient plus
du clin d'il. Quant au morceau " Les temps d'avant
", c'est effectivement ma nostalgie des moments à discuter
avec mes grands-parents de l'époque où ils étaient
jeunes, de ces moments de partage avec eux. Je n'ai aucune animosité
avec les technologies d'aujourd'hui, je vis avec et m'en sers au quotidien.
Mais c'est vrai qu'il y a une certaine nostalgie, une tristesse même
parfois dans ma musique.
Votre
titre éponyme "The diving" est présenté
sous deux forme : l'une dite "Take 2" seconde prise , l'autre
est elle la première prise ou celle obtenue après d'autres
prises ? Pourquoi avez vous choisi de mettre ces deux enregistrements
?
" The Diving" a été enregistré 8 mois
après la " Take 2 ", donc aucune chronologie n'a été
respectée ! En écoutant les deux prises, on s'est rendu
compte qu'elles sont toutes deux jouées avec une intention différente.
La Take 2 est vraiment jouée en crescendo alors que sur la take
1, Jérôme Mouriez, le batteur, garde tout le long le même
pattern. Cela donne deux univers différents sur un même
morceau outre le fait qu'évidemment, la partie improvisée
est très différente. C'est ce que j'aime dans le jazz,
c'est cette capacité d'un soir à l'autre à jouer
les même morceaux mais toujours différemment. C'est extrêmement
intéressant de comparer deux prises lors de deux live successifs.
C'est aussi un clin d'il à Bill Evans et à ses deux
prises de " Alice in Wonderland " dans " Sunday at The
Village Vanguard ".
Tous ces morceaux sont vos compositions personnelles,
jouez-vous parfois des standards du jazz ou de la pop ? Lesquels
si c'est le cas ?
Lors de mes études, j'ai travaillé les principaux standards
de jazz. J'en connais une petite trentaine par cur et il m'arrive
souvent de les jouer. C'est toujours un plaisir de se retrouver avec
des amis musiciens et partager des moments de complicité autour
de standards. Mais je ne suis pas un spécialiste du genre. Ce
qui m'intéresse le plus c'est la création, l'écriture,
les arrangements
Les standards ont été joués
et le sont encore par les meilleurs musiciens du monde et je préfère
les écouter les jouer plutôt que le faire moi-même
!
Pour ce qui est des standards de pop, en dehors de soirées autour
d'une guitare, je n'en travaille pas particulièrement.
Dans quelles circonstances ce disque a-t-il
été enregistré et comment avez-vous vécu
l'enregistrement ?
L'album a été enregistré au Studio Alys, situé
à Manteyer (04) au studio de Pascal Perrot. C'est Pierre Lefeuvre,
mon producteur et manager du label 3/6 Productions qui me l'a fait rencontrer
lors d'un CAC (Conseil d'Aide à la Création) de la région
Paca que nous avons eu en 2010. Ce CAC nous a permis d'enregistrer un
3 titres (dont The Diving Take 2 et Les temps d'Avant font partie) à
la promotion du prochain album. C'était donc pour nous la première
fois que nous enregistrions chez Pascal Perrot. Le studio est vraiment
agréable, perché dans les montagnes, dans un ancien corps
de ferme.
La tranquilité et la beauté de ce lieu sont inspirants
et Pascal Perrot, initialement preneur de son de musique classique,
a une oreille très fine et nous a été d'une grande
aide. Naturellement quand la question du studio s'est posée pour
le 2ème album, j'ai proposé à Pierre de retourner
enregistre là-bas et je suis aujourd'hui très heureux
du résultat. Je dois avouer que mon label est très à
l'écoute de mes demandes (comme la location d'un Steinway pour
l'enregistrement
) et fait tout pour que je me trouve dans les
meilleures dispositions possibles. C'est très agréable
de travailler dans ces conditions et je tiens ici très sincèrement
à remercier Pierre Lefeuvre pour son accompagnement de grande
qualité.
Quels sont vos prochains concerts et/ou projets
qui vous tiennent le plus à coeur ?
Les prochains concerts seront le 19 juillet au festival Val Joly Jazz
Festival (59), le 25 août au festival Un Piano sous les arbres
à Lunel-Vieil (34). Nous jouerons également le 6 septembre
à Paris au Duc des Lombards ce qui représente beaucoup
pour moi car durant mes années à Paris, je venais souvent
écouter des musiciens dans ce club et secrètement je rêvais
d'y jouer en jour, sans trop y croire
et nous y serons le 6 septembre
prochain ! Du bonheur.
Je jouerai également en Allemagne début décembre
5 ou 6 concerts qui lanceront la véritable tournée de
ce deuxième album qui commencera à Berlin, au B-Flat,
le 6 décembre prochain. La aussi, c'est assez particulier pour
moi puisque nous avons un public en Allemagne où nous avons déjà
effectués deux tournées, mais sans passer par Berlin.
Et de ce que j'entends dire, Berlin est actuellement la ville culturelle
européenne et je suis vraiment heureux de pouvoir présenter
ma musique là-bas et de découvrir ces artistes qui font
vivre cette ville.
Pour écouter directement des extraits en lien avec
le myspace de Benjamin Faugloire cliquez sur les triangles :
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A voir : Benjamin Faugloire Project -Teaser
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contact :
- Agnès Jourdain
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