The Kingdom of Arwen Thierry Maillard Piano
The Kingdom of Arwen
Thierry Maillard : Piano , composition, et orchestration
Yoann Schmidt : batterie
Dominique Di Piazza : basse
et Orchestre Philharmonique de Prague
Jan Kucera, direction
Invités :
Didier Malherbe : Doudouk, flûte, bawu
Minino Garay : Percussions
Olivia Gay : Violoncelle
Nguyên Lê : Guitare
Neil Gerstenberg : Whistle
Taylan Arikan : Baglama
Marta Klouckova : Voix
Pianiste compositeur, Thierry Maillard, a souvent fait part, lors d'entretiens précédents, de son rêve de réaliser des oeuvres pour trio de jazz et orchestre symphonique classique. Faute de moyen, il a d'abord réalisé plusieurs enregistrements en septet réunissant son trio de jazz et un quatuor à cordes, puis récemment avec un orchestre de musique de chambre. Ce disque, qui paraît sous le réputé label Naïve, dont les responsables, confie-t-il dans un nouvel entretien à lire ci-dessous " ont été enthousiasmés par ce concept peu commun et ont eu envie d'y participer", montre qu'au contraire il n'y avait aucune naïveté dans ses propos mais bien une efficace volonté d'arriver à ses fins, étape par étape. Qui veut conquérir un royaume ne s'y prendrait sans doute pas autrement !
Un vaste royaume en l'occurrence car, comme dans la plupart de ses précédents disques, et pour combler un autre but qui lui est cher : celui de rassembler le jazz, la musique classique et les musiques du monde au sein d'une même partition, Thierry Maillard a aussi associé des musiciens solistes, qui ont souvent joué avec lui et apportent des instruments typiques d'autres contrées : Flûte irlandaise et chinoise, baglama, duduk ( ou doudouk)... dont les belles couleurs sonores originales élargissent les frontières de la création.
Le titre de ce disque "Kingdom of Arwen" (Le royaume d'Arwen) fait référence à l'univers Tolkien qui lui est cher. Et la musique nous renvoie souvent à des images de l'antiquité, et nous transporte du nord au sud de la planète, d'Orient en Occident... Après une bref accord des instruments de l'orchestre, l'enthousiasmante envolée musicale de "Hieroglyphes" fait carrément décoller l'auditeur du monde actuel, et défiler sous ses yeux, via les oreilles, des images de films ou séries se passant dans l'antiquité ou un futur imaginaire inspiré par cette époque. "Sphinx 1 "avec la voix céleste de Martha Klouckova accompagnée du piano rejoint ensuite par le baglama de Taylan Arikan offre un première halte paisible mais nostalgique, alors que Sphinx 2 où l'on retrouve l'orchestre rappelle en fait plutôt le premier titre mais en donnant cette fois plus d'importance au trio de jazz et d'autres solistes, et fait plus penser à une chevauchée qui mènerait précisément à " The kingdom of Arwen", dont la musique le laisse imaginer paisible et souriant royaume... Mais à chaque auditeur de se laisser porter par la musique et d'y mettre ses propres rêves. Un rêve qui se termine avec un splendide adagio où le violoncelle d'Olivia Gay qui s'ajoute aux cordes de l'orchestre - et oui le piano ne se comporte pas en roi dans ce royaume - nous donne envie de rester assis dans le fauteuil et poursuivre le voyage dans un monde fantastique.
Il reste certes à Thierry Maillard de combler un autre de ces rêves, pouvoir jouer à l'Olympia avec un orchestre symphonique, mais notez bien qu'il aura déjà la chance le 21 décembre de jouer au New Morning à Paris en trio avec tous les invités de l'album et il promet quelques surprises !
Après l'entretien ci-dessous vous pourrez voir une vidéo reportage qui vous permettra d'entendre quelques extraits.
Par ce disque vous comblez un de vos rêves : celui de rassembler dans une même œuvre un trio de jazz, un orchestre symphonique classique et des instrumentistes du monde avec leurs instruments spécifiques. En 2008, lors de notre premier entretien vous aviez confié avoir aussi le rêve de jouer dans la salle mythique de l’Olympia à Paris … est-ce que ce rêve va aussi bientôt se réaliser ?
je pense que c'est le rêve de tout artiste de se produire à l'Olympia, cette salle a un côté mythique de par sa capacité et son prestige. Mais elle a aussi une connotation inaccessible et elle l'est! Il faut pouvoir la remplir et rare sont ceux qui le peuvent évidemment. J'aurai l'occasion de me produire à l'étranger sur des scènes telles que celles des Philharmonies de plusieurs pays et de magnifiques théâtres. Pour moi l'essentiel est de faire découvrir et partager ma musique au plus grand nombre à l'Olympia ou ailleurs.
Ce disque est le premier à paraître sous le label Naïve, un nom qui peut sembler amusant précisément pour réaliser un rêve, mais plus sérieusement dans quelles circonstances avez-vous eu la chance d’enregistrer pour ce label réputé ?
J'étais en contact depuis quelques temps avec Naïve qui a suivi ma carrière et notamment mon dernier disque The Alchemist. Lorsque je leur ai parlé de mon projet d'enregistrer un disque avec un orchestre philharmonique, ils ont été enthousiasmés par ce concept peu commun et ont eu envie d'y participer.
Combien de temps avez-vous travaillé pour réaliser l’ensemble de l’œuvre, certains titres vous ont-ils demandé plus de temps que que d’autres ?
Certaines pièces étaient déjà écrites pour piano et j'ai composé les dernières après la sortie de The Alchemist en mars 2014. Entre la composition, l'orchestration, les répétitions et l'enregistrement, la réalisation de ce projet a duré environ un an. La composition et l'orchestration sont mes passions premières, je ne me suis donc pas rendu compte si certaines pièces m'ont demandé plus de travail que d'autre. Ce qui est sûr, c'est que l'enregistrement de certaines comme Zappa ou Sphynx avec l'orchestre a été plus long que les autres car techniquement exigeantes.
A quel moment avez-vous déterminé les solistes invités : avez-vous composé en sachant lesquels seraient disponibles pour le projet, ou bien aviez-vous en tête des compositions qui demandaient impérativement la présence de certains instruments (voire instrumentistes ) ?
C'est en orchestrant la musique que me sont venues en premier lieu dans les oreilles les couleurs des instruments solistes. J'aime mélanger les couleurs classique, jazz et musique du monde d'où mon choix d'associer par exemple une violoncelliste classique avec un duduk traditionnel ou un whisle Irlandais dans "le royaume d'Arwen".
Le choix des solistes s'est imposé à moi, ce sont des amis chers et qui ont déjà quasiment tous joués sur mes disques ou à mes côtés en concert. Ils incarnent ce que j'aime dans la musique, le talent et l'ouverture d'esprit. J'ai découvert Taylan Arican ainsi que son instrument le Baglama dans le cadre d'un festival de musique classique en Suisse. J'ai été immédiatement séduit par sa musique et le côté ethnique de l'instrument. Martha Klouckova m'a été présentée par la flûtiste de l'orchestre de Prague alors qu'on enregistrait le disque et que j'ai subitement ressenti le manque d'une voix sur Sphynx 1. Elle est parfaitement entrée dans ma musique et a immédiatement compris ce que j'attendais d'elle.
Vous êtes influencé d’une part par la musique classique - plus précisément Bartok, Stravinsky et Webern - et par le jazz et les musiques du monde la répartition de ces influences vous permet d’offrir des œuvres très variées selon l’influence que vous privilégiez, comment veillez vous cependant à avoir un fil directeur commun à l’ensemble ?
Ayant une formation classique d'écriture et orchestration avant toute chose, je suis naturellement inspiré par beaucoup de compositeurs dans ma façon d'écrire la musique. Quant au fil directeur de mes compositions, je répondrais que c'est l'image. Je suis inspiré par des paysages, des films, même par des monuments (Égypte ancienne). C'est ainsi que la couleur de ma musique s'est affirmée plus wolrd que jazz au fil du temps, excepté le noyau central qu'est le trio.
Le titre de votre disque qui est celui d’une des pièces fait référence à l’univers Tolkhien, n’y a-t-il pas aussi un clin d’œil à la musique de la série Game of Thrones ? Et vous qui avez souvent composé en accompagnement d’images aimeriez-vous travailler sur ce type de projet ?
Le titre de l'album est bien évidemment inspiré du Seigneur des anneaux. Comme je l'ai dit dans ma précédente réponse, j'ai toujours été inspiré par l'image, principalement par les films antastiques, et j'admire beaucoup Danny Elfman qui est par ailleurs très reconnu dans le monde de la musique notamment la musique classique symphonique. Pour la petite anecdote, j'ai composé le titre "the legend of Sparta's king" juste après avoir regardé un film de gladiateurs dont je ne me souviens plus le nom. L'antiquité est également une source d'inspiration pour moi, d'où peut être une couleur commune avec la musique de Game of Thrones que je ne connais pas. Écrire la musique d'un film fantastique serait un grand rêve pour moi et l'a d'ailleurs toujours été.
Quels sont vos projets de concerts à venir avec ou sans cet orchestre ?
Alors pour commencer, nous partons en tournée en Ukraine pendant 10 jours pour présenter l'album en trio ainsi que quelques concerts avec l'orchestre philharmonique de Kiev, avec le soutien de l'alliance française qui a beaucoup apprécié le concept.
Puis nous ferons un concert de sortie de disque le 21 décembre au New Morning à Paris en trio avec tous les invités de l'album plus quelques surprises ...
Pour 2016, il y aura des dates en trio avec parfois des invités et également d'autres avec des orchestres qui ont eu l'envie de relever le défi de "The kingdom of Arwen": celui de briser les barrières entre les styles musicaux.
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A voir : Thierry Maillard "The Kingdom of Arwen" Teaser
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