Des disques et des concerts pour les 70 ans du pianiste Nelson Freire
Le célèbre pianiste Nelson Freire fête ce mois-ci ses soixante-dix ans et à cette occasion le label DECCA qui a signé une exclusivité avec lui vient de faire paraître deux disques avec essentiellement des concertos pour piano, enregistrements récents et plus anciens.
Il donnera un récital à Paris le 15 novembre 2014
mais aussi nombreux concerts dans d'autres pays d'Europe notamment où il jouera par contre un concerto qui sera au programme d'un troisième disque, consacré à Chopin, à paraître en 2015, avant un autre disque à paraître en 2016 ainsi pourrez-vous le lire ci-dessous... Un pianiste à suivre toujours donc, et désormais ajouté, avec un lien vers cette page, à la liste des interprètes sur le site de pianobleu.com , pour le plaisir d'amateurs de piano qui, il faut l'avouer, l'ont souvent réclamé, mais nul(le) ne peut être exhaustif(ve) !
LUDWIG VAN BEETHOVEN
Piano Concerto No. 5 »Emperor«
Piano
Sonata No. 32 op. 111
Nelson Freire, piano Gewandhausorchestra Riccardo Chailly, direction
Ce disque qui est un récent enregistrement (février et mars 2014) regroupe donc le dernier concerto pour piano de Beethoven et la dernière sonate, au sujet de ce programme Nelson Freire déclare lors d'un entretien reporté dans le livret : "C'est cohérent ; la dernière sonate et et le dernier concerto. La dernière sonate écrite par Beethoven porte le n°111, son "Empereur" le 73, ils ne datent donc pas de la même période. Il avait encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'écrire la sonate. C'est une bonne association".... oui, si on veut... c'est aussi une bonne association... oui aussi car rappelons que dernièrement Eric Lesage a sorti un disque où l'on trouve cette même sonate avec les deux précédentes...et c'est aussi une bonne association d'ailleurs souvent choisie par les pianistes ! Donc un peu d'originalité ici et il est vrai que Nelson Freire a déjà enregistré la sonate opus 110. Alors pourquoi pas...
Ses réponses à deux des autres questions sont plus intéressantes ainsi au sujet du Concerto il confie : "J’ai joué le Concerto “Empereur” de Beethoven pour la première fois à douze ans. Pour moi, c’était normal ! Mon tout premier concerto, interprété un an plus tôt, était le “Jeunehomme” de Mozart, également en mi bémol ! Puis mon professeur, Lucia Branco, était d’avis que je devais jouer “l’Empereur” — elle allait toujours de l’avant. “Ne choisis pas l’un des trois premiers ! Joue le Quatrième ou le Cinquième ! Du vrai Beethoven !” Aujourd’hui, je préfère le Quatrième mais, à douze ans, j’étais plus enthousiasmé par “l’Empereur !” Il était plus brillant et me faisait plus grande impression. "
Et sur le cycle de concertos de Beethoven cycle de concertos qu'il va donc enregistrer :"Au début, je n’étais pas très enthousiaste à l’idée d’enregistrer tous les concertos pour piano de Beethoven car je n’aime pas l’idée de faire une collection juste pour faire une collection. Mais la démarche ici est étalée dans le temps — le Quatrième Concerto est prévu pour 2016 et nous allons prendre notre temps. Et nous finirons avec le Premier, que je n’ai joué qu’une seule fois, car j’ai été contraint de l’apprendre très rapidement. Un célèbre pianiste brésilien, Jacques Klein, était censé donner un cycle de Beethoven, et on m’a demandé de le remplacer pour jouer le Premier Concerto, ce que j’ai fait ! Je vais suivre l’ordre inverse ! "
En fait il pourrait faire plusieurs intégrales car voici également ce qu'il dit au sujet de ses interprétations : "Tant de choses dépendent de ce que l’on ressent. Je joue en accord avec ce que j’entends. Donc je ne peux pas monter sur scène en sachant exactement comment je vais jouer. Ce n’est que lorsque j’ai commencé l’oeuvre que je peux m’ajuster à ce que j’entends. Et il ne s’agit pas seulement du son, mais de l’échange avec le public. Beaucoup de choses entrent en ligne de compte. Chaque piano est différent, chaque salle de concert est différente — la salle est même différente selon qu’elle est vide ou pleine. Le studio, c’est encore autre chose. On fait plusieurs prises, on écoute, et pourtant ce qui est sur le disque est encore différent. Mais je n’écoute jamais mes propres enregistrements — ni avant, ni pendant, ni après ! " ... Il n'écoutera donc pas ce disque, mais, vous, un premier temps , pourrez écouter ci-dessous un court extrait qui montre plus particulièrement sa délicatesse légendaire et finesse de jeu, un lion du clavier a-t-on dit, et peut-on lire dans la biographie plus bas dans cette page, certes, aux griffes bien affinées et il fait ici rebondir les notes admirablement ! Nul doute que nombreux amateurs de piano l'écouteront ensuite entièrement !
NELSON FREIRE RADIO DAYS
The Concerto Broadcasts 1968 - 1979 Tchaikovsky 1
Rachmaninov 3
Prokofiev 1
Chopin 1
Liszt 2
Schumann
Et si vous êtes fan de Nelson Freire - ou pas mais peut-être le deviendrez-vous.avec ce double disque)
qui est en fait presque un best off de concertos ! - procurez vous aussi , ou pourquoi pas en priorité ... cette parution simultannée qui est un coffret de deux CD comportant six concertos enregistrés par la radio entre 1968 et 1979.
Et le programme en est vraiment très beau , là point vraiment besoin de justification du pianiste sur ses choix mais à lire cet extrait de l'entretien : "Ces enregistrements, puisés dans les
archives de la radio, couvrent une période
de onze ans (1968–1979) alors que vous ne
graviez que très peu de disques et que vous
étiez un artiste connu des mélomanes
avertis, joyau jalousement gardé par les
férus de piano ! Aujourd’hui, alors que votre
nom est largement connu des amateurs
de musique, en grande partie grâce à une
considérable discographie Decca, Radio
Days fait le jour sur votre carrière de
pianiste trentenaire.
Radio Days regroupe des concerts que j’ai
donnés en Europe depuis mes débuts. Le
plus ancien remonte à 1968, c’était le
Premier Concerto de Chopin. Nous avons
choisi ces concerts dans diverses archives
radiophoniques — un grand nombre
provient de la radio bavaroise car tous les
concerts étaient enregistrés et que
l’orchestre travaillait généralement avec de
bons chefs. Je pense que c’est une bonne
chose de les exhumer car ils couvrent
largement la période pendant laquelle je n’ai
pas fait beaucoup de disques. Mais, bien
évidemment, il y a beaucoup de choses que
nous avons dû laisser de côté aussi !
Oui c'est une très belle chose de les exhumer ! Plus de deux belles heures d'écoute !
Ces enregistrements n'ont nullement mal vieilli (non non pas de grésillements non plus - comme dans la cf vidéo ci après ) et l'on est conquis par encore par le célèbre "jeu de velours" du pianiste mais pas seulement , sa vivacité de jeu aussi par exemple. Et l'on voit, ou entend, ici que ressortir des enregistrements du placard n'est pas toujours une mauvaise idée au contraire !
Enfin n'oubliez pas de noter que Nelson Freire donnera un récital
le 15 novembre 2014 à la salle Pleyel à Paris ...donc assez curieusement pas de concerto mais au programme : Robert
Schumann Arabesque, op. 18
Romance op. 28 n°2
Etudes Symphoniques, op 13
Entracte
Frédéric Chopin
Trois Mazurkas op. 59
Sonate en si mineur op.5
D'ici là et ensuite , il jouera plusieurs fois le concerto n°2 de Chopin, par contre, à l'étranger dont Barcelone et à Bruxelles, qui ne sont pas très loin de la France... Un concerto qu'il jouera aussi dans son pays natal à Rio de Janeiro le 27 novembre..pour ceux qui par hasard s'y rendraient aussii . Et ce concerto paraitra aussi en CD consacré à Chopin, en 2015.
Né en Octobre 1944 à Boa Esperança, une petite ville à l'intérieur de Minas Gerais, au Brésil, Nelson Freire a fait sa première apparition publique à cinq ans avec la Sonate de Mozart en la majeur, K. 331, sa famille, impressionné par le talent précoce de leur fils , a déménagé à Rio de Janeiro, où il poursuit ses études sous la direction de deux professeurs superlatifs, Nise Obino et Lucia Branco.
En 1957, après avoir remporté le Concours International de Piano de Rio de Janeiro international avec sa performance de "l'Empereur" le concerto de Beethoven (Guiomar Novaes faisait partie du jury), le Président du Brésil lui a remis une subvention qui lui a permis d'étudier avec Bruno Seidlhofer, professeur de Friedrich Gulda, à Vienne. Sept ans plus tard, Freire a remporté la médaille Dinu Lipatti à Londres, ainsi que le premier prix au Concours international Vianna da Motta à Lisbonne.
Ses débuts à Londres, à l'âge de 23 ans, ont été salués par la presse comme un événement sentsationnel , le désignait comme «Le jeune lion du clavier" Times.
Pour écouter un court extrait du
3ème mouvement du concerto n°5 de Beethoven Nelson Freire, piano Gewandhausorchestra Riccardo Chailly, direction
cliquez sur le triangle du lecteur
ci-dessous