Philippe Bianconi Oeuvre pour piano de Ravel
Ravel
Oeuvre pour piano
Philippe Bianconi
Plusieurs pianistes français ont enregistré ces
dernières années une intégrale de l'oeuvre
pour piano de Ravel, et il est amusant de constater qu'aucune d'entre
elle ne respecte l'ordre chronologique de la création des
pièces et que chacune d'ailleurs se distingue par un ordre
différent des pièces, on peut s'interroger sur les
choix respectifs de chacun des interprètes mais pour ce qui
concerne Philippe Bianconi il est probable que son choix de "Jeux
d'eaux" dans lesquels il emporte l'auditeur dès le début
de son intégrale n'est pas étranger au fait qu'il
se sente là parfaitement dans son élément naturel,
d'ailleurs à la question de savoir quelle est sa pièce
préférée (qui sera diffusée ce mois
d'octobre 2007 sur pianobleu.com) Philippe Bianconi répond
:" Le choix n'est pas facile mais si je devais choisir une
seule pièce je crois que ce serait Ondine. C'est sans doute
une des plus belles choses qui aient été écrites
pour le piano, avec cette sublime ligne mélodique, cette
poésie, ces irisations inouïes, ce frémissement
du son que Ravel réussit à obtenir. Et pour moi, c'est
toujours, des années après, le même émerveillement
ressenti à la découverte de cette oeuvre lorsque j'étais
enfant."
Philippe Bianconi a gardé le meilleur pour la fin semble-t-il
puisque "Gaspard de la nuit", dont cette pièce
fait partie, termine l'intégrale permettant à l'auditeur
d'apprécier dans ce triptyque final les frémissements
de l'eau qu'il s'avère maître à suggérer
tant d'ailleurs dans ces deux pièces que dans " Une
barque sur l'océan" dont la moindre vaguelette est palpable
par son jeu d'une très grande netteté... Frissonnements
que l'on peut mesurer tout au long de cette intégrale ainsi
lorsqu'il évoque avec tout autant de finesse dans "Noctuelles"
ceux qui cette fois proviennent...d'ailes de papillons.
Si Philippe Bianconi, qui pourrait bien être un "roi
du lac", excelle à partager la limpidité aquatique
des oeuvres pianistiques de Ravel, il se révèle tout
autant talentueux à partager l'aspect plus obscur et mystérieux
de son oeuvre, l'exemple le plus frappant et surtout le plus émouvant
est cette torpeur des "Oiseaux tristes" perdus
dans une forêt très sombre qu'il transmet dans une
atmosphère des plus troublante. De même son "Scarbo"
se montre un gnogme des plus effrayants. Emotions parmi d'autres
tout au long de cette intégrale, en raison de son jeu très
contrasté qui lui évite aussi par exemple de tomber
dans la mièvrerie dans son interprétation de "Pavane
pour une infante défunte" qui pour le coup n'a rien
d'un "slow à l'américaine" que pourrait
craindre le musicologue Guy Sacre(cf. La Musique de piano paru chez
Robert Laffont) mais bien au contraire prend une dimension très
sombre, proche de celle des romantiques allemands, mais faut-il
s'en étonner puisque Philippe Bianconi a justement une passion
égale pour leur musique.
Certes Ravel a parait-il dit " N'interprétez pas
ma musique, contentez-vous de la jouer" mais faut-il prendre
cette expression à la lettre ? Assurément non pourvu
que son esprit soit préservé, car ce n'est que si
le public connaît une émotion nouvelle à chaque
écoute qu'il prend encore plus d'intérêt à
une oeuvre musicale. Cette nouvelle intégrale enregistrée
lors de deux concerts en est encore la preuve et il convient de
préciser que celle-ci a été captée lors
de deux concerts ainsi l'explique Philippe Bianconi trop modestement :
"Je fais partie des interprètes qui parviennent beaucoup
plus à donner et à s'ouvrir devant un public que devant
des micros. Il n'y a rien de tel que la terrible petite phrase :
" ça tourne " ou bien la petite lumière
rouge qui s'allume pour me paralyser et me bloquer. Dans l'ensemble,
mes enregistrements témoignent un peu de cet état
de chose. Aucun d'entre eux ne demérite vraiment, chacun
à ses qualites, mais peut-etre manquent-ils parfois un peu
de cette flamme, de cette étincelle qui rend une interprétation
vraiment inoubliable. Lorsqu'il s'est agit de faire une intégrale
Ravel, René Gambini(Label Lyrinx) m'a proposé de l'enregistrer
devant un public et j'ai accepté le défi immédiatement.
Nous l'avons fait en deux fois deux séances, durant lesquelles
j'ai joué les oeuvres intégralement devant le public
du Théâtre de la Criée à Marseille afin
de pouvoir choisir l'interprétation la plus inspirée.
Je ne regrette absolument pas d'avoir choisi cette manière
de faire, car je crois que mon jeu y a gagné en engagement,
cependant je n'ai jamais pu oublier que les micros étaient
là et que l'enjeu était un enregistrement. "
Pour en savoir plus sur Philippe Bianconi ...cliquez
ici
Pour vous procurer ce disque....
cliquez ici(fnac.com) ou cliquez
ici(amazon)
Pour en écouter l'extrait "Ondine" pendant le
mois d'octobre 2007...cliquez ici
Pour visiter la page archive des " Disques du moment"...cliquez
ici et
écoutez nombreux autres disques de musique de piano classique,
jazz, variétés...
© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
|
Retrouvez une information sur
le site Piano bleu
Ne partez pas sans avoir lu
l'actualité du piano !
Aimez et/ou partagez cette page !
|