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Over the clouds Laurent de Wilde Piano JAZZ
Over
the clouds
Laurent de Wilde, piano
Ira Coleman,contrebasse , basse électrique
Clarence Penn, batterie, percussions
invités sur un titre :
Jérôme Regard, contrebasse
Laurent Robin, batterie
Juste vingt ans après avoir enregistré à New
York un disque en trio "Open changes" avec le même
contrebassiste Ira Coleman, et par contre un autre batteur Billy Drummond
, un disque qui lui a vallu de recevoir en 1993 le prix Django Reinhart,
récompensant le meilleur musicien de lannée et dont
il avait pu dire lors d'un précédent entretien :"
Je suis sûr qu'à l'époque, ça m'a permis
d'attirer un peu l'attention sur mon trio et de pouvoir continuer à
donner des concerts, ce qui était le plus important..."
le pianiste Laurent
de Wilde , après nombreux disques de musique électronique,
dont certaines combinant piano et ordinateur, et par contre un disque
en trio paru en 2006, revient de nouveau à cette formation. Peut-être
une prise de risque comme le pianiste le dit ou peut-être au contraire
"le bon médicament" (le seul titre en français
et piano solo de son disque ) pour son retour au jazz traditionnel qui
lui manquait... ainsi le pianiste qui aime aussi beaucoup écrire
explique dans le livret qu'il a entièrement rédigé
lui-même au sujet de son disque :
"Le
hasard de la vie et du temps qui passe ont fait que six ans se sont
écoulés depuis mon dernier enregistrement en trio, mes
expériences électroniques ayant pris le pas sur cette
formule plus acoustique. Cette formation me manquait d'autant plus qu'il
me tardait d'incorporer dans de nouvelles compositions les enseignements
tirés des mes aventures sonores : comment élargir le vocabulaire
traditionnel du trio, avec ses prises de risque, sa fragilité
intrinsèque, son langage ancré dans une tradition qui
ne cesse d'évoluer ? Aussi ai-je décidé pour l'occasion
de renouer avec mon passé new-yorkais et de convier à
cette session mon vieil ami Ira Coleman avec qui je n'avais pas travaillé
depuis fort longtemps, tout occupé qu'il était dans les
groupes de Herbie Hancock, Dee Dee Bridgewater ou Sting, et de m'assurer
la participation de Clarence Penn, l'un des batteurs les plus subtils
et musicaux de sa génération. Sans nous concerter, nous
réalisâmes Ira et moi que les années passées
avait accru notre attirance pour la musique africaine dans ses différentes
géographies : Mali, Cameroun, Nigeria... Il y a là un
vivier formidable de rythmes et de mélodies qui ne demandent
qu'à se mélanger au langage plus occidental du jazz contemporain
et nous étions fort impatients d'en expérimenter le mariage.
Je suis le premier étonné de la musique qui en est sortie.
Beaucoup d'énergie, mais aussi de grandes plages d'un calme dont
je m'ignorais capable et qui me font réaliser que, l'âge
aidant, le regard voit plus loin et qu'il se fixe un horizon plus clair
et plus sensible, là où l'air est plus pur, quelque part
au-delà des nuages ."
Quant
à la composition de son morceau "Le bon médicament"
dont le rythme répété prenant, tel celui du boléro
de ravel mais plus lent, et dont chaque note raisonne longuement, berce
agréablement Laurent de Wilde précise : "Rares
sont les compositions qui me viennent instantanément et celle-ci
en fait partie. Je n'y ai rien changé depuis que je l'ai jouée
la première fois car son exécution me procure le même
sentiment de calme et de bien-être magique qui efface tous mes
soucis et tourment du moment, éclairant ainsi la remarque de
Sigmund Freud selon qui sont des névrosés qui se soignent
tout seuls"... Tout seul, seulement pour ce titre puisque outre
Clarence Penn qui complète le trio, Laurent de Wilde a invité
sur le titre précédent deux musiciens dont le batteur
Laurent Robin -avec lequel il avait enregistré le disque en trio
en 2006 : "The Present", il est donc naturel qu'il
lui fasse un "cadeau" ici pour partager ce morceau original
de Fela Kuti, certes l'on pourrait se demander s'il s'agit vraiment
d'un cadeau à lire les explications du pianiste qui explique
encore : " Pour les heureux possesseurs du morceau original,
un très joli proverbe Ashanti est cité, où il est
question des seins des femmes et leur beauté en général.
Devant l'ampleur du défi, je n'ai pas résisté à
la tentation d'inviter Jérôme Regard à doubler à
la contrebasse la ligne de basse électrique d'Ira ainsi que de
se faire affronter Laurent Robin et Clarence Penn dans la cabine des
drums" mais l'écoute de ce morceau, rassure totalement
et le titre "Fe fe naa efe" pourrrait se traduire "fait
de l'effet" car les cinq musiciens relève fort bien
le défi en offrant ici une musique très énergique
revitalisante, un des titres les mieux réussis de cet album avec
également à signaler un très beau blues : "
Some kinda blues" et bien sûr le morceau éponyme
"Over the clouds" dont on préférera la
version longue pour un plus long voyage aérien mais dont vous
pouvez regarder l'enregistrement de la version "radio edit"
en vidéo plus bas dans cette page qui permet notamment de voir
que le piano acoustique au très beau son (fazioli) a subi quelque
préparation pour offrir une plus large palette de sonorités
pour ce morceau (patafix collée dans les cordes selon l'habitude
de Laurent de Wilde) , qui explique-t-il encore , doit son titre au
fait qu'il donna vite aux musiciens "en la jouant l'impression
d'un agréable ronronnement aérien, où les choses
se passent en toute quiétude et sans effort" ...
Peut-être le fait d'aller au dessus des nuages, éventuellement
radioactifs, est un refuge pour les musiciens puisque l'un de ces titres
"New nuclear killer" a été inspiré
à Laurent de Wilde par Fukushima : " L'effroyable catastrophe
de Fukushima a inspiré ce morceau qui tente d'en restituer l'inquiétant
chaos couplé au déni invraisemblable de notre insouciante
nation. Le morceau n'est pas sorti du tout comme je le voulais, mais
c'est j'imagine ce qu'on risque quand on joue avec ça"...
Oui sans doute... et il reste à espérer que pour ceux
qui jouent avec cela aussi... " l'âge aidant, le regard
[verra] plus loin et qu'il se fixe un horizon plus clair et plus
sensible, là où l'air est plus pur, quelque part au-delà
des nuages" sans perdre de vue la terre(et la mer) non plus
!
Et, sur terre (battue ?) , sachez que c'est l'excellent batteur(non,
ce n'est vraiment pas exprès ...) Laurent Robin qui le 6 juin
2012 à 21H00 au Musée de la Fédération
Française de Tennis - Roland Garros dans le cadre "Jazz
à Roland Garros" sera aux côtés de Laurent
de Wilde et Ira Coleman à l'occasion du concert de présentation
de ce disque... réservez vos places !
Pour écouter
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