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Franck Amsallem chante
Franck
Amsallem
Amsallem Sings
Alors qu'il avait 20 ans, le jazzman Franck Amsallem qui ne
voulait être catalogué ni pianiste de standards ni
compositeur de musique "originale" mais plutôt
jazzman complet, a quitté la ville de Nice pour se rendre
aux USA où il a pris des cours de chant dans la meilleure
école de musique américaine considérant,
et il a bien raison, que les pianistes qui nous touchent le font
d'abord "quand leur clavier chante réellement les
mélodies"... Cela fait donc plusieurs années
qu'il fait chanter son piano mais aujourd'hui grâce à
Daniel Yvinek qui produit ce disque on peut le découvrir
associant son piano chantant à sa propre voix chantante,
dans ce nouvel album, le dixième qu'il enregistre en tant
que leader, cette fois en simple piano/voix.
Il a choisi ses chansons dans un répertoire de standards,
de mélodies venant de maîtres comme Cole Porter,
Jérome Kern, Harold Harlen.... Pas question pour le jazzman
de faire des éclats de voix mais bien d'accompagner simplement
et sobrement son piano, offrant les chansons de ce "duo"
instrumental et vocal dans une texture sonore unifiée,
tendre et veloutée, qui se révèle des plus
agréables.
Franck Amsallem a bien voulu répondre à quelques
questions sur ce disque dont vous pourrez entendre des extraits
dans un "widget" :
Cest
la première fois que vous chantez pour un enregistrement,
qu'est-ce ce qui vous a donné envie de montrer votre talent
de chanteur ajouté à celui de pianiste déjà
connu ?
Ce qui m'a donné envie de chanter....plusieurs choses.
D'abord je chante depuis longtemps en semi pro, c'est-à-dire
occasionnellement, depuis l'âge de 18 ans. J'ai pris des
cours de chant a Berklee en 1981, et cela s'est tellement bien
passé que ma professeur m'a presenté a des producteurs
importants. Mais à cette époque là, je ne
voulais pas être vu comme un chanteur. Le piano, la composition
étaient ce que je voulais faire. En plus de cela, il y
a tout un décorum qui vient avec le fait d'être "chanteur",
et c'est quelque chose qui est totalement à l'opposé
de ce que j'ai envie de faire et de montrer. Le répertoire
américain étant quelque chose que je connais en
profondeur et j'ai travaillé avec plusieurs chanteurs/euses
de très haut niveau, Sara Lazarus, Kevin Mahogany, Judy
Niemack, Harry Belafonte, Elisabeth Kontomanou, et de plus, j'ai
toujours énormément aimé la musique américaine.
Donc avec mes aptitudes naissantes ou affirmées de chanteur,
il était normal que cela soit une étape de ma carrière
à un moment ou à un autre.
Dans quelle circonstantce Daniel Yvinek
a-t-il choisi de produire votre disque ?
Yvinek, après m'avoir entendu faire le buf un soir,
(mais aussi Stéphane Belmondo, François Moutin ou
François Theberge) a fortement suggéré que
ce soit cela mon nouveau projet.
En quoi le fait dapprendre le chant
vous semblait-il indispensable ? Qu'est-ce ce que cela vous a
apporté dans votre jeu dinstrumentiste et compositeur
?
Apprendre le chant....non, c'était surtout pouvoir faire
que ma musicalité soit capable de s'exprimer un minimum.
Je ne voulais pas être un chanteur au sens scat, vocalises
et autres sempiternelles obligations que lesdits chanteurs nous
servent souvent à mauvais escient. Donc le minimum de préparation
pour que le fait d'être instrumentiste avant tout ressorte
de ce cd. Mais de toute façon, je pense vraiment que les
instrumentistes qui nous touchent le plus sont ceux qui savent
chanter les mélodies à travers leur instrument.
Chet, Jarrett, Bill Evans, Coltrane, Parker. Donc la boucle d'une
certaine façon se boucle toute seule.
Les chansons que vous avez choisies semblent
toutes de nature très intime, il y est question essentiellement
damour, quels ont été vos critères
de sélection des chansons et est-ce volontairement que
vous avez choisi des chansons sur ce thème ou est-ce un
hasard que de thème mis en chanson vous touche particulièrement
? Leur univers est aussi très majoritairement mélancolique
: pensez-vous que les chansons les plus mélancoliques soient
les plus belles ?
Il est difficile de trouver des chansons qui vous vont vraiment.
Les paroles doivent être comprises et aimées et vous
aller droit au coeur. Je suis de toute façon quelqu'un
qui exprime la mélancolie dans ce que je fais, et je ne
suis pas forcément une personne gaie, ou optimiste. Je
devais donc trouver les chansons qui me parle. Ce ne sont pas
forcement les meilleures, cela reste un choix personnel, comme
celui de trouver la personne que l'on aime.
Votre disque ne comporte pas de compositions
originales, pourquoi navez-vous pas eu envie de créer
vos propres chansons, y pensez-vous pour lavenir ?
Lorsque l'on décide de faire un enregistrement, on choisit
ou pas un thème unificateur. Et je ne suis pas sur qu'il
y aura un second opus, mais le premier voulait être compris
exclusivement de standards. Les chansons originales suivront donc peut-être.
J'ai par le passé issu des enregistrements exclusivement
compris de morceaux originaux. Depuis quelques années je
fais l'opposé. Ce n'est pas forcement une démarche
originale, Keith Jarrett l'a fait (et continue depuis....1983,
bigre), Chick Corea et Herbie Hancock l'ont également fait.
Je suis en bonne compagnie!
Pourquoi avez-vous choisi de ne pas chanter
« In my solitude » ?
"In my Solitude" se voulait être le milieu du
cd comme lorsque l'on commençait la face B d'un 33 tours.
Vous avez choisi dêtre accompagné
seulement du piano, que vous jouez vous-même , en quoi préférez
vous cette formule plutôt que par exemple avec un trio (
ou duo avec le contrebassiste Daniel Yvinek) ou un orchestre puisque
vous avez suivi des cours de compositions pour grand orchestre
?
Pour le choix du piano seulement c'était l'un des choix
que l'on fait en amont. Pas de batterie, pas de basse, pas de
grand orchestre, juste le minimum vital, le piano. Mais tout cela
peut venir dans un opus futur, s'il y a lieu.
Je trouve que votre façon de chanter
se rapproche de celle de Michel Legrand avez-vous une similitude
de parcours ou appréciez-vous ce compositeur/pianiste?
La similitude avec Legrand existe bien sûr. Dans les deux
cas nous sommes des pianistes, des instrumentistes reconnus, et
nous chantons un petit peu comme un hobby. Dans les deux cas nous
le faisons dans le but de montrer la beauté de la mélodie,
et non pas de montrer à quel point Pavarotti a du souci
à se faire....
Quels sont vos prochains concerts piano/voix
et autres formation ?
Prochains concerts « Amsallem Sings » : le 24 novembre
en trio au Sunside et le 17 décembre en solo au café
universel (Paris)
Biographie
officielle.
Franck Amsallem est né en 1961 à Oran (Algérie),
puis grandit à Nice. A 7 ans, ses parents ayant rapatrié
le piano familial lui font prendre des cours de classique quil
abandonne au bout de quelques années. La famille nombreuse,
le petit appartement, ne sont pas propices aux leçons de
piano de la vieille professeur. Toutefois, la famille possède
une large collection de 45 tours où Ray Charles côtoie
Glenn Miller et les Four Tops. Logiquement, à ladolescence,
il est donc séduit par les sonorités du blues et
du swing et va sinscrire au conservatoire de Nice où,
considéré trop vieux pour le piano, il sinscrira
en saxophone classique et y obtiendra vite un premier prix.
Mais le piano reste son premier amour. Très vite son nom
circule sur la Côte dAzur, il travaille beaucoup à
Monte Carlo, apprend des centaines de standards , jai
toujours par-dessus tout, adoré la musique américaine
, et à 17 ans, John Lewis le choisit pour sa Leçon
de Musique. Ayant jammé au festival off avec Jerry
Bergonzi, Mike Brecker et Richie Cole, ceux-ci lencouragent
à partir se perfectionner aux USA. Ce sera au Berklee College
en 1981. Un grand écart. A lépoque,
à 19 ans, je ne me voyais pas faire le métier de
variétés à Paris et accessoirement jouer
du jazz (...). Cétait tout ou rien. A Boston,
Franck Amsallem teste vite les limites du système, mais
séduit par le big band dHerb Pomeroy où il
apprend le métier de lécriture et du grand
orchestre y reste 3 ans et remporte plusieurs awards. Lappel
du large est toujours là pourtant, et en fin 1985 il débarque
à New York. De très bons pianistes de jazz,
il y en a, mais qui soient également de très bons
compositeurs, cest cela qui fait la différence.
Il prend alors à la Manhattan School of Music, des cours
de composition pour grand orchestre avec Bob Brookmeyer, et de
piano classique avec Phil Kawin. Leur influence laccompagnera
longtemps. Et le métier rentre. La formidable expérience
du jazz new-yorkais, en tant quaccompagnateur, puis en leader.
Faire ses classes comme tous ses maîtres lont fait
avant. « Pour ceux qui nont pas connu cette discipline,
cela sentend dès les premières notes ».
Irremplaçables, les rencontres et les confrontations avec
les tous meilleurs musiciens du moment. 2e prix au Great American
Jazz competition , à Jacksonville. Le 3e prix va à
Brad Mehldau. « Tout cela est bien, mais une carrière
en leader, cétait vraiment trop tentant ».
A 28 ans, en 1990, avec laide de la Fondation de la Vocation,
et celle du National Endowment for the Arts qui lui a décerné
une rare fellowship, Franck Amsallem enregistre en trio Out
A Day avec Gary Peacock et Bill Stewart. De partout les
critiques affluent, très élogieuses voire superlatives.
« Ces morceaux sont parmi les meilleurs pour piano trio
que nous ayons entendu depuis très longtemps »
(Penguin). Lon ne peut sattendre quà
lexcellence du travail de ce jeune musicien qui a préparé
avec tant de soin ce premier enregistrement, extrêmement
recommandé (Cadence). Immédiatement remarqué,
Franck Amsallem collabore à «New York Stories »
en compagnie de Joshua Redman et Roy Hargrove sur Blue Note. Vient
ensuite une longue collaboration avec le saxophoniste Tim Ries.
Regards obtient 4 étoiles dans Down
beat, Jazz Times trouve le CD irrésistible.
Is That So, un duo avec également la
participation de Leon Parker, est remarqué par les Inrockuptibles
pour ses « escapades musclées et recueillements
teintés de mélancolie » (Franck Medioni),
Years Gone By, avec Daniel Humair et Riccardo
Del Fra, obtient de rares éloges dans la presse française,
« ils sentendent si bien, tissent une si belle
lumière ( ) Ne pouvoir reprocher à ce magnifique
pianiste que davoir été trop modeste est une
rare éloge ( ), Il ny a pas lieu de lui mesurer
les compliments, lavenir lui appartient » (Alain
Gerber, Diapason).
Finalement On Second Thought, est unanimement
souligné comme un CD dune rare intensité,
un enregistrement live ou tout est réussi, « Des
premières comme celles-là sont à inscrire
sur un livre dor » (Sylvain Siclier, Le Monde).
Franck Amsallem sest produit dans bien des grands festivals,
de Juan les Pins à Pori, Nice ou Molde, en trio, duo, quartet
et solo. Il a aussi accompagné en tournée Gerry
Mulligan ou Harry Belafonte, sest produit au sein des formations
de Maria Schneider ou de Joe Chambers, a composé pour big
band, orchestre de chambre et orchestre à cordes. Jaime
la variété des situations, apprendre au fil des
rencontres, se remettre en question, rien de préétabli.
A lautomne 2003, Franck Amsallem se remet au trio dans Summer
Times, paru sur le label Nocturne qui signe Franck Amsallem
pour 3 albums, avec Johannes Weidenmuller à la contrebasse
et Joe Chambers à la batterie. Jazzman («Cet album
vise à léquilibre parfait dans tous les sens
du terme»), Jazztimes («laid-back yet brash, simple
yet complex, unassuming yet confident, and above all original»)
saluent encore une fois ce nouvel opus.
En 2004, Nocturne réedite Out A Day. "J'ai
aimé étudier, jouer, ou simplement vivre aux Etatsunis
pendant vingt ans, mais je suis vraiment satisfait d'être
de retour sur le vieux continent, surtout après l'agitation
de ces dernières années à NY".
A l'automne 2005, "A Week In Paris", un hommage
à Billy Strayhorn parait sur le label Nocturne, avec Elisabeth
Kontomanou et Stephane Belmondo en invités. Jazz Magazine
et Jazzman saluent chaudement cet opus.
Ces dernières années, Franck Amsallem s'est produit
aux USA (Washington D.C., Chicago, Houston, Dallas, NYC), Canada,
pour une tournée de 9 villes en Afrique du Sud, Israël,
Chine, Hollande, Belgique, Croatie, Portugal, Espagne, Armenia,
Liban, Mexique, Algérie et pour une tournée de cinq
pays en Amérique Centrale. Du solo a l'orchestre symphonique,
en passant par le big band, et, de plus en plus fréquemment,
en collaborant avec des musiciens locaux. Son nouveau projet,
"Amsallem Sings", paraît en Novembre 2009.
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