Mendelssohn Cyril Huvé
Félix
Mendelssohn
Cyril Huvé
Rondo Capriccioso opus14
Barcarolle vénitienne opus 30 n°6
Sonate écossaise opus28
Duetto opus 38 n°6
Romance opus 38 n°2
Prélude et fugue ops35 n°1
Doux souvenir opus 19 n°1
La fileuse opus 67 n°4
Variations sérieuses opus 53
Trois études opus 104b
Robert Schumann : Erinerrung 4 XI 1847
En cette année du deux-centième anniversaire de
naissance de Mendelssohn(1809-1847) le jeune label Paraty a demandé
au pianiste Cyril Huvé, expert en pianoforte et disciple
de Claudio Arrau, d'enregistrer un disque consacré à
ce compositeur. Celui-ci a sélectionné des compositions
écrites entre 1827 et 1841 qui correspondent à autant
de moments forts dans la courte vie de Mendelssohn.
C'est lors d'un autre anniversaire, celui de Clara Wieck, le 13
septembre 1835, que Schumann fît la connaissance de Mendelssohn.
Une rencontre importante puisque l'année suivante, il écrit
à Thérèse Schumann sa belle-soeur : "Mendelssohn,
je lève les yeux vers lui comme vers une haute cime. C'est
un véritable dieu". Cyril Huvé a choisi
de conclure sa sélection de pièces de Mendelssohn
par une page de Schumann écrite en mémoire de Mendelssohn.
Il interprète ces oeuvres sur un piano Broadwood 1840 et
en offre une interprétation très colorée,
d'une grande vitalité ainsi peut-on le mesurer particulièrement
dans les "Variations sérieuses", considérées
comme le chef d'oeuvre du piano mendelssohnien, en écoute
ce mois-ci sur pianobleu.com. Cyril Huvé a bien voulu répondre
à quelques questions autour de ce disque :
Que représente Mendelssohn dans
votre répertoire ?
La musique de Mendelssohn me semble avoir toute sa place à
côté de celle de ses contemporains Chopin, Schumann
et Liszt, sans oublier son prédécesseur Weber. Elle
est un peu sous-estimée peut-être parce qu'elle peut
sembler d'abord plus " lisse ", elle est moins conflictuelle,
moins "romantique" au sens où ce mot évoque
le drame, la passion malheureuse, la catastrophe latente. Mendelssohn
a un grand don mélodique, sa musique semble couler de source,
elle est naturelle
et même heureuse.
Quel est le " fil rouge " de
votre disque : pourquoi avez-vous choisi plus particulièrement
ces uvres de Mendelssohn ?
Certaines parce que je les joue depuis longtemps, d'autres parce
qu'elles me semblaient nécessaires pour donner un portrait
assez fidèle de la palette de Mendelssohn. Et ensuite j'ai
cherché à faire respirer l'ensemble, à trouver
un enchaînement d'une pièce à l'autre qui
soit harmonieux.
Vous terminez par une page pour piano
que Schumann composa en mémoire de la mort de son ami qu'il
considérait comme son mentor et qui le tenait "pour
le premier musicien" de son époque... Que pensez-vous
de l'admiration que vouait Schumann à Mendelssohn ?
C'est bouleversant de penser qu'en apprenant la mort de son
grand ami, Schumann ait écrit cette petite pièce
de musique le jour même !
Schumann fonctionnait beaucoup par " admiration créatrice
". Avec Mendelssohn, mais aussi avec Brahms, il y avait en
lui le désir d'une communauté intellectuelle et
artistique : la Neue Zeitschrift fur Musik, les imaginaires Compagnons
de David témoignent de cette composante. Schumann a trouvé
en Mendelssohn un frère d'armes, quelqu'un d'attaché
aux mêmes convictions.
Et à l'inverse que pensez-vous
de ladmiration que vouait Mendelssohn à Bach et Beethoven
et l'influence de leur musique sur ses propres compositions ?
Artisan de la redécouverte de l'uvre de Bach à
l'orchestre en un temps où on l'avait oubliée -
la fameuse résurrection berlinoise de la Passion selon
Saint Matthieu est du 11 mars 1829 - Mendelssohn le fut aussi
dans le domaine du piano - on notera qu'une édition commune
du Clavier Bien tempéré avec Schumann fut projetée
- : ses Préludes et Fugues transportent l'esprit de Bach
dans le piano romantique et ouvrent la voie des créations
ultérieures de César Franck (Prélude, Choral
et Fugue), Max Reger (Variations et Fugue sur un thème
de Bach) et Ferruccio Busoni (Fantasia Contrappuntistica). Débutée
le 16 juin 1827 au chevet de Hanstein, un ami de Mendelssohn à
l'agonie, la fugue parcourt un vaste chemin qui de la Mort conduit
à la Transfiguration. Dans son calme début, c'est
le plus superbe pastiche de Bach jamais produit avec les moyens
du XIX° siècle. Son caractère de piété
recueillie génère une émotion " romantique
" qui s'ajoute au style original. Puis la musique accélère,
le discours devient dramatique, le sujet de la fugue s'enfle du
tournoiement d'un contre-sujet en volutes de doubles croches,
jusqu'à ce qu'un trait d'éloquentes septièmes
diminuées semblable à ceux des cadences virtuoses
pour pédalier seul des grandes toccatas et fugues pour
orgue de Bach ne rende inéluctable la " percée
" - comme aurait dit Adorno - d'un Choral en apothéose
qui, nouvelle surprise, ne s'affirme qu'un moment et, au lieu
de terminer fortissimo, s'éloigne peu à peu pour
regagner la sérénité retrouvée du
silence et plonger l'auditeur dans un climat de paix ineffable.
En quoi les variations de l'opus 54
vous semblent-elles ou non mériter le qualificatif de "Sérieuses" ?
Mendelssohn les a dites " sérieuses " pour
marquer, je pense, qu'il s'agit d'une uvre où la
"pensée" est importante. Il continue Beethoven
autant que Bach. En tant que pianiste, il a été
l'un des premiers à jouer en public les sonates et les
concertos de Beethoven, une musique alors nouvelle dont il se
fit le promoteur acharné et qu'il fit connaître au
public anglais tout particulièrement. Il s'efforça
même, sans succès, de convaincre Goethe du génie
de Beethoven. Lorsque Liszt mena à bien le projet du monument
à Beethoven qui n'aboutit qu'en 1845 à Bonn, il
eut la grande tristesse de ne pas compter Schumann et Mendelssohn
parmi les participants à ces festivités alors que
ceux-ci avaient déjà apporté leur contribution
à cette entreprise, le premier avec la Fantaisie opus 17,
l'autre avec ses Variations sérieuses. On dit volontiers
qu'il s'agit du chef d'uvre du piano mendelssohnien. Ces
variations sont, tout autant que les Etudes symphoniques de Schumann,
composées en 1835, une pierre angulaire d'un piano romantique
qui exploite naturellement la synthèse des ressources harmoniques
idiomatiques de l'instrument et de l'héritage de la pensée
contrapuntique de Bach.
Pour écouter les Variations Sérieuses de Mendelssohn
interprétées par Cyril Huvé..c'est trop tard,
elles étaient disponibles un mois , venez régulièrement
!
Cyril Huvé a également
répondu à d'autres questions sur son travail sur
pianoforte et plus largement sur sa biographie...voir
ici
Pour vous procurer ce disque.....cliquez
ici(amazon)
ou cliquez
ici(fnac)
Pour visiter la page archive des
"Disques du moment"...cliquez
ici
© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
|
Retrouvez une information sur
le site Piano bleu
Ne partez pas sans avoir lu
l'actualité du piano !
Suivez pianobleu.com
le site des amateurs
de piano
sur
et
partager cette page !
|