S. Mos Sextet Head rush
S.
Mos
Sextet
Head Rush
Une fois n'est pas coutume, l'autobiographie du pianiste S. Mos
(de son prénom Sylvain), mérite que l'on s'y attarde
en premier lieu car sa musique est à son image, bien rythmée
et avec une pointe d'humour, aussi la voici telle que lui-même
se présente : "J'ai 34 ans. Le premier instrument
que j'ai touché était un accordéon. Je voulais
faire plaisir à un grand oncle de ma famille, un aveyronnais.
Je crois que j'avais 8 ans, j'ai tenu 2 ou 3 ans avec un professeur
particulier. J'étais extrêmement mauvais, le répertoire
ne m'intéressait pas et j'ai notamment développé
à ce moment un fort sentiment de rejet à l'égard
du solfège. Après cette première approche
manquée, je me suis totalement désintéressé
de la musique pendant une longue période. Cependant, mes
parents étant plutôt mélomanes, on écoutait
beaucoup de choses variées à la maison, des artistes
de grande qualité, je m'en rends compte aujourd'hui. Ca m'a
forcément formé l'oreille.
Vers 16 -17 ans, je me suis assis devant le piano du salon
que l'on avait acheté pour ma sur. Un ami du lycée
m'avait fait découvrir Supertramp, j'étais fan de
ce groupe (je le suis toujours) et j'ai tenté de retrouver
à l'oreille quelques-uns des riffs du pianiste. Je jouais
à 3 doigts, et pendant très longtemps, ça m'a
suffit. Ma mère voyant que je m'intéressais à
la musique a eu l'idée de m'abonner à l'une de ces
collections que l'on vendait chez les marchands de journaux. "Les
génies du jazz ", la cassette et son fascicule, un numéro
par semaine. Chère maman ! Une sacrée idée
elle a eu ce jour là.
J'ai
accroché tout de suite : le new orleans, les big bands, le
be bop, le cool, le west coast, etc. J'ai tout écouté,
tout lu. Mais ce que j'ai aimé le plus c'est le hard bop,
le label Blue Note, les Jazz Messengers, Lee Morgan, Donald Byrd,
Joe Henderson et tous les autres. Rapidement, je n'ai plus écouté
que ça et au piano, casque de walkman sur les oreilles, j'essayais
de retrouver les voicings d'Horace Silver et Bobby Timmons. Je me
suis formé comme ça, à l'oreille, et en glanant
quelques informations dans des manuels d'harmonie ou auprès
d'amis musiciens. En tâtonnant dans mes relevés, il
m'arrivait souvent de tomber sur des sons que j'aimais, et j'en
faisais alors des " morceaux ". Il me semble que j'ai
" composé " dés le premier jour où
je me suis posé devant le clavier.
Parallèlement, et même principalement, je poursuivais
des études supérieures très gourmandes en temps,
économie et gestion à la Sorbonne. Ca me plaisait
plutôt, je suis allé jusqu'au doctorat, ensuite j'ai
travaillé quelques années dans des entreprises. Et
puis un jour je me suis décidé : pourquoi ne pas tenter
de faire de la musique à temps plein. J'avais multiplié
entre temps les expériences de scène, de groupes,
j'avais des compositions, il fallait que je tente quelque chose.
A 28 ans, j'ai donc cassé la tirelire pour m'inscrire dans
une école de musique à Paris, le CIM, où pendant
un an, j'ai pris mes premiers véritables cours de piano,
desolfège et d'harmonie. J'y ai rencontré Yann Gourhand
et Adrien Daoud qui jouent tous les deux aujourd'hui avec moi au
sein du S. Mos Sextet.
Aujourd'hui, je suis musicien professionnel et ingénieur
du son. Je joue avec mon propre groupe, j'accompagne des chanteurs
de " nouvelle chanson française " (Antoine Sahler
et Stéphane Cadé notamment), j'enregistre et je réalise
des albums pour des chanteurs et des chanteuses dans mon home studio
(Sophie Forte, Anne B, Phabrice Petit-Demange, Raphaël Callandreau
).
Récemment, j'ai enregistré et tourné avec l'un
des groupes phares de l'électro française, Birdy Nam
Nam. Depuis, je m'intéresse beaucoup à l'électro,
je me suis mis au scratch il y a quelques mois. Je vais essayer
de faire quelque chose avec ça
"...
Vous voilà maintenant prêts à découvrir
le disque qu'il vient de sortir chez le label Cristal Records :
gardez bien en tête le rythme de sa biographie car toute l'énergie
qu'elle met en avant se retrouve dans sa musique, neuf compositions
originales et deux "alternate takes" façon electro
jazz..assurément voilà un musicien qui va vite et
bien, reste à avoir la grande forme pour le suivre et si
ce n'ést le cas pour la retrouver , car hormis une ballade
"Immensely", le sextet n'offre aucun temps de repos mais
offre assurément une belle énergie contagieuse.
Toujours sur ce rythme d'enfer, en urgence pour cet article , S.
Mos a bien voulu présenter son disque et expliquer son inspiration
: " Je voulais que ce deuxième album soit la suite
logique du premier, «Play it loud !» (Cristal Records,
2004). Il restait des choses à faire sur ce même concept,
celui du «jazz-funk acoustique» ou du «hard bop
binaire». Parce que personnellement, je suis grand fan d'une
période très courte, trop courte, de l'histoire du
jazz, ce moment où les hard bopper ont intégrés
les rythmiques binaires du R&B de l'époque. On peut citer
comme exemples représentatifs de cette fusion des morceaux
comme « the Sidewinder » de Lee Morgan, « Blackjack
» de Donald Byrd, « Adam's Apple » de Wayne Shorter
ou « Psychedelic Sally » de Horace Silver. Nous sommes
là au milieu des années 60, disons entre 1964 et 1968,
et les choses se passent principalement sur le label Blue Note.
Après cette période, le jazz funk connaîtra
un essor très important, devenant l'un des courants majeurs
du jazz des années 70, puis sera redécouvert par les
rappers et la vague acid jazz du milieu des années 80. Cependant,
au moins une chose très importante sépare ce jazz-funk
là des morceaux que j'ai cité plus haut : l'instrumentation.
A partir des années 70, les Rhodes Fender, les orgues Hammond,
les guitares électriques, les clavinets et autres antiques
synthétiseurs, deviennent indissociables de ce genre musical.
Je n'ai aucun problème avec ce jazz-funk là, j'en
ai écouté beaucoup, mais ma préférence
ira toujours je crois au «hard bop binaire» que je décrivais
tout à l'heure. J'y perçois quelque chose de plus
brut, de plus énergique, voire de plus méchant. Le
son du piano y est pour beaucoup, plus métallique et nettement
moins chaud et rond que celui d'un Rhodes ou d'un Hammond. Je ne
connais pas beaucoup de groupes aujourd'hui qui pratiquent du «jazz
funk acoustique», peut être Fred Wesley sur certains
albums. C'était une motivation supplémentaire pour
continuer sur ce chemin."
Vous voilà aussi motivé à l'écouter
!
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