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Olivier Chauzu Iberia Isaac Albeniz
Isaac
Albeniz
Iberia
Olivier Chauzu
Sorti dès le mois de janvier 2007, ce double album Iberia
d'Isaac Albeniz interprété par Olivier Chauzu est
le "Disque du moment" à se procurer pour qui souhaite
découvrir plus largement le compositeur entendu récemment
par la France entière...
Le pianiste Olivier Chauzu, qui a bien voulu répondre à
quelques questions à l'occasion de cette nouvelle actualité,
explique avoir choisi d'enregistrer Iberia d'Albeniz car il se sent
très proche de cette musique : "Elle a la profondeur
et l'authenticité du cante hondo d'Andalousie, l'âpreté
et la noirceur, qui a inspiré tant d'artistes à commencer
par Lorca. Albéniz, né espagnol, avait beaucoup voyagé,
et vivait l'Espagne dans le souvenir et la nostalgie, donc cette
Espagne est une vision qui part en quelque sorte de l'absence. J'ai
toujours trempé dans ces deux cultures, ces deux langues
que je possède à égalité, pourrais-je
dire. Ma vie actuelle se partage entre la France et Madrid. Donc
d'une certaine manière, pourrais-je dire que moi aussi, je
vis l'Espagne, et la France par la même occasion, dans l'absence
et la nostalgie... Ce goût pour la littérature espagnole
m'a poussé d'ailleurs à faire un doctorat de littérature
espagnole que j'ai défendu à l'Université de
Pau en 2000, et qui portait sur la romancière Carmen Martín
Gaite."
Olivier Chauzu cherche à offrir avant tout des impressions,
et aussi des expressions, qui ne se limitent pas à la simple
image, fût-elle d'une haute valeur artistique :"Je
pense que ces pages contiennent de fortes émotions, des confidences
tout aussi intimes et passionnelles que le nocturne le plus sincère,
et je crois que l'on a tout intérêt à les interpréter
avec le fameux "duende" (le lutin) lorquien, que l'art
flamenco va chercher par le bas (par le zapateado) et par le haut
(l'inspiration divine)."
Interrogé sur sa pièce préférée
dans cette uvre, Olivier Chazu confie :" J'aime la
totalité de cette uvre. Peut-être le quatrième
cahier est-il le plus riche, avec Jerez, terrible nocturne qui se
désagrège lentement, et peut-être le troisième
cahier est-il le plus abouti, en offrant trois impressions qui pourraient
très bien former une sonate, dont le deuxième volet
est une sorte de chant douloureux et décharné, El
Polo, qui fait figure de mouvement lent du triptyque, encadré
de deux uvres rapides et brillantes, El Albaicin et Lavapiés,
uvre la plus folle de toute la série." Quant
au choix de l'illustration de ce double album, dessin réalisé
par Alfredo Boto..." C'est un dessin du genre naïf,
qui montre certes des clichés de l'Espagne, ciel toujours
bleu, foi religieuse présente voire inquiétante exprimée
par la figure de ce moine capucin, sorte d'ombre un peu menaçante,
mais la musique d'Albeniz offre avant tout ces clichés, tirés
de mélodies et de rythmes populaires on ne peut plus banals
et courants. Et ce stéréotype, ce folklore très
conventionnel, s'élève par l'écriture tellement
complexe, riche et multiforme, à une dimension éternelle."
Après avoir offert à cinq reprises un marathon-Iberia
(l'intégrale des quatre cahiers en une fois), Olivier Chauzu
a décidé pour ces prochains concerts de n'offrir qu'un
seul cahier par concert, en raison de la complexité et la
richesse de cette écriture :" J'ai eu entre autres
la joie de le donner à Cambo, endroit où le compositeur
est mort. C'était dans la maison d'Edmond Rostand. Aussi,
donnerai-je des extraits cet été.
-A Châteauneuf-le-Rouge, le 6 juillet, le festival dont le
directeur est mon ami François Chaplin. Dukas, Albeniz et
Liszt
-A La Charité-Sur-Loire, le 18 juillet (avec la sonate de
Dukas, qui fut disciple du maître). Dukas, Beethoven et Albeniz
-A Halsou, festival de La dame des Aulnes, le 21 juillet. Même
programme.
-A Cannes, aux nuits du Suquet, le 28 juillet. Dukas, Albeniz et
Beethoven."
Olivier Chauzu espère certes que le fait que l'arrière-petite-fille
du compositeur soit maintenant la première dame de France
va faire découvrir aux habitants de France la valeur de ce
compositeur, qui n'a pas écrit que "Asturias" :"Le
CD a été offert à madame Sarkozy par un élu
des Pyrénées Atlantiques. Elle lui a répondu
par une lettre enthousiaste. L'année Albeniz, le centenaire
de sa mort, sera célébrée dans deux ans, et
je pense que ce sera l'occasion pour que tout le monde présente
des projets ambitieux."
Si Olivier Chauzu a à cur de faire découvrir
Isaac Albeniz, l'enseignant qu'il est aussi, reste plus modéré
dans son incitation à le faire jouer : "Pour l'enseignement,
j'évite de diriger les choix de mes disciples vers ce compositeur.
Car l'écriture est d'une immense complexité. L'artiste
qui s'attelle à ce travail doit avoir tout son temps devant
lui, sans aucun souci d'examens, de concours internationaux. C'est
une étape dans la vie de chacun qui nécessite un temps
de réflexion intense, presque une vie monacale pendant une
ou deux années. Je l'ai vécu presque comme un retour
sur mon passé, sur mes angoisses, sur mes joies, de la même
manière qu'une autre personne fera une psychanalyse. On n'en
ressort en tout cas pas indemne! Le conseiller à un étudiant
de CNR ou même de CNSM relève de la folie, à
mon avis. Il existe d'autres compositeurs qui permettent de faire
progresser l'élève avant de se lancer dans une telle
aventure".
Iberia a obtenu le Diapason d'Or Découverte, quatre étoiles
du Monde de la Musique et a été qualifié par
le journal Le Monde comme " l'une des plus émouvantes
interprétations qui soient, par son intériorité,
sa maîtrise du temps, des rythmes et des couleurs "...que
dire de plus , qu'ajouter à ces éloges très
justes, si ce n'est qu'au travers cette "peinture musicale"
vous regarderez l'Espagne et les Espagnols différemment,
en prenant le temps de les apprécier à un rythme
qui en exalte la profondeur et poésie tant sombre qu'ensoleillée,
écoutez plus bas , la pièce El Albaicin, une place
à l'atmosphère magique, et inoubliable, où
vos rendre impérativement si vous allez à Grenade....
Olivier
Chauzu est né le 18/12/1963 à Libourne (France). Après
ses études au Conservatoire Supérieur de Musique de
Paris couronnées par l'obtention du Premier Prix de Piano
dans la classe de Gabriel Tacchino (1987), suivi du Premier Prix
de Musique de Chambre dans la classe de Jean Mouillère et
de Jean-Claude Pennetier (1988), il est sélectionné
et reçoit une bourse pour étudier à la school
of fine arts de Banff (Canada). A cette occasion, il donne de nombreux
concerts et bénéficie des cours publics d'interprétation
donnés par des musiciens et pédagogues de renommée
mondiale, tels que Richard Goode, Paul Badura-Skoda, Anton Kuerti.
De retour en Europe, il entre en 1988, premier nommé, au
Cycle de Perfectionnement du Conservatoire National Supérieur
de Musique de Paris dans la classe de piano de Theodore Paraschivescu,
ce qui lui donne en outre la possibilité de bénéficier,
à l'occasion de masterclasses, des précieux conseils
de Leo Fleisher, Vitaly Margoulis et Dimitri Bashkirov. Il a donné
pendant cette période des concerts à Paris à
la salle Gaveau, au Théâtre du Jardin, au Musée
d'Orsay, à la salle Cortot
Une rencontre fut décisive en ces années de formation
pour ce pianiste : Gyorgy Sebok, qui dans une session de masterclasses
entrant dans le cadre du Summer Cycle du Banff Centre (Canada) acheva
sa formation (1990).
Il a été couronné par de prestigieuses distinctions
aux concours internationaux Maria Canals à Barcelone (1989)
et Yvonne Lefébure à Saint-Germain-en-Laye (1990),
dans lequel lui fut décerné le prix Debussy.
Olivier Chauzu a donné divers concerts en France en solo
et en musique de chambre (salle Gaveau, musée d'Orsay, salle
Cortot, ainsi que dans de nombreuses villes des régions et
à l'occasion de divers festivals), en Espagne (Ateneo de
Madrid, Bilbao, Barcelone, Pampelune, Saint-Sébastien ),
en Allemagne (festival de Nürenberg), en Suède, en Asie,
en Amérique...
Il a joué avec le Calgary Philarmonic Orchestra (Canada),
l'Orchestre Symphonique de Nancy, l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée,
l'Orchestre Régional de Bayonne-Côte Basque avec Jérôme
Kaltenbach, Kirk Muspratt, Victor Puhl, Philippe de Chalendar, Vincent
Barthe, Robert Delcroix, Jean-Marc Burfin, Xavier Delette, José
Miguel Rodilla, Marco Parisotto...
Son répertoire, très vaste, inclut les uvres
de toute l'histoire de la musique pour clavier, allant de Bach,
Scarlatti, Padre Soler, jusqu'à la musique contemporaine
(Stockhausen, Boulez, Ohana, Mompou), en passant par l'époque
classique (Mozart, Haydn), le dix-neuvième siècle
(Beethoven, Schumann, Schubert, Chopin, Liszt, Brahms) et le vingtième
(Debussy, Ravel, Albéniz, Granados, Stravinsky).
Actuellement, il partage sa vie entre son activité de soliste
celle de chambriste au sein du Trio des Aulnes, dont les enregistrements
sont régulièrement salués par la critique parisienne.
Il transmet son expérience musicale au Conservatoire National
de Région de Bayonne, où il est titulaire d'une classe
de piano et participe régulièrement à des jurys
de concours nationaux ou internationaux.
Pour écouter la pièce "El
Albaicin", avec l'aimable autorisation du label Axile utilisez ce lecteur, cliquez sur le
triangle
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