Stefano Bollani Piano Solo
Stefano
Bollani
Piano solo
En 2004, le pianiste Stefano Bollani avait déjà
fait une démonstration de ses improvisations en piano solo
dans l'album de l'éditeur français Label bleu, au
curieux titre "Smat smat" ("Petit petit" en
Danois), comportant des reprises de Lennon, Prokofiev,Monk, Zappa...
Ce nouveau disque "Piano solo", le premier qu'il
enregistre pour le label ECM, est un nouveau témoignage
de la passion de Stefano Bollani pour les standards et les vieilles
chansons pop. " Don't talk " des Beach Boys, magnifique
chanson enregistrée à la fin des années 60
sur le mythique album " Pet Sounds " est le titre le plus
récent joué dans ce disque si l'on excepte la pièce
d'ouverture " Antonia " composée en 1998
par le chanteur italien Antonio Sambrini.
Il est vrai qu'à six ans Stefano Bollani voulait devenir
chanteur et, pour accompagner sa voix, il commence à jouer
du clavier à la maison. " J'adorais les voix. Mon
père avait tout un tas de disques : Nat King Cole, Dean Martin,
Bill Haley, Elvis, bien sûr et puis Franck Sinatra. Plus tard
j'ai eu pour héros Renato Carosonne, le grand pianiste et
chanteur napolitain. Il est resté longtemps mon modèle.
" C'est un peu plus tard que Bollani a découvert le
jazz, commençant très vite à l'étudier
en jouant sur les solos des grands maîtres pour tenter d'assimiler
leur savoir, s'imprégnant dès cette époque
d'une très grande variété de styles différents
- ceux qu'aujourd'hui il convoque avec une telle aisance quand l'envie
l'en prend.
Dés l'âge de quinze ans Bollani joue en club avec
son propre orchestre (un trio qui se transforme bien vite en quintet),
prenant bien soin de garder cette activité secrète
auprès de son très strict professeur d'harmonie du
Conservatoire Luigi Cherubini de Florence." L'enseignement
dans cette vénérable institution était très
rigoureuse et formaliste, mais aujourd'hui je suis très reconnaissant
à mon professeur d'avoir été si sévère
". En 1993, âgé de 21 ans, Bollani, son diplôme
en poche, n'a pourtant aucune envie de s'engager dans une carrière
de musicien classique : " J'adore la musique classique,
mais je ne peux pas supporter cette fidélité inconditionnelle
au texte. Je peux faire avec un ou deux jours mais après
il faut que je m'en émancipe, même avec les uvres
des compositeurs que j'admire le plus comme Ravel, Poulenc ou Milhaud.
L'idée de répéter inlassablement la même
partition de façon littérale, c'est contre-nature
pour moi. J'ai besoin de jouer quelque chose de différent
à chaque fois que je me mets au piano, parce que je ne veux
pas fixer une fois pour toute une pièce dans une certaine
interprétation. La chose la plus importante pour moi c'est
l'idée d'évolution, de processus. "
Parmi ses premiers engagements professionnels, Bollani va même
jusqu'à à tenir les claviers dans le groupe du rapper
italien Jovanotti - mais Enrico Rava le découvre et l'encourage
à se dédier corps et âme à sa véritable
passion, le jazz. " Rava m'a mis au défi de faire
le grand saut. En 1996 on a commencé à jouer ensemble
dans différentes formations, duo, quartet et quintet. Au
fil du temps on a enregistré 12 albums ensemble pour de multiples
labels. Il est devenu une sorte de père spirituel et artistique
pour moi. Il m'a appris ce que c'était réellement
que de diriger un orchestre : que la grande règle c'était
de montrer de la confiance envers ses musiciens et de ne jamais
s'enfermer dans des cages. Enrico m'a toujours dit de ne jamais
jouer quelque chose simplement parce que je pensais qu'il apprécierait.
Au contraire, il m'a toujours incité à suivre et à
faire confiance à ma propre nature. "
A l'origine Bollani avait dans l'idée d'élaborer
ce disque autour de la musique de Prokoviev. " Pour moi,
Prokoviev c'est quelque chose comme l'essence même de la musique
moderne. Il fabrique un monde en quelques mesures. Prenez l'ouverture
de " Pierre et le Loup " : ses mélodies sont si
étrangement douces, ses harmonies sont à la fois tonales
et capricieuses. C'est tout ce que j'aime, ce pourquoi je crois
encore dans le pouvoir et le potentiel de la tonalité. Prokoviev
déambule avec une telle aisance et une telle virtuosité
le long de ce chemin étroit - avec d'un côté
la menace du Kitsch et de l'autre l'exagération pure et simple.
" Bollani avait prévu un programme avec des extraits
du ballet " Roméo et Juliette " et des " Visions
Fugitives ". Mais juste avant le début de l'enregistrement
à Lugano, il a senti qu'il n'avait pas envie de se limiter
lui-même en s'imposant un répertoire trop contraignant.
La seule pièce de Prokoviev que l'on retrouve finalement
dans ce disque est une paraphrase très libre du mouvement
lent du Premier Concerto de Piano. " Promenade "
et " Sarcasmi " sont néanmoins clairement
inspirées de la musique de Prokoviev ; et " Buzzilare
" ainsi que les quatre improvisations qui ont surgi spontanément
en studio.
Le résultat est une suite de 16 miniatures alternant entre
tempo rapide et ballade..."J'ai le sentiment que le public
a besoin de ce type de structures" déclare Stefano
Bollani, effectivement cette suite s'avère captivante et
surprenante, et ne peut que plaire à un large public.
Pour écouter des extraits de ce
disque et/ou vous le procurer cliquez
ici (fnac) ou cliquez
ici(amazon)
ou cliquez
ici(alapage, nota pas d'extrait en écoute)
Pour en savoir plus sur Stefano Bollani, visiter son site internet...cliquez
ici puis une fois sur le site en français cliquez sur
les petits carrés rouges.
Pour visiter la page archive des " Disques du moment"...cliquez
ici et
écoutez nombreux autres disques de musique de piano classique,
jazz, variétés...
© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
|
Retrouvez une information sur
le site Piano bleu
Ne partez pas sans avoir lu
l'actualité du piano !
Suivez pianobleu.com
le site des amateurs
de piano
sur
et
partager cette page !
|