David Fray Schubert Liszt
David
Fray
Schubert
Fantaisie en do majeur "Wanderer-Fantasie"
Schubert/Liszt : Lieder Transcriptions
Tu es ma paix
Le double
Liszt
Sonate en si mineur
Si Schubert, parait-il s'est exclamé " Quel est
le c.. qui a écrit aussi mal cette pièce pour piano ?"
parce que cette pièce exigeait une telle virtuosité
qu'il n'arrivait pas à l'interpréter idéalement,
son contemporain Franz Liszt y perçu toutes les qualités
de son compositeur comme dans nombreuses autres pièces de
Schubert.
Ainsi dans une récente réédition commune des
livres "Liszt transcripteur " et "Schubert et l'infini",
l'auteur Jacques Drillon indique dans la préface : "
On sait que Liszt est un continuateur de Schubert ; que son langage
harmonique lui doit beaucoup ; qu'il a trouvé dans la Wanderer-
Fantasie l'idée formelle de la sonate ; qu'il a aimé
plus que personne au monde et transcrit avec ferveur, générosité,
imagination, savoir-faire -qualités qui vont rarement ensemble."
Effectivement Franz Liszt s'est servi de cette uvre à
nombreux titres : outre s'être, selon nombreux musicologues,
inspiré de sa forme pour sa propre sonate en si mineur quelques
années plus tard, il l'a inscrit très tôt à
son répertoire, s'en faisant un indéfectible interprète,
et il en a fait une transcription pour piano et orchestre.
Que le pianiste David Fray, ait choisi d'associer la sonate en
si mineur de Liszt à la fantaisie Wanderer dans son premier
disque,
n'est donc pas une pure fantaisie de jeune interprète, mais
s'explique donc tout à fait logiquement par l'origine de
celles-ci. Toutes deux exigent une très haute technicité,
et cela semble aussi dans la logique de ce qui a conduit David Fray
à jouer du piano, puisque dans ses réponses à
Piano bleu, David Fray indiquait que ce qui l'avait poussé
à poursuivre l'apprentissage de la musique classique et du
piano c'était son "envie de bien faire"
et de "donner le meilleur"(*) et c'est d'ailleurs
avec à son programme la sonate en si mineur de Liszt qu'il
est arrivé à la finale du concours international de
musique de Montréal en 2004, une , avec laquelle David Fray
voyage donc avec bonheur, depuis quelques temps...
La Fantaisie Wanderer a pour origine un lied du même nom
: Der wanderer (Le voyageur) et plus particulièrement sa
mélodie correspond aux paroles du poème de Schmidt
von Lübeck : "Le soleil me semble ici si froid, la
fleur flètrie, la vie veille et ce qu'ils racontent bruient
vide et creux ; je suis un étranger partout". Pour
compléter ce programme , David Fray a choisi deux lied de
Schubert transcrits par Liszt, dont bien des aspects se rattachent
à la double et perpétuelle fascination romantique
: le besoin d'éternelle paix , comme dans la transcription
de "Tu es le repos" , et la pénétrante nostalgie
de temps meilleurs, passés, lieux d'âmes idéalisés
et inatteignables (Le Double). Nul doute que David Fray qui déclarait
aussi : "les chanteurs me fournissent souvent les émulations
les plus intéressantes" trouve là de quoi
l'émuler si besoin en est, mais aussi matière des
plus belles pour faire chanter le piano avec grande sensibilité.
Car c'est effectivement les grandes qualités de David Fray
qui font de lui un pianiste dont il faut retenir le nom (et l'orthographe
: Fray et non Frey) à suivre absolument : allier une virtuosité
à un jeu très sensible, ce que confirme encore cet
enregistrement.
N'allez
pas pour autant "étiqueter" David Fray comme interprète
de musique romantique, car son répertoire est vaste, et si
ce disque, produit par le label Atma, est le premier en vente, et
donc accessible au public, il en a également enregistré
un autre récemment grâce au soutien de la fondation
Meyer.
Celui-ci associe deux compositeurs de toutes autres époques
: Bach et Boulez.... Là l'idée peut sembler
insolite mais David Fray précise que c'était justement
sa volonté de proposer à l'auditeur les deux extrêmes
du répertoire pour clavier : "A l'écoute on
doit pouvoir retracer de façon mentale une histoire du piano
avec ces deux jalons comme points de repère". Ces
oeuvres ont en commun d'être pensées d'abord pour l'oreille
, solidement charpentées mais non dénuées de
secret et mystère.
David Fray,qui a eu le privilège de recevoir les conseils
de Pierre Boulez, a été séduit dit-il par la
"capacité d'unification du matériau et la
personnification de chaque pièce". Il remarque également
que chez Bach comme chez Boulez "le son caractéristique
n'existe pas. La musique ne dépend pas de l'instrument et
le piano est pris comme une matière brute", il s'agit
donc, d'une musique issue tout droit de l'imaginaire insaisissable
des deux compositeurs. Là encore David Fray fait merveilleusement
chanter son piano dans la partita n°4 et la suite française
n°1 , se référant aux arias vocales de Bach, mais
au delà , il montre pleinement dans son interprétation
des douze études et la pièce Incise de Boulez( version
pour piano seul), son énergie et son talent à exprimer
multiples univers sonores. Son surprenant programme convainc et
étonne agréablement : ainsi la transition entre l'étude
12 de Boulez : "Lent- puissant et âpre" semble tout
à fait naturelle, comme si ces deux époques se rejoignaient
finalement dans l'espace.
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