Le coq et la pendule HOMMAGE A CLAUDE NOUGARO

Le coq et la pendule
André Ceccarelli, batterie
David Lynx, chant
Pierre-Alain Goualch, piano
Diego Imbert, contrebasse
HOMMAGE A CLAUDE NOUGARO

Claude Nougaro aurait eu quatre-vingts ans le 9 septembre de cette année mais la maladie l'a emporté le 4 mars 2004. André Ceccarelli explique sur la pochette de cet album que Claude Nougaro avait amicalement accepté peu de temps auparavant de se produire en duo au cours d'une carte blanche qui était consacrée au batteur et ce duo qui ne s'est donc jamais réalisé restera toujours dans son esprit. "C'est avec amour et respect" ajoute-t-il qu'ils "empruntent cet univers magique qui lui appartient. Un amour et un respect total de cet univers poétique incomparable qui effectivement se ressent au travers de 14 chansons que les trois instrumentistes, auxquels se joint le chanteur David Linx dans cinq d'entre elles, offrent dans une interprétation d'une grande justesse et émouvante. Si la voix veloutée de David Linx est tout à fait remarquable et appréciable, les notes du piano suffisent dans celles où il ne chante pas à remettre les paroles dans la tête des auditeurs car l'univers sonore de Claude Nougaro renaît sans peine. Le pianiste Pierre-Alain Goualch a bien voulu répondre à quelques questions pour présenter ce disque qui, s'il est accompagné d'un DVD essentiellement consacré au batteur André Ceccarelli avec notamment une intéressante interview sur sa carrière riche en rencontres, s'avère un projet collectif très réussi.
Dans quelles circonstances André Ceccarelli vous a-t-il demandé de participer à l’enregistrement de son disque Le Coq et la Pendule ?
Tout d’abord je crois qu’André n’aime pas qu’on lui attribue cet album car il considère que c’est un projet collectif : chacun ayant mis beaucoup d’énergie et d’enthousiasme pour transformer ce projet en réalité. Il m’a contacté et suggéré le reste du casting il y a bientôt un an. Nous avions déjà enregistré sous mon nom deux albums et dans chacun de ces projets la chanson française était centrale.
Il y a eu “Exploring The music of Serge Gainsbourg” puis “Anatomy of a Relationship”. Chacun de ces enregistrements a été une aventure que nous avons tous les deux beaucoup apprécié. André sait que je suis un grand admirateur de son jeu mais surtout je crois que nous prenons un plaisir réciproque à jouer ensemble et ce depuis notre tout premier concert en août 2000. André avait un projet avec Claude Nougaro qui n’a pas pu aboutir le poète nous ayant quitté trop vite. C’est de cette idée non réalisée qu’est né "Le Coq et la Pendule".
Concernant le casting, Diego Imbert est un ami et un musicien qui compte beaucoup pour moi. Il était à la basse dans le tout premier trio auquel j’ai participé en 1992 avec Franck Agulhon à la batterie. Nous nous connaissons depuis 18 ans et quand André a évoqué son nom j’ai sauté de joie car Diego est surtout un formidable musicien et nous jouons trop rarement ensemble. L’idée d’inviter un chanteur m’a tout de suite beaucoup séduit car la voix est un instrument qui me fascine. David Linx avait participé au tout dernier enregistrement de Claude Nougaro pour Blue Note avec André Ceccarelli. C’est un chanteur incroyable, une voix majeure du Jazz européen. Ce sont la singularité de son talent et son amour de l’univers de Claude Nougaro qui en ont fait un choix évident pour ce projet.
Comment avez-vous effectué la sélection des morceaux retenus dans tout le répertoire de Claude Nougaro ?
Le travail de préparation de l’album s’est articulé une peu comme pour mon album autour de la musique de Serge Gainsbourg. Je me suis replongé dans la discographie de Claude tout en échangeant avec André et Diego nos idées de reprises potentielles. Les listes se sont affinées avec le temps et la recherche d’idées originales pour nous approprier les chansons. A chaque fois la mélodie est respectée et il s’agit surtout de prendre des décisions concernant les arrangements harmoniques et rythmiques. Pour la majorité des titres j’ai fait les choix harmoniques et les décisions rythmiques ont été prises pendant les répétitions avec Diego Imbert et André. Chacun proposant des idées qu’on essayait tout de suite, il ne restait plus qu’à choisir ensemble.
Toutes les chansons de l’album sont puisées dans son répertoire et sans qu’on y pense vraiment nos choix couvrent un peu toutes les époques du chanteur.
L’époque la plus délicate était sans doute celle de Nougayork ou les programmations de Philippe Saisse et Marcus Miller marquaient les chansons d’une manière si forte que les adaptations en trio acoustique semblaient délicates. Nous avons gardé « Il faut tourner la Page » qui est rendue intemporelle par la beauté de sa mélodie, la richesse de son harmonie et la profondeur de son texte. Mais plus surprenant nous avons adapté « Nougayork », je ne croyais pas pouvoir trouver un arrangement intéressant pour ce titre car pour le coup il était vraiment très marqué années 80 et plus axé sur les sons et les arrangements que la richesse mélodique ou harmonique. Mais finalement nous avons trouvé une version très amusante à jouer qui par contre est très éloignée de l’originale. Les auditeurs les plus perspicaces devraient pouvoir tout de même reconnaître la mélodie.

Si les paroles des chansons de Claude Nougaro sont de lui-même, ces musiques ont été composées par différents musiciens (Maurice Vander, Yvan Cassar, Philippe Saisse, Eddy Louiss, Jacques Datin…) , en quoi se rejoignent-elles selon vous ? Comment définiriez vous personnellement l’univers musical de Claude Nougaro ?
Le ciment du répertoire de Claude Nougaro c’est bien sûr Claude Nougaro. Il y a vraiment des chansons très éloignées les unes des autres mais à partir du moment où il les a choisies et leur à offertes un texte puis la puissance de ses interprétations : il les a unies au reste de son univers. Un univers d’enfant, de poète, de sage où se croisent l’humour, la profondeur, la danse, la vie…
David Linx ne chante que certaines chansons, laissant le piano prendre « la parole » , qu’est-ce qui a déterminé vos choix et notamment celle de la version anglaise d'"Eau douce" dont on peut voir plus bas une vidéo ?
Claude Nougaro a gratifié par ses textes brillants la chanson française de mélodies brésiliennes ou américaines remarquables en faisant des adaptations francophones merveilleuses. David a eu envie d’adapter en anglais la magnifique mélodie d’Aldo Romano "Eau douce". C’est une manière de réciproque à la démarche de Claude Nougaro. Quand il en a fait la proposition André et moi avons tout de suite aimé l’idée. La musique est universelle et faite d’échanges, je ne pense pas que Claude aurait désavoué David dans sa démarche. Les chansons que nous jouons en trio sont traitées comme des standards de Jazz, parfois respectées, parfois déconstruites pour être mieux reconstruites. Je m’efforce d’utiliser tous les moyens d’expression qui s’offrent à un musicien en explorant aussi bien les contrastes harmoniques que les tensions/relâches mélodiques ou dynamiques. Pour moi un musicien improvisateur est un peu comme un danseur qui doit emmener le spectateur avec lui dans la poésie ou la rage de sa chorégraphie sans que personne ne réalise que le sol se dérobe continuellement sous ses pieds. Ici le sol étant la structure harmonique changeante d’une chanson.

Avez-vous eu vous-même l’occasion de travailler avec Claude Nougaro ?
Je n’ai jamais joué avec Claude Nougaro mais j’ai assisté à plusieurs de ses concerts. J’ai pu également assister à des répétitions et le croiser sur des Festivals auxquels je participais.
Quels concerts de présentation de ce disque avez-vous de programmés ?
- concert de sortie au Duc des Lombards(Paris) le 10 Septembre 2009.
- concert à la salle Nougaro de Toulouse le 22 septembre 2009.
- émission de Radio spéciale avec David Linx mais aussi d’autres invités sur RTL le 30 septembre 2009.
- concert à Rosny Sous Bois 28 novembre 2009.
- showcase SFR à Paris le 10 décembre 2009
- concert à Monaco le 15 décembre 2009.
- concert à St Rémy lès Chevreuse le 13 mars 2010.
Pierre-Alain Goualch, piano
Né en 1973 à Toulon, il apprend le piano avec Tony PETRUCCIANI. Il étudie en 1991/1992 au CMCN, et y est diplômé avec les félicitations du jury. Puis il y enseigne l'improvisation et l'harmonie jusque 1996. Soliste de l'ORJL (Orchestre Régional de Jazz en Lorraine) depuis 1994, il se produit et enregistre avec "Ametys" et le "Briegel Bros Band".
En février 1995, alors âgé de 22 ans il obtient le premier prix de la compétition internationale de piano Jazz de Toulon présidée par K. BARRON, T. FLANAGAN, D. PEREZ, ce qui lui vaut des articles dans Down Beat (USA), Jazz Hot (France).Trois mois plus tard son trio est lauréat du concours international de jazz de la défense. On peut l’entendre en première partie de Mc COY TYNER, Michael BRECKER, Toots THIELMANS, Benny GOLSON, Ahmad JAMAL, George COLEMAN, Walace RONEY, Gilberto GIL, Daniel HUMAIR, Jean-François JENNY-CLARK. En Mai 1996, il participe au Festival de printemps de la ville de Luxembourg avec un septet composé de 4 trompettistes et section rythmique, comprenant Claudio RODITI (Brasil/USA), John ALLMARK (UK/USA), Joe GIORGIANNI (USA), Ernie HAMMES (Lux), Jean-Louis RASSINFOSSE (Bel).
La même année on peut l’entendre aux côtés de DJ Dee Nasty dans le festival AFRICOLOR.
En 1997, son premier album en leader, « Voici ma Main », sort en Europe et reçoit un accueil unanime (EMD9701 dist Disques DOM) : 3 étoiles JAZZMAN, Sélection du Mois JAZZHOT. Il participe à de nombreuses émissions de radio pour France Inter et France Musique qui retransmettent ces concerts et l’invitent à la maison de la radio. Martial SOLAL, appréciant particulièrement son travail en trio l’invite pour son émission sur France Musique « Les surprises de Martial SOLAL ».Cette année là, son parcours a d'ailleurs été couronné par JAZZMAN dans son numéro spécial “Nouveaux Talents” (Avril 97) où il est classé dans les 35 pianistes internationaux les plus prometteurs du moment.
En juin 98, il est invité par le Chet ATKINS « Musicians Days » of NASHVILLE –TENNESSE au sein du quintet de Ernie HAMMES.La même année on a pu l’entendre entre autre aux côtés des trompettistes New Yorkais Lew SOLOFF et Ted CURSON. En juin 99 la chaîne de télévision hollandaise VPRO l’invite pour son émission MOONDIVE à participer avec une douzaine de musiciens d’horizons différents (ayant travaillé avec Massive Attack, Bjork, Susan VEGA, Peter GABRIEL) à une expérience dirigée par Hector ZAZOU.
Trois mois plus tard il rencontre le batteur André CECCARELLI avec lequel il se produit en trio aux côtés de Rémi VIGNOLO. La magie de cette rencontre les pousse tous trois à se donner rendez-vous pour un projet ambitieux d’hommage à Serge GAINSBOURG pour le deuxième trimestre 2000. L’année 2000, débute avec un album enregistré à New York pour le trompettiste Ernie HAMMES sous la direction artistique de Lew SOLOFF au Studio « Clinton Record ». Cette séance est pour Pierre-Alain Goualch l’occasion de retrouver la section rythmique qu’il formait avec Diego IMBERT et Franck AGULHON et de jouer aux cotés de Bob MINTZER, Lew SOLLOFF, Ernie HAMMES, Pierrick PEDRON et Franck SPANIOL.
Il termine la même année son album « The Piano, Inside And Outside », un projet mêlant sons acoustiques de piano préparé et techniques avancées de traitement numérique. Il réalise et arrange l’album de la chanteuse Aurélia O’Leary et co-produit le premier album du bassiste Daniel YVINEC : « Recycling The Future » dont il co-signe une partie des compositions. On peut l’entendre sur un maxi du groupe Kalk (Deep House) label BRIF Record et l’album du producteur-compositeur SNOOZE pour CRAMMED RECORD. Au mois de Mars 2000, il est choisi par le Ministère de la Culture pour participer au jury du premier C.A de Musiques Actuelles. Il enchaîne les enregistrements de l’album hommage à Serge GAINSBOURG pour nignt bird music (OWL), ainsi qu’un album en duo avec la chanteuse Valérie GRASCHAIRE sur la musique de Thelonious MONK (EMD - dist. Disques DOM). Cette année est pour lui la confirmation de son intérêt pour les musiques électroniques avec la réalisation de trois albums Trip Hop, un maxi de Deep House ainsi que la préparation du prochain album d’Hector ZAZOU. Le tout en se confortant comme une des révélations du Jazz Français avec un album aux côtés de Bob MINTZER et Lew SOLLOFF, un album en duo avec Valérie GRASCHAIRE et enfin « Exploring The Music Of Serge GAINSBOURG) l’album en trio avec Remi VIGNOLO et André CECCARELLI (sorti chez night bird music (OWL), produit par Jean-Jacques PUSSIAU).

Pour écouter des extraits et/ou vous procurer ce disque.....cliquez ici(amazon) ou cliquez ici(fnac)

A voir extrait The Meeting Place Of Waters (Eau Douce)

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Pierre-Alain Goualch...cliquez ici
André Ceccarelli...cliquez ici(mais il ne semble pas mis à jour depuis 2007)
Myspace de Diego Imbert....cliquez ici
David Linx...cliquez ici

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