Atlantico En Rouge Quartet Jazz
ATLANTICO
En Rouge
Quartet jazz :
Dave Schroeder : Saxophone soprano, Clarinette alto, Harmonica, Flûte Alto, compositions
Sébastien Paindestre : Piano (Yamaha C7), compositions
Billy Drummond : Batterie (Gretsch) Martin Wind : Contrebasse
Suite à un concert réalisé pour une émission dont le but est de démontrer que le jazz est une langue universelle, le jazzman américain Dave Schroeder a proposé en 2014, au pianiste Sébastien Paindestre de former un groupe ensemble, tout en l'invitant à enregistrer dans un studio en plein coeur de Manhattan. Il en résulte ce disque "En Rouge" dont la musique est composée pour moitié par l'un et l'autre avec l'utilisation de 4 instruments différents par Dave Schroeder sur les 8 titres de l'album et l'unique utilisation du piano du piano à queue par le pianiste.
Un disque qui témoigne d'une belle entente, très constructive entre musiciens des deux côtés de l'Atlantique, comme le confie Sébastien Paindestre, à l'occasion d'un nouvel entretien à lire ci-dessous : "C’est assez rare en musique de rencontrer quelqu’un qui te tends la main et te dis “viens, on va jouer ensemble, juste pour le plaisir” sans ego. Les compositions sont dans la même veine je pense, riche de notre parcours à chacun, avec des plages d’improvisations qui permettent à tous les musiciens de s’exprimer." Entente à quatre en l'occurence puisque le contrebassiste Martin Wind et le batteur Billy Drummond, tous deux professeurs à la NYU jazz complètent la formation qui a logiquement pour nom " Atlantico".
De plus, ils ont reçu un coup de pouce de Joe Lovano, un des prestigieux professeur à la NYU Steinhardt de Manhattan qui parraine le disque. Un disque " plein de joie et d'inspiration" dit-il . Et c'est effectivement ce qui ressort de cet enregistrement de musiciens qui s'expriment à travers une liberté musicale très créatrice, avec une écoute réciproque qui offre de nombreux rebondissements sans laisser tomber le rythme. Une créativité renforcée aussi par la diversité des instruments, et même l'harmonica, utilisé dans le très joli "No more words", n'assombrit nullement la musique, et dans la splendide ballade "Ellen and Dave", titre le moins rythmé de l'album, demeure un rayon de lumière qui éclaire cette musique mystérieuse, mais le jazz n'est-il pas précisément une musique au langage universel ?
Ce disque sera après une première présentation à Paris, l'occasion d'une tournée en France en juin 2016 puis à New-York en 2017, nouvel occasion pour le pianiste Sébastien Paindestre de se retorouver de l'autre côté de l'Atlantique.
L’Atlantico est un nouveau groupe parrainé par le saxophoniste Joe Lovano, mais celui-ci ne fait pas partie de ce groupe, pouvez-vous en dire plus sur ce parrainage ?
Dave Schroeder a débuté sa carrière de musicien comme “pupitre” dans le mythique big band de Thad Jones et Mel Lewis, au côté de Joe Lovano, au Village Vanguard à New-York. Joe Lovano est un des prestigieux professeur à la NYU Steinhardt de Manhattan. Dave a fait écouter le disque à Joe et ça lui a plu, c’est un sacré coup de pouce d’avoir comme parrain un des plus grand saxophoniste de Jazz Américain.
Cependant c’est Dave Schroeder qui vous a fait la proposition de cet enregistrement...
Nous nous connaissons avec Dave depuis 2012 grâce à Raïssa Lahcine de la NYU Paris, j’avais comme projet une émission sur le Jazz dont le principe était de jouer avec un musicien pour la première fois, pour démontrer que le Jazz était une langue universelle et capter cette fraicheur et magie d’une première rencontre musicale entre deux jazzmen. Le pilote de cette émission présenté par Jean-Michel Proust et produite par Couac productions a été tourné en novembre 2012. Le concert fut une réussite et après Dave m’a invité à New-York une première fois puis lorsqu'il est revenu pour des concerts avec moi à Paris, il m’a parlé de son désir d’enregistrer à New-York avec moi et de former un groupe avec laquel nous jouerions nos propres compositions.
Ce disque est publié par le label de la Fabrica'son qui semble-t-il avait connu quelques difficultés, qu'en est-il aujourd'hui ?
La Fabrica’son a eu des difficultés en 2010 quand elle a perdu son lieu originel mais l’association a continué de programmer des concerts dans d’autres lieux à Malakoff, et elle a même étendu ses activités avec un festival au mois de mai (le Festiva’son) et des actions culturelles. il y a deux ans, nous avons décidé de créer un label de Jazz pour sortir dans un premier temps les disques des musiciens du collectif de la Fabrica’son. On espère pouvoir accueillir sur le label les projets de musiciens qui ont été programmés depuis 16 ans, mais n’allons pas trop vite, c’est déjà un beau pari de créer un label par les temps qui courent. Depuis 2000, La Fabrica’son a programmé des centaines de musiciens de Jazz, dont certains sont devenus des stars du jazz actuel.
Ce groupe est un quartet de jazz, pouvez-vous présenter les deux autres musiciens ?
Martin Wind est un contrebassiste qui vit à New-York depuis des années et a dernièrement enregistré avec le guitariste de renommé internationale Philip Catherine (ACT), c’est un musicien incroyable d’une grande gentillesse qui apporte une couleur et est toujours très inspiré.
Billy Drummond, disciple de Tony Williams est un des grands maitres de la batterie jazz dans le monde, il fait parti de l’histoire du Jazz et sa présence sur le disque est une chance pour nous tous. En studio à Manhattan, j’ai encore se souvenir d’un être d’exception qui était tout simplement au service de la musique.
La musique est composée pour moitié par vous et l’autre par Dave Schroeder, cependant l’univers en semble bien unique , pour cela avez-vous auparavant défini ensemble un angle spécifique à cet enregistrement ou bien tout est-il improvisé ?
Nous avons travaillé main dans la main avec Dave sur ce projet comme on à l’habitude de le faire depuis 2012, comme c’est un projet en co-leader, nous avons décidé d’écrire chacun 4 compositions pour le disque. C’est assez rare en musique de rencontrer quelqu’un qui te tends la main et te dis “viens, on va jouer ensemble, juste pour le plaisir” sans égo. Les compositions sont dans la même veine je pense, riche de notre parcours à chacun, avec des plages d’improvisations qui permettent à tous les musiciens de s’exprimer.
Nous avons beaucoup échangé avec Dave par mail mais c’est la semaine avant l’enregistrement à New York que l’on a peaufiné ensemble les arrangements , jusqu’a la dernière minute. Le jazz permet cette liberté de visualiser dans notre esprit, de pressentir ce qui permettra à tous les musiciens d’être à l’aise et donner le meilleur d’eux-même.
Dave Schroeder joue quatre instruments différents, dont l’harmonica qui tranche beaucoup …. Pouvez-vous présenter les morceaux ?
J’ai vu Dave à l’action pendant des jours dans son école, il pense “jazz” 24h sur 24. Les professeurs sont tous des masters du Jazz (John Scofield, Joe Lovano, Kenny Werner, Billy Drummond, Peter Bernstein...) la plupart du temps il joue dans des ateliers avec les élèves et son bureau est toujours ouvert avec un piano à disposition, il est passionné par les instruments à hanche et a commencé l’harmonica pour remplacer Toots Thielemans sur un disque !
Sur “No more words”, une composition de Dave Schroeder, l’utilisation de l’Harmonica par Dave est un hommage à Jaco Pastorius ("Three Views of a Secret") et Toots Thielemans.
“Petra” que j’ai composé est inspiré de la cité Nabatéenne. C'est un morceau en 7 temps, les métriques impaires sont plus difficiles à jouer, j'ai cherché dans la mélodie à marier là encore le piano-sax pour que le son n'en fasse qu'un. L'improvisation s'élargit à la fin du morceau et devient plus libre grâce à un turnaround, c'est à dire quelques accords qui tournent en boucle.
“Ellen and Dave” est écrit en hommage à Dave Schroeder et Ellen, sa femme. Ellen Colcord, artiste Newyorkaise a réalisé le visuel du disque. il manquait une ballade pour le disque, je l'ai écrite en m'inspirant de l'univers de Wayne Shorter, Dave Schroeder joue du soprano saxophone et son jeu est très influencé par lui. Il y a au milieu du morceau un dialogue très serré dans l'écriture piano-sax, une manière de rappeler Ellen et Dave. L'improvisation donne des mélodies très mystérieuses avec des harmonies assez tendues.
“Guiffre cool” de Dave est un clin d’oeil à Jimmy Gioffre, célèbre clarinettiste.
Pour " New-York in May-be" : j'ai voulu retranscrire en musique, la première impression que j'ai eu quand je suis arrivé à New-York. là aussi la métrique est plutôt complexe en 5 temps avec un contraste quand la mesure passe en 4 et en swing, un peu comme si on passait de l'avenue de Broadway à pied au subway.
"
En rouge" : c'est un 3 temps rapide, qui permet de jouer à la blanche pointé, avec un feeling qui passe et reviens en "double time" ou "half time". Je dois avouer que l'influence de Brad Mehldau se ressent, avec notamment sa composition "ron's place" que j'ai joué si souvent avec mon trio. J'ai écrit une suite d'accord que l'on retrouve en introduction et entre chaque solo, et surtout à la fin avec un long solo de batterie de Billy Drummond. Ces accords obsédants découle directement de la tradition Coltranienne.
Y-a-t-il une raison particulière au choix du titre du disque : « En rouge » ?
J’aime le vin, Martin, Billy et Dave aussi ! C’est le titre d’une de mes compositions, le rouge, couleur de la vie, de la mort, et également symbole de la féminité...
Et Il semble que vous avez changé la pochette du disque initialement prévu....
Ellen Colcord, artiste Newyorkaise a réalisé le visuel du disque. Ce visuel a servi auparavant d’affiche pour différentes expositions dans le monde qui évoquent le droit des femmes et son oppression.
Un concert de présentation du disque aura lieu le 15 janvier 2016 avec deux musiciens différents Dré Pallemaerts : batterie et Jean-Claude Oleksiak : contrebasse , il est également prévu une tournée en mai et juin 2016 ainsi qu'une série de concert à New-York en 2017. Parallèlement, vous devez sortir un autre disque en juin 2016 : Paris, en trio cette fois … pouvez-vous en dire plus sur tous ces projets ?
Dré Pallemaerts et Jean-Claude Oleksiak remplaceront respectivement Billy Drummond et Martin Wind dans l’Atlantico lors du concert du 15 janvier. Pour ce concert, seul Dave est venu car c'est bien sûr compliqué de faire venir Billy Drummond et Martin Wind pour un concert, par contre Dave étant le co-leader il se devait de venir défendre son projet en France ! Mais tout le groupe au complet sera présent du 31 mai au 5 juin en France, les concert prévus sont, sur la péniche le Sirius à Lyon le 31 mai ; un concert le 1er juin 2016 chez la compagnie Polychromes près de Troyes, un concert le 3 ou 4 juin (à définir) à Rosny-sous-bois et le 5 juin à Bagneux, il reste encore un concert a "booker" et aussi quelques masterclasses avec Billy Drummond.
Pour la soirée label au studio de l'Ermitage, j'ai voulu que ça soit le contrebassiste de mon trio, Jean-Claude Oleksiak, fidèle compagnon depuis presque 20 ans qui remplace Maetin Wind, et également Antoine Paganotti, le batteur de mon trio qui est aussi un compagnon de 20 ans, mais il n'était pas libre. Remplacer Billy Drummond n'est pas chose facile, Antoine Paganotti est pour moi un des plus grand batteur de jazz en France, remplacer Billy Drummond et Antoine Paganotti (car je joue le 15 janvier avec mon trio aussi) en même temps est un défi ! La seule personne qui pouvait faire l'affaire est Dré Pallemaerts, un batteur qui joue dans la lignée des batteurs de Jazz Américain dont il a reçu, comme Antoine, l'enseignement et la transmission , Dré est aujourd'hui un musicien incontournable de la scène Jazz international. Je l'ai rencontré il y a 15 ans lors d'un festival que l'on organisait à l'époque en Mayenne "la mare au Jazz", et ensuite lors d'une jam session à Paris et encore plus récemment lors de la saison de la Fabrica'son où il était programmé, il se souvenait encore de ce festival improbable 15 ans après !
Cette soirée est la première du label de la Fabrica’son. Nous sommes vraiment enthousiastes de fêter la création de ce label ! L’album “En rouge” est le 3ème opus sur le label, le 4ème sera édité en juin 2016 avec mon trio, nouvel album depuis 2010 et le live au Duc des Lombards. L’album avec mon trio s’appellera “Paris” , le dernier album était un album “live” cela faisait donc 7 ans que l’on ne s’était pas retrouvé Antoine Paganotti (batterie), Jean-Claude Oleksiak (contrebasse) et moi dans un studio. Riche de nos parcours depuis toutes ces années aussi bien avec mon trio que d’autres projets on est très fier du résultat, rendez-vous en juin 2016 pour écouter ! La nouveauté est l’ajout sur plusieurs titres en plus du piano du Rhodes, que j’ai l’habitude de jouer avec l’Amnesiac 4tet.
Deux extraits à écouter
depuis soundcloud :
No more words- Atlantico
Petra- Atlantico
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A voir
ATLANTICO - Album teaser
© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
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