Kora Jazz Trio en concert pour la sortie de son disque
Communiqué
KORA JAZZ TRIO en concert
Mardi 18 novembre 2008 à 20H30
Au New Morning
7-9, rue des Petites Ecuries 75010 PARIS
Tél. : 01.45.23.51.41.
2003, l'odyssée de la kora. C'est à cette date
que le Kora Jazz Trio débarque sur la planète jazz
en apportant une couleur inédite au genre. Pas vraiment
une révolution tant le jazz compte de satellites, mais
un souffle résolument nouveau. Les critiques saluent la
fraîcheur du trio, l'originalité
et l'inventivité de cette réunion de la kora,
des percussions et du piano, qui érige à sa manière
un pont imaginaire entre l'Afrique de l'Ouest et la côte
Est américaine, entre la tradition mandingue et la liberté
du jazz.
À la sortie de cet album, on évoqua un jazz
du monde, un world-jazz qui retrouverait ses
racines africaines. Mais le Kora Jazz Trio se garde bien de proposer
une énième déclinaison de cette catégorie
fourre-tout ; seuls le plaisir de se retrouver et le goût
de jouer ont présidé à cet enregistrement.
C'est là la seule musique que connaît ce trio sans
frontières, composé de trois artistes mondialement
reconnus, judicieusement réunis par le producteur Gilbert
Castro :
- le kora-hero guinéen, Djeli Moussa Diawara
(demi-frère de Mory Kanté).
Chanteur-Compositeur, ce magicien de la kora 32 cordes - modèle
unique au monde sur lequel il a développé une technique
singulière - démontre que l'instrument fétiche
des griots s'adapte à tous les styles (salsa, blues, calypso
et flamenco).
- le pianiste sénégalais Abdoulaye Diabaté.
Formé au Conservatoire national - il a notamment été
chef de l'Orchestre national du Sénégal - et passionné
de jazz, il est le gardien des harmonies du trio.
- son compatriote, Moussa Cissoko, s'est imposé depuis
plus de vingt ans comme l'un des grands maîtres percussionnistes
de sa génération.
Ce
troisième volet brûle une fois de plus les pistes,
tout en gardant intacte l'énergie des débuts. Un
album de onze titres, enregistrés en seulement quatre jours
au studio Davout, à Paris, afin de garder la spontanéité
du langage et la fraîcheur du concept. Djeli, Abdoulaye
et Moussa n'ont pas besoin de longs discours, ils sont nés
dans la même cour, celle des musiciens, fait remarquer
Abdoulaye Diabaté. Après une reprise de Now
is the time de Charlie Parker dans le premier opus, une
interprétation de Rythm-A-ning de Thelonious
Monk et de La Mer de Charles Trenet dans le Part
Two, le troisième tableau de ce triptyque mandingue
explore cette fois-ci le latin jazz avec la reprise de Chan-Chan
de Francisco Repilado. Mais, outre cet hommage émouvant
au chanteur cubain Ibrahim Ferrer, décédé
le 6 août 2005, c'est bel et bien un retour en terre africaine
que nous propose le Kora Jazz Trio, avec la volonté de
rendre le jazz à ceux qui ont toujours vécu
avec, sans le savoir ; il est une part de notre folklore,
explique Abdoulaye. Comme si la note bleue avait quitté
un jour le continent noir...
Un retour aux sources donc, mais aussi à la vie. C'est
de son lit d'hôpital, paralysé durant des mois suite
à une maladie génétique, et finalement amputé
d'un bout de doigt de la main gauche, qu'Abdoulaye Diabaté
a composé la moitié de cet album.
Le pianiste s'est rééduqué sur son piano
et a réappris à dialoguer avec les touches. Cette
période lui a inspiré La Musse, du nom
du centre de rééducation où il retrouva le
goût de jouer. Une renaissance, résume-t-il.
Une belle histoire, déjà.
Aux pays de l'arbre à palabres, tout est affaire de dialogues.
Cet album en est la quintessence : rencontres entre jazzmen et
vieux sages, entre tradition et improvisation. Dialogue surtout
entre a kora et le piano, ces deux instruments si proches - à
la fois soliste et rythmique -, mais séparés par
un océan. Deux cousins que l'on avait séparés
trop tôt, chacun sur un continent : la kora dans les rues
terreuses de l'Afrique de l'Ouest, le piano dans les clubs sombres
des mégalopoles occidentales. Aujourd'hui, ils se retrouvent
et ont beaucoup de choses à nous raconter...