Pekka Pohjola
Waltz For Bill
Cant Get Up
Tears For Esbjörn
Thinking Of Misty
Jean And Aino
Donna Lee
One More Waltz For Michel Petrucciani Bluesette
Intermezzo
Iiro
Rantala est parait-il le pianiste de jazz finlandais le plus connu
dans son pays, et il a déjà publié neuf albums
en trio mais en France on le découvre aujourd'hui par ce
disque piano solo qui est également son premier enregistrement
pour le label de jazz allemand ACT, et c'est une très belle
découverte !
Huit des dix morceaux de cet album sont des compositions originales
hormis un standard "Bluesette" qui a rendu célèbre
le musicien belge Toots Thielemans mais que Iiro Rantala dédie
à Oscar Peterson car, explique-t-il, il le considère
comme un des pères du piano jazz ; et un standard
de Charlie Parker "Donna Lee" qu'il dédie
à ... Art Tatum parce que, explique-t-il encore, bien que
Charlie Parker disait qu'il en était l'auteur celui-ci
avait été écrit par Miles Davis, une façon
de concilier les deux en fait parce que l'un comme l'autre admirait
Art Tatum dont ils se demandaient comment cet homme presque aveugle
pouvait jouer aussi bien des improvisations presque aussi difficiles
que les compositions de Rachmaninov indique-t-il encore...
Oui c'est vrai, cela semble compliqué sur le "papier"
ou plutôt à lire la pochette de son disque, en anglais,
et on pourrait aussi parfois croire à un poisson d'avril...
mais en fait c'est simple car derrière ses "héros
disparus" auxquels il dédie chacun des titres et où
s'en cachent souvent d'autres c'est finalement Iiro Rantala lui-même
qui apparaît humblement comme le véritable héros
de cet album qui raconte nombreuses histoires.
Héros tantôt sombre rêveur tantôt joyeux
farceur, ce qui n'est pas sans faire penser, encore, à
un autre héros aussi disparu : Schumann , par la
dualité de son caractère, Iiro Rantala rend un bel
hommage très personnel à tous les musiciens qui
ont compté pour lui et l'ont magnifiquement inspiré
.
Essentiellement des pianistes de jazz hormis Jean Sibelius, et
Luciano Pavarotti qu'il considère comme un ténor
génial de l'opéra, et pour qui il s'est inspiré
d'un autre héritage culturel, une mélodie jouée
souvent lors des mariages faisant pleurer les invités...
et à propos de larmes son morceau "Tears For Esbjörn
" dédié vous l'aurez sans doute deviné
au pianiste suédois Esbjôrn Swesson récemment
disparu dans de tristes circonstances, et qu'il a eu l'occasion
de rencontrer, est une pure merveille(voir la vidéo plus
bas dans cette page), l'émotion prend à la gorge
mais aussitôt Iiro Mantal qui manie aussi bien l'humour
que la tendresse rebondit dans un univers plus joyeux avec "Thinking
of misty" qu'il dédie à Eroll Garner, un
des rares musiciens qui le fasse afficher un sourire sur son visage
dit-il...
L'autre vidéo que vous pourrez voir, "Pekka Pohjola"
quant à elle permet de découvrir dans un seul morceau
cette double facette du pianiste, là aussi une très
belle composition.
C'est simple oui, avec Iiro Rantala... il y a juste à l'écouter
jouer son piano et partager ses rires et larmes, sa joie de vivre,
qui émanent de sa musique très expressive mais lisez
quand même ci-dessous la présentation de l'éditeur
! Découvrez des extraits dans le widget et les deux vidéos
qui suivent, et procurez vous vite son disque mais après
tout cela il ne sera plus nécessaire de vous le dire pour
vous en convaincre !
Présentation
de l'éditeur
Iiro Rantala est un pianiste compositeur finlandais. Né
en 1970, à Helsinki, il a étudié le piano
au département jazz de la Sibelius Academy et le piano
classique à la Manhattan School of Music. C'est le plus
connu des pianistes de jazz finlandais, notamment comme membre
fondateur du trio Töykeät et en 2008 d'un New Trio plus
énergétique dont l'instrumentation est pour le moins
originale (piano, guitare et beatbox). Il a aussi composé
quelques uvres classiques dont deux concertos pour pianos
ainsi que des musiques de films et téléfilms.
Après avoir déjà publié neuf albums
en trio, c'est seul face à son piano que Iiro Rantala fait
ses débuts sur le label ACT. En fait, il n'est pas seul,
il a décidé de s'entourer de héros célèbres
et disparus et de leur rendre hommage.
L'hommage à Pekka Pohjola, compositeur finlandais, donne
lieu à l'exécution d'une musique profonde et sérieuse,
veinée de pointes d'humour. Une valse impressionniste est
dédiée à Bill Evans. Puis en jouant uniquement
sur les touches graves de l'instrument, Iiro évoque le
jeu foisonnant d'un vrai faux pianiste, le bassiste Jaco Pastorius,
dont on apprend à l'occasion les origines finlandaises.
Le salut à l'ami Esbjörn Svensson, ancien chef de
file du piano nordique, est une mélodie simple et calme,
évocatrice des fonds marins, avant dernier demeure du fondateur
d'EST. Plus inattendu, une pièce joyeuse et dansante pour
évoquer l'élégant Errol Garner. Passage obligé,
Jean Sibelius, le musicien finlandais par excellence. Donna Lee,
devient sous ses doigts une cascade de notes alertes dédiée
à l'ancêtre Art Tatum. Vient ensuite, le héros
de tous les héros, le fragile, Michel Pétrucciani.
Blusette, l'inusable tube de Toots Thielemans est une valse au
swing sans faille pour Saluer Oscar Peterson. Cerise sur le gâteau,
Rantala termine par une évocation de Luciano Pavarotti,
le ténor, qui a transporté l'opéra dans les
stades.
Ils ne sont pas légions, les pianistes de cette génération
qui cultivent de tel héros et se réclament de tels
parrains ! Prêtez attentivement vos deux oreilles à
la musique luxuriante et pleine d'imagination de ce pianiste viking.
Elle possède une belle énergie communicative.
Pour écouter
des extraits de
Iiro Rantala
Lost heroes
utilisez le widget ci-dessous