Beethoven Sonates Volume trois FRANCOIS FREDERIC GUY PIANO
Ludwig
van Beethoven
Sonates Volume trois
Sonates pour piano
Opus 2, 81a, 90, 106, 109, 110, 111
soient : les sonates n°1 à 3, 26,27,29,30,31,32
François Frédéric Guy, piano
Voici enfin le troisième et dernier volume attendu depuis quelques
mois de l'intégrale des sonates de Beethoven entreprise par le
pianiste François-Frédéric
Guy dont vous avez déjà pu découvrir les deux
volumes précédents : en mai 2012 le second volume contenant
douze sonates composées par Beethoven entre 1795 et 1817 , et
en octobre 2011 le premier volume regroupant les sonates n°5 à
14. Pas de surprise donc pour les sonates de cet ultime volume : celui-ci
outre les trois premières sonates de l'op. 2, contient notamment
les dernières sonates de ce cycle, dont la très fameuse
Hammerklavier. Véritable pierre-angulaire de ce cycle, cette
sonate constitue aussi un point marquant du cheminement musical de François-Frédéric
Guy ; c'est ainsi la troisième fois qu'il grave cette sonate
pour le disque...
Une sonate au sujet de laquelle, interviewé à l'occasion
de la parution du second volume, François-Frédéric
Guy, qui avait déjà réalisé les concerts
d'enregistrement des sonates de ce troisième volume, déclarait
: "Effectivement j'ai donné les deux derniers concerts
de cette intégrale à l'Arsenal de Metz les 24 et 25 avril
dernier, avec un final assez original comprenant d'une part les trois
premières sonates dédiées à Haydn et le
le lendemain l'opus 90, les Adieux suivies de la Hammerklavier qui couronnait
l'ensemble ! C'est la première fois que je terminais les 32 sonates
par la Hammerklavier et non pas par les trois dernières. Ce qui
peut se justifier tant la sonate semble être sans équivalent
par ses dimensions, sa difficulté d'interprétation et
d'audition et son propos. De plus, c'est grâce à elle que
j'ai véritablement plongé dans l'univers beethovénien
il y a plus de 20 ans !" et précisant au sujet de l'intégrale
: "J'ai souvent comparé l'intégrale à une
immense croisière avec ses horizons lointains, ses tempêtes,
ses caps et ses longues traversées . Je dirais qu'au fil du temps
la traversée m'est devenue plus familière comme pour un
navigateur mais les périls, les risques et les enjeux artistiques
restent un défi permanent. Depuis deux ans et demi, j'ai apprivoisé
la salle de l'Arsenal ainsi que l'extraordinaire Steinway que j'ai eu
la chance de jouer durant cette intégrale. Un instrument exceptionnel
pour la musique de Beethoven avec une mécanique moderne mais
aussi des aigus rappelant les "Hammerklavier" du XIXème
siècle. Très délicat et périlleux à
maîtriser, il restera pour moi la signature de cette intégrale
."
Ce
volume, qui contient encore trois CD, se termine bien par contre par les
trois dernières sonates, une fin qui peut paraître brutale
puisque la sonate N°32 opus 111 n'a pas de dernier mouvement , ce
qui d'ailleurs peut porter à interrogation puisque dans une lettre
du 8 avril 1822 à Adolph Martin Schellinger Beethoven écrivait
ceci : " Je crois vous avoir dit que les épreuves corrigées
de Chants ont été expédiées d'ici. Mais
la nouvelle copie de la troisième sonate [op111], par suite d'un
empêchement, ne sera expédiée que par le courrier
postal de demain" . Je vous prie, dès que vous la recevrez,
de la marquer d'un signe immédiatement de manière que
cette copie ne risque pas d'être confondue avec celle que vous
avez déjà et que vous devez aussitôt détruire"
... Il faut préciser qu'à cette période de sa vie,
Beethoven avait aussi fort à faire par la réalisation
de la Missa Solemnis et était fort préoccupé par
des problèmes de vue ( et non pas seulement d'ouïe) , ce
qui ne lui rendait pas facile le suivi de la publication de ses partitions
et il eut d'ailleurs nombreux différents avec ses éditeurs...
cette sonate opus 111 ayant d'ailleurs du être retirée
puis publiée une nouvelle fois afin de rectifier les fautes contenues
dans la première publication et c'est peu dire que les relations
de Beethoven avec ses éditeurs n'étaient pas au beau fixe
! ...Il parait pourtant que, d'après les éditeurs , ceux-ci
lui écrivirent pour savoir s'il n'avait pas oublié le
rondo final et Beethoven indiqua : "Je n'ai pas eu le temps
d'en écrire" ... ce qui semble un peu en contradiction
avec cette lettre, mais peut-être changea-t-il sa structure tout
comme il changea la dédicataire qui devait être Maximiliana
Brentano et fut finalement l'archiduc Rodolphe d'Autriche ...
L'auteur du livret, Beate Angelika Kraus, dit quant à elle au sujet
de cette dernière sonate qu'elle " semble , avec sa structure
en deux mouvements, exclure la possibilité d'un troisième
: elle commence par une lente introduction rhapsodique, après
laquelle le thème principal, d'un caractère vigoureux
est présenté à l'unisson. Lui succède un
mouvement plein d'énergie où l'on retrouve le dualisme
thématique classique et le travail motivique qui en découle.
Par contraste l'arietta qui lui succède constitue le moment d'apaisement
de l'oeuvre[...] . Une sonate sans troisième mouvement donc
et qui met fin à toute autre sonate, l'auteur indiquant également
: " A l'écoute de l'oeuvre on comprend aisément
que Beethoven ne pouvait guère aller plus loin dans le champ
d'exploration de la sonate pour piano et qu'il se soit ensuite tourné
vers une tout autre approche de l'instrument, notamment avec les Variations
Diabelli terminées en 1823."...
Vous pourrez écouter plus bas dans cette page non pas les dernières
minutes mais le premier mouvement de cette sonate opus 111 qui clôture
donc au disque cette intégrale, véritable aboutissement
de l'oeuvre... ? Cette intégrale n'en est en tout cas pas un
pour le pianiste François Frédéric Guy qui déclarait
aussi lors de l'interview "ces intégrales n'étaient
pas un aboutissement, mais un début : le début de l'aventure
d'une vie, et je suis sûr que ces 32 sonates m'accompagneront
dans ma vie d'artiste tant que j'aurai la force de les interpréter."...
Ce nouveau volume peut aussi être pour vous le début de
la constitution de cette intégrale si vous ne la découvrez
qu'aujourd'hui, c'est d'ailleurs aussi un excellent volume pour la débuter
puisqu'il contient les premières sonates composées par
Beethoven vers 1794/1795, comportant par contre chacune quatre mouvements,
et si en outre c'est pour vous la première occasion qu'il vous
est donné d'écouter ces oeuvres, le pianiste François-Frédéric
Guy, qui vit avec ces sonates depuis longtemps, est assurément
un interprète idéal pour vous les faire découvrir
tout comme il l'est, pour ceux qui connaissent déjà celles-ci,
pour les redécouvrir ici dans une interprétation live
tant par les conditions de l'enregistrement, en direct lors de concerts,
que par la vitalité avec laquelle il les offre, dans un souffle,
parfois audible, qu'on pourrait tout à fait imaginer être
celui du compositeur en personne au meilleur de sa forme !
Pour écouter
Ludwig van Beethoven
Sonate pour piano n°32 en do mineur opus 111
Maestoso -Allegro con brio ed appasionnato
François Frédéric Guy, piano
avec l'aimable autorisation
du label Zig Zag Territoire
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