TRANSITIONS Pianiste Olga Pashchenko Dussek Beethoven Mendelssohn PIANO ANCIEN

TRANSITIONS

Dussek ( 1760-1812)
sonate en fa dièse mineur op.61(1806-1807)
Beethoven (1770-1827)
bagatelles op.33 (1802)
sonates n°32 en do mineur op.111(1821-1822)
Mendelssohn(1809-1847)
Variations sérieuses en ré mineur op.54(1841)

Olga Pashchenko, piano ancien (pianoforte)
Donat Schofftos : 1812 et Conrad Graf : 1826 )

A découvrir ce premier disque de la pianiste, fortepianiste, claveciniste et organiste, oui oui tous ces instruments avant son nom : Olga Pashchenko. Née en 1986 à Moscou, elle a commencé ses études musicales à l'âge de six ans à l'école pour enfants de Musique Myaskovski. Elle a suivi des études au conservatoire Tchaïkovski de Moscou, notamment été l'élève d'Alexei Lubimov( dont en cherchant bien sur piano bleu, ou avec le moteur de recherche, vous retrouverez un disque des dernières sonates de Beethoven paru chez le même label Fuga Libera mais pour le moment intéressez vous à sa brillante élève ) et de Richard Egarr à Amsterdam. Elle est lauréate du concours pour pianoforte "Schloss Kremseg" 2011, et du concours pour piano "Hans von Bulow" 2012 .

Olga Pashchenko a choisi de mettre en évidence la métamorphose entre deux états de l'art : le Classique et le Romantique ainsi explique-t-elle dans le livret ( nota: vous pouvez aussi l'écouter plus bas dans cette page dans une vidéo mais ses propos en anglais ne sont pas traduit) : " La différence entre le classique et le Romantique est souvent présente dans la conscience collective sous la forme d'un stéréotype très clair : forme versus liberté, précision versus franchise, intellect versus passion. Cependant, même en faisant abstraction du fait que le classicisme n'a jamais été exempt de vrais sentiments, la réelle transformation vers le romantisme est beaucoup plus subtile et cachée dans les moindres détails de l'architecture transparente et bien composée de la musique classique."
Plus que "transformation" sans doute faudrait-il parler d'"évolution" mais bon peu importe.... en tout cas ce sont bien des oeuvres de TRANSITIONS que la pianiste , pianofortiste etc... a choisi de jouer dans son programme qui comme vous pouvez le voir dans la liste qui précise les dates de compositions de chaque oeuvre outre celles de naissance et décès des compositeurs, s'étale sur 40 ans de composition.
Les deux oeuvres de Beethoven que vingt ans séparent sont effectivement très représentatives de cette transition puisque ainsi le dit Olga Pashchenko : " En ce qui concerne l'op.111, la dernière sonate de Beethoven, il n'est pas difficile d'y trouver les caractéristique insaisissable de plusieurs styles musicaux, la pièce transcende tous les styles inimaginables" alors que les Bagatelles sont écrites avec une "grâce classique la plus exquise" et cependant " dissimulent par ci par là des surprises harmoniques tout à fait inattendues du type de celles que l'on rencontrera plus tard chez Liszt" ...
Beaucoup moins connue est l'oeuvre et son compositeur : Jan Ladislav Dussek( né à Prague dix ans avant Beethoven) dont le co-auteur du livre : Charles Johnson indique que "Sa production importante, consacrée essentiellement au clavier, seul ou dans diverses formations chambristes ou concertantes, comprend notamment trente-cinq sonates pour piano seul. L'une des dernières est la Sonate opus 61, Élégie Harmonique sur la Mort de Son Altesse Royale le Prince Louis Ferdinand de Prusse, écrite en 1806-1807. Une note en tête de la première édition (dans un français quelque peu germanique) nous informe : « Son Altesse Royale le Prince Louis Ferdinand de Prusse a été tué à l'affaire [la bataille] de Saalfeld le 10ème Octobre 1806." ;" et qui selon la pianiste, pianofortiste... est une "sonate en deux mouvements, tous deux pleins d'émotions sincères et intenses. Ce n'est pas un tombeau solennel, mais bien une lamentation incessante et très personnelle."
Oui une émotion déjà bien là qui doit aussi dans doute pour beaucoup à la splendide sonorité particulière de l'instrument choisi par la pianiste, le Donat Schofftos : 1812, dont le timbre est parfois très similaire à celui d'une harpe et certes offre aussi des sonorités assez sombres bien que ce soit un pianoforte que l'on imaginerait assez curieusement plus comme un fragile instrument féminin que masculin comme souvent le piano moderne par sa voix plus aiguë , à voir sa photographie ci-contre qui vous fera peut-être aussi avoir un "coup de coeur " pour cet instrument que vous pourrez écouter dans un extrait plus bas dans cette page et que la pianofortiste utilise aussi pour les Bagatelles de Beethoven , et voici ce qu'elle explique au sujet des choix des deux instruments utilisés pour son disque : "Mon choix personnel de deux instruments viennois originaux n'est pas vraiment basé sur des critères d'exactitude historique, mais les deux instruments correspondent parfaitement au répertoire en termes de période. Tout comme les formes classiques peuvent contenir les tendances romantiques de la musique, ces instruments, qui possèdent une grande clarté de son, découvrent d'immenses possibilités de timbres, permettant de jouer avec la rhétorique aussi bien qu'avec les couleurs. Le pianoforte construit en 1812 par Donat Schöfftos- le gendre du célèbre Anton Walter - m'a immédiatement enchantée par l'ambiguïté de sa voix magique. Sa sonorité est aussi flatteuse pour les lignes raffinées des bagatelles de Beethoven que pour les moments sombres et passionnés de la sonate de Dussek. Le Conrad Graf de 1826, avec sa personnalité étonnamment dense mais aussi très vulnérable, permet un côté aventureux très spécial dans l'op. 111 de Beethoven et dans les variations de Mendelssohn." ...

Il serait intéressant de vous faire aussi écouter le premier mouvement de la dernière sonate de Beethoven que vous avez pu écouter sur un piano moderne très récemment ( par François Frédéric Guy ) et ici dans d'autres couleurs également très belles sur cet instrument dont en fait on ne se pose pas la question de savoir s'il pourrait être féminin ou masculin, car la jeune pianiste, pianofortiste, claveciniste et organiste offre avec celui-ci une voix des plus impressionnante, qui semble encore plus grave que celle des pianos modernes sans doute pas par une puissance de jeu exceptionnelle, la musicienne est bien féminine, et l'on imagine qu'elle manie l'instrument ancien avec précautions mais parce que les notes graves de l'instrument ont une sonorité très profondes, qui exalte le grave, assez difficile à décrire... en fait ! Et donc à écouter absolument, même par les récalcitrants des pianos anciens ! Grands frissons assurés ! Mais dire s'ils sont romantiques, l'oeuvre bien sûr en a les caractéristiques ainsi l'explique l'auteur du livre : " Pour Edwin Fisher, le premier mouvement, dans la veine turbulente typique de Beethoven en do mineur, symboliserait la lutte acharnée de la vie terrestre alors que l'Arietta, avec ses variations, qui se terminent en trilles impalpables, représenterait l'expérience transcendantale " ! Et ce disque fort original n'a rien de classique... ;-)) et peut être aussi une excellente transition et transformation des oreilles des personnes n'aimant que le son du piano moderne pour apprécier aussi d'écouter des instruments plus anciens. Et sans nul doute les multiples qualités de la musicienne Olga Paschchenko experte tant en piano, pianoforte, clavecin ou orgue, font également d'elle une excellente musicienne messagère pour nous faire découvrir toutes les merveilles de ces instruments et de l'évolution musicale qui les accompagne !

 © pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ---- contact : - Agnès Jourdain

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