La fille de Debussy Damien Luce Ecrivain Pianiste
Damien Luce
La fille de Debussy
" Chouchou ou l'enfant muse"
Voici le livre que nous avait annoncé "l'artiste kaléidoscopique " ( écrivain, pianiste, comédien...) Damien Luce en septembre 2013 alors qu'il commençait à incarner le compositeur Claude Debussy sur les planches du Théâtre avec sa pièce "Debussy seul en scène", monologue intégralement signé Claude Debussy (texte et musique), bâti à partir de la correspondance de Debussy, et dont il jouait lui-même des oeuvres.
Il s'agit ici aussi d'un monologue mais cette fois de la fille du compositeur, comme l'indique le titre. Un monologue pas tout à fait puisqu'il s'agit en fait d'un court journal imaginaire, découvert par un garçon de 7 ans qui s'ennuie le dimanche, et ayant grimpé à un arbre y découvre en son creux ce trésor auquel il attache peu d'importance. Il en fait une nouvelle lecture à l'adolescence, âge qu'il partage avec la jeune fille qui a commencé à rédiger celui-ci juste après la mort de son père , puis il le relit des années plus tard, une lecture "teintée cette fois d'une mélancolie toute trentenaire", et ce livre étant devenu son livre de chevet, une dernière lecture au terme de sa vie qui se "conclut" en "Coda"... Un journal de 120 pages mais combien riche en émotion, humour et poésie et ... musique bien sûr.
Et s'il n'est pas indispensable de connaître les oeuvres de Debussy pour nous attacher à l'espiègle et romantique Claude-Emma ( prénom composé de celui de son père et sa mère), surnommée affectueusement Chouchou par son père qui lui dédia son "Children's Corner" avec ses mots : ": « À ma très chère Chouchou… avec les tendres excuses de son père pour ce qui va suivre »., ou encore nommée Fille Debussy par d'autres, bref la fille de Debussy, le fait de connaître sa musique (et un peu le piano) permet de mieux apprécier toutes les références qui y sont faites, mais si ce n'est pas le cas il est fort probable que les lecteur(trice)s auront envie de l'écouter interpellé(e)s (e)s par les propos de la fille de Debussy ! On regrettera peut-être que l'écrivain / pianiste n'ait d'ailleurs pas incorporé un disque dans ce livre mais la musique des mots de la jeune Claude-Emma n'en est que plus attachante et la "fille de" devient la véritable "Chouchou" du lecteur même si la musique de son père occupe une large place c'est bien les mots de son journal , sa personnalité propre , qui restent essentiels.
La multitude des thèmes abordés en si peu de pages est impressionnante , ce livre est au roman gigantesque ce qu'un haïku est à la poésie. Le journal de la fille de Debussy n'existe pas en tant que tel mais Damien Luce, qui a bien voulu répondre à quelques questions, explique dans l'entretien à lire ci-dessous qu'il l'a imaginé à partir de la véritable correspondance de Debussy. Et bien sûr l'auteur (que l'on devine sous les traits du jeune homme de l'introduction ) a mis beaucoup de lui aussi dans Claude-Emma , notamment pour ce qui concerne la musique c'est pour lui "une observation de la musique à travers le prisme d'une enfant de 12 ans" et il confie : "Les thèmes abordés me touchent de près : les passions de la jeunesse, le regard sur la mort, sur la musique, sur la spiritualité, un certain idéalisme propre à cet âge, une gravité. Tout cela trouve de nombreux échos en moi. "
Oui la musique tient un place centrale dans ce journal qui s'ouvre sur la mort de Debussy le 25 mars 1918 puisque quelques jours plus tard , après avoir joué les Arabesques sa fille Claude-Emma signe un pacte avec elle-même : chaque semaine elle jouera un morceau de Claude Debussy : " Ce sera ma façon de fleurir sa mémoire, de le démourir. Je retracerai sa vie pas à pas, note à note".... Et de fait si le compositeur est bien présent dans ce journal par le regard qu’elle porte sur son père, sur l’œuvre de celui-ci au fur et à mesure qu'elle joue ses oeuvres, et par ses commentaires intérieurs sur le regard de Debussy sur ses propres oeuvres et sur d’autres compositeurs : Ravel, Cras, Rameau... la jeune fille confie aussi dans son journal multiples réflexions sur ses professeurs de piano ( dont une "vieille loutre" ) et l’apprentissage du piano : avec ou sans métronome, sur les doigtés, sur le piano lui-même et notamment l'utilisation des pédales... A côté de la musique un autre thème central : son premier « amour » : Marius un adolescent qu'elle a rencontré à St Jean de Luz, et gravite autour de ces deux thèmes multiples pensées et observations : les interrogations d'une adolescente sur la transformation de son corps, l’amour de la mer, la première guerre mondiale, les autres membres de sa famille, ses amies, son chien, la mort, le deuil, ses rêves… un journal court puisque, ce n'est pas un secret, il prend fin avec sa propre mort, la jeune fille est emportée par la diphtérie le 16 juillet 1919.
Par la musique de ce bref espace de vie , Damien Luce réussit le double but de "démourir" le compositeur et sa fille dont l'espièglerie et la mélancolie ne peut qu'émouvoir le coeur des adultes et des adolescents, et des amateurs de piano ou non mais qui le deviendront peut-être... Un livre , qui se déroule à la fin de la première guerre mondiale, à conseiller aussi dans les collèges et lycées sur lesquels Chouchou a un avis en avance sur son temps :" C'est un lycée de filles. Même le directeur est une directrice. On y apprend à peu près de tout, de l'anglais aux mathématiques. Il y a même des cours de couture. Mais pas un seul garçon. Ce serait pourtant le sujet utile. Ceux qui ont inventé l'école n'ont pas le sens pratique. Ils nous séparent de nos compagnons jusqu'à ce qu'ils deviennent des étrangers et que nous ne parlions plus la même langue. Nous fatiguerons le reste de nos vies à tenter de les comprendre. Ce sera trop tard" !
Ce livre est en fait un concentré de phrases qui pourraient être citées pour chacun des thèmes abordés, en voici quelques unes qui ne sont que quelques infimes exemples pour vous permettre de mesurer la plume de l'auteur, et elles concernent essentiellement le compositeur, la musique et le piano :
"Papa, qui détestait faire sa toilette, a dû sourire dans sa barbe quand un monsieur est venu la faire à sa place".
"Les deux arabesques ont décoré mon dimanche. Les guirlandes de la première sont longues et souples. Elle flottent et le vent qui entre par la fenêtre les fait rouler comme les grands cerfs-volants chinois"
"La valse romantique m'a donné du fil à retordre. C'est une musique qui suinte et qu'il faut essuyer sans cesse avec de grands torchons d'arpèges. Je ne sais pas ce qu'est le romantisme, mais en tout cas ça ne passe pas inaperçu. Un jour j'ai demandé à Papa de m'expliquer ce que c'était. Il m'a mis les Misérables entre les mains."
"J'étais un peu flattée et en même temps vexée de n'être que la "fille Debussy" . Marius a ajouté que son père avait entendu "la mer" à Paris, et qu'il admirait beaucoup papa. Je lui ai dit que c'était un peu bête, quand on habite Saint Jean de Luz , d'aller à Paris pour entendre la mer."
Au sujet du Prélude de la Suite Bergamasque :" C'est une musique du matin, aussi je la jouais tous les jours avant mon chocolat chaud. Elle ouvre ses fenêtre sur un jardin de juin . Quand on la joue , on a du soleil plein les doigts"
"Papa n'était pas tendre avec Ravel. Je crois surtout qu'il était un peu jaloux. Il le traitait de fakir. Il lui reprochait de vouloir "épater son monde". Il disait "Qu'est-ce que ce compositeur qui n'écrit qu'un seul prélude, une seule fugue, une seule sonatine ? Moi quand j'écris des préludes, j'en écris vingt-quatre". "
" Je n'ai pas envie de faire du solfège avec d'autres filles. La musique est un plaisir intime."
"Aussi loin que je m'en souvienne, papa et maman ont toujours été au bord de la ruine. Papa disait toujours : " Ce qui compte, ce sont les signes intérieurs de richesse"
" La pédale doit saupoudrer la musique, lui ajouter quelques épices, et non la plonger tout entière dans une soupière, jusqu'à obtenir un bouillon qui n'a aucun goût et dont ne se régalent que les vieilles dames de province. Il faut l'utiliser avec Parci et Monie. Les deux amis de ceux qui sont capables de subtilité "
"J'ai du subir un long discours sur le passage du pouce, ce qui est bien le sujet le plus pénible de la terre. Qu'on m'explique pourquoi il est si crucial de passer le pouce sur telle note plutôt que sur telle autre !"
"Le piano serait un instrument supportable si l'on n'avait pas inventé le professeur de piano"
Au sujet de métronome : " Cet objet c'est un peu la guillotine de la musique. C'est un couperet qui tombe à heure fixe, et qui tranche le cou à toute émotion musicale"
"Dans jardins sous la pluie , on entend "Dodo l'enfant do" et "Nous n'irons plus au bois". Pourtant, quand il pleut, dormir est bien la dernière chose à faire. Et je ne connais rien de mieux que de marcher sous le parapluie des forêts."
"Le mot que papa détestait le plus s'était impressionniste. Il ne pouvait pas supporter qu'on l'emploie à propos de sa musique. Il Il entrait dans des colères abominables chaque fois qu'un journal le traitait d'impressionniste. Selon lui la faute venait des pianistes, qui jouait mal sa musique. Il mettaient trop de pédale."
"La terrasse des audiences de Clair de lune a des accents funèbres. Si je savais où se trouve cette terrasse, j'irais plaider ma douleur. La lune m'accorderait peut-être de revoir papa"
Vous aviez dit que votre livre la fille de Debussy vous avait donné l’idée de créer une pièce de théâtre sur son père , « seul en scène », déjà présentée sur pianobleu.com, en tant que pianiste comment se fait-il que vous ayez d’abord eu l’idée de vous intéresser à sa fille plutôt qu’au compositeur lui-même et pourquoi finalement avez-vous eu aussi envie de faire parler son père ?
À vrai dire, ces deux projets ont vu le jour quasi simultanément, dans un moment un peu trouble. Chaque projet doit quelque chose à l'autre. Le spectacle doit au roman la présence de Chouchou sur scène. Le roman doit au spectacle quelques images (bateau en papier plié...) ou encore les réflexions de Chouchou sur l'encre et la plume... Ces deux projets sont en nés alors que je lisais la correspondance de Claude Debussy. J'ai été tout d'abord frappé par le style littéraire du compositeur, son sens de la formule ("Le Sacre de printemps est une musique de sauvage avec tout le confort moderne."), son humour caustique ("Il existe une mystérieuse corrélation entre la laideur des gens et la musique qu'ils choisissent."), et sa manière poétique et imagée de décrire la nature ("La mer a des colères de petite fille.") J'ai eu envie de porter ces lettres à la scène, et d'en faire un monologue, afin d'incarner le rôle de Debussy (Le spectacle Monsieur Debussy a été mis en scène de Damien Henno). Ça et là, je tombais également sur des lettres que Debussy adressait à sa fille, où des lettres dans lesquelles il évoquait Chouchou. C'est ainsi que j'ai rencontré cette petite fille mutine et pleine de vie, qui semblait être la raison de vivre de son père. Sa disparition à l'âge de 13 ans m'a ému, et j'ai voulu la "démourir" en imaginant son journal intime. C'était aussi une manière pour moi d'évoquer deux thèmes qui me tiennent à coeur: l'enfance et la musique.
Le journal de la fille de Debussy est inventé mais il y est rapporté des propos de son père, ceux-ci sont-ils tous exacts ou une part est-elle inventée et quelles recherches particulières avez-vous menées pour les récolter et les sélectionner ? De même quelles informations aviez-vous sur la fille elle-même , qu’elle est la part de vérité sur elle ?
Les citations correspondent souvent à la réalité, même si ma Chouchou les formule à sa manière. La correspondance de Debussy a été ma seule source. C'est à mon sens une source plus fidèle que n'importe quelle biographie. Debussy s'y confie presque impudiquement, nous livrant ses pensées les plus profondes. On y découvre un homme tourmenté et grave, et qui ne cache pas son penchant suicidaire. C'est aussi dans cette correspondance que j'ai trouvé des détails sur Chouchou : sa passion pour la mer, son caractère impatient et capricieux, les chansons qu'elle invente... Mais mon imagination a fait le reste, et Chouchou est en grande partie un personnage de fiction.
A travers elle, qui décide de jouer toutes les œuvres du compositeur après sa mort pour le faire « démourir », on mesure aussi le regard d’un interprète, qui cherche à comprendre un compositeur et donne sa réponse personnelle sur certaines œuvres,et qui fait « revivre « la musique du compositeur avez-vous été tenté d’ajouter un disque à ce livre ?
L'idée d'un disque m'a titillé, je l'avoue... J'ai même songé à enregistrer l'intégrale des oeuvres pour piano de Debussy, et de la jumeler avec le livre, afin que le lecteur puisse écouter chaque pièce jouée par Chouchou au fur et à mesure. C'est un vaste projet, et s'il se concrétise, cela prendra un peu de temps... Certes, Debussy est présent dans mon répertoire (j'ai notamment beaucoup joué l'Isle joyeuses, Masques, les Images...), mais je ne peux pas dire qu'il soit mon compositeur de prédilection. Je suis sensible à de nombreuses esthétiques diverses (Ravel, Schumann, Mozart, Bach, Grieg...)
Dans son journal, Chouchou décrit succinctement chaque morceau qu'elle déchiffre. Je lui ai prêté mes propres impressions sur ces oeuvres. C'était une façon pour moi d'observer le musique à travers le prisme d'une enfant de 12 ans.
Partagez-vous aussi l’avis que vous prêtez à la fille de Debussy sur les cours de solfèges , sur le métronome et les doigtés etc … ou bien était-ce l’avis du compositeur ?
Non. J'ai toujours eu du plaisir à prendre des cours de piano, et mes professeurs n'avaient rien de la "vieille loutre" de Chouchou. Cela dit, en tant que professeur, j'ai rarement eu recours au métronome, qui me semble être un instrument anti-musical.
Pour la fille de Debussy, grandir c’est non pas prendre de la hauteur, mais se rapprocher des pédales, est-ce ainsi que vous avez ressenti votre propre croissance ou sinon comment vous est venue cette idée ?
Je n'ai pas eu ce sentiment, car mes pieds atteignaient déjà les pédales lorsque j'ai commencé le piano. En revanche, je n'attendais qu'une chose: que mes mains grandissent afin de pouvoir "plaquer une octave". L'idée des pédales a germé de cela.
Chouchou, Claude-Emma, fille Debussy … trois noms pour la dénommer et dont elle se plaint, elle aurait préféré s’appeler Clémentine car en fait aucun nom ne lui appartient vraiment, et finalement vous avez choisi d’appeler votre livre : la fille de Debussy , et sous titré « Chouchou ou l’enfant –muse« en référence au fait qu’il a composé pour elle Children’s Corner , pourquoi cette ajout de la préposition "de" qui la situe par rapport à son père ?
Chouchou avait-elle le sentiment d'être la fille d'un grand compositeur ? C'est une question que je me pose. Je pense qu'aux yeux de Chouchou, Debussy était un père avant d'être un compositeur. Et elle avait clairement sa propre personnalité, au point de donner parfois du fil à retordre à ses poches. Je me suis étonné cependant de constater que Chouchou n'était pas mentionnée sur le marbre du caveau familial, où elle repose avec ses parents. Je trouve cela profondément triste, de disparaître au point d'être invisible, et de ne même pas exister sous forme d'épitaphe. C'est aussi cela qui a motivé l'écriture de ce livre. Quant au titre, il a été choisi pour sa simplicité.
Que pensez-vous d’être désigné parfois comme « le frère de Renan Luce » ?
Je suis toujours heureux d'être associé à un frère que j'aime et que j'admire.
Les pensées intérieures de la jeune adolescente sont à la fois proche de celles d’un jeune enfant et de celles d’un adulte, en fait avez-vous voulu que votre livre soit plus destiné aux adultes ou aux enfants / adolescents ou aux deux ?
Je confesse ne pas m'être soucié de savoir à qui ce livre était destiné. J'imagine, après coup, qu'il peut être lu aussi bien par de jeunes lecteurs que par des adultes. C'est en tout cas ce que j'espère...
En fait ce livre aborde nombreux thèmes : à la fois l’adolescence d’une jeune fille, le regard qu’elle porte sur son père, l’œuvre de celui-ci , la mort, sur ses professeurs de piano et l’apprentissage du piano , son premier « amour » , sa mère, l’importance de la mer, ses rêves dont un projet de film… regard de Debussy sur d’autres compositeurs: Ravel, Cras, Rameau , en 140 pages seulement et j’allais oublier le jeune lecteur du journal et le secret de l’arbre. Comment vous êtes-vous organisé pour écrire ce livre, l’avez-vous écrit au fil du temps tel cette forme de journal que vous avez adopté , jour après jour et sans revenir en arrière, en vous laissant porté par la musique dont il est question semaine après semaine, ou bien avez-vous tout structuré très précisément avant de vous lancer dans son écriture ?
La musique a rythmé l'écriture. Chaque fois que Chouchou déchiffrait une oeuvre, je la déchiffrais également au piano pour m'en imprégner, et j'imaginais comment cette oeuvre allait colorer la semaine de mon personnage. Le journal s'est écrit au fil des jours, de manière chronologique, quasiment "en temps réel". Le temps que m'a pris l'écriture de ce livre correspond à peu près au temps couvert par le journal de Chouchou. Ainsi, ce journal, c'est un peu le mien. La seule chose qui ait été planifiée est le déchiffrage des oeuvres, ce qui m'a conduit à un constat troublant : le nombre de pièces pour piano de Claude Debussy est égal au nombre de semaines entre la mort du compositeur et celle de sa fille. À raison d'une pièce par semaine, Chouchou a donc eu juste le temps de jouer toute la musique de son père avant de mourir. Les thèmes abordés me touchent de près : les passions de la jeunesse, le regard sur la mort, sur la musique, sur la spiritualité, un certain idéalisme propre à cet âge, une gravité. Tout cela trouve de nombreux échos en moi.
On vous voit au début et à la fin du livre, mais comment avez vous fait pour vous mettre avec une telle justesse dans l'intimité d'une fille ?
L'approche d'un personnage de roman est pour moi similaire à celle d'un personnage de théâtre : il faut trouver en soi ce qui appartient au personnage. Un être humain est multiple et parfois contradictoire. Pour sculpter Chouchou, je me suis servi d'une glaise enfouie en moi, vestige du petit garçon que j'étais et peut-être aussi des petites filles qui ont marqué mon enfance. J'espère ainsi être parvenu à recréer une fillette plausible...
Sur votre site internet vous avez mis en exergue cette phrase : « je travaille avec le sérieux d’un enfant qui joue » , vous animez par ailleurs des ateliers de clown pour adultes et d’improvisation pour enfants et la fille de Debussy semble parfois plus adulte que son propre père… est-ce la qualité que vous préférez chez les enfants : le sérieux ?
Travailler avec des enfants est salutaire pour moi. Ils me permettent de ne jamais rompre le lien avec l'enfance, ou plutôt avec "l'esprit d'enfance", qui est la sève de tout être humain. J'aime le sérieux des enfants, oui, mais aussi leur intransigeance, leur fantaisie, et leur caractère imprévisible. Quant à la citation de Saint-John Perse, "Je travaille avec le sérieux d'un enfant qui joue", elle est à la fois poétique et juste. Je m'y reconnais assez pour en faire ma phrase fétiche.
Quelle place occupe les concerts classique de piano dans toutes vos activités, et pour vous doivent-ils toujours être conçus comme un spectacle étant donné votre casquette multiple ?
Le piano reste la borne principale de mon chemin artistique. Je me considère avant tout comme musicien, et m'adonne volontiers au "simple" récital (sans mise en scène théâtrale.)
Quels sont vos prochains concerts "classique" ?
Au mois de juin, je serai en tournée en Algérie avec un récital de piano autour de l'enfance (Histoire de Babar de Poulenc, Children's corner de Debussy, Histoires de Jacques Ibert.) Je jouerai vraisemblablement ce même programme en Argentine au mois de juillet, et au Brésil en septembre.
Quels sont vos autres projets ?
Le spectacle Monsieur Debussy a vécu ses deux dernières au théâtre des Variétés les 12 et 13 avril.
La prochaine étape: partir en tournée. Il en est de même pour le spectacle Cyrano de Bergerac - Version clownesque .
J'ai également un projet de disque : l'intégrale des Suites françaises de Bach.
Enfin, je rassemble actuellement mes idées pour un nouveau livre...
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© pianobleu.com - ISSN 2264-2056 ----
contact :
- Agnès Jourdain
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