Camille
Saint-Saëns (1835 - 1921)
Concerto pour piano n°2
Le carnaval des animaux - le cygne / Godowsky
Maurice Ravel (1875 - 1937)
Concerto pour piano en sol
Prélude en la mineur
George Gershwin (1898 - 1937)
Rhapsody In Blue
Benjamin Grosvenor, piano
Royal Liverpool Philharmonic orchestra
sous la direction de James Judd
Voici le nouveau disque du pianiste anglais Benjamin Grosvenor, qui
donnait récemment un concert en France, pays où en fait
il n'a pas encore eu souvent l'occasion de jouer. Pourtant le jeune
pianiste, qui a déjà enregistré plusieurs disques
sous le label Decca et dont celui-ci est par contre le premier avec
des oeuvres concertantes, enregistré en studio à Liverpool,
avec le Royal Liverpool Philharmonic orchestra, mériterait sans
nul doute que les français lui accordent une attention à
la hauteur de celle qu'il porte à la musique française,
musique qu'il juge être sous estimée, ce qui n'est pas
impossible notamment dans son pays natal, ainsi indique-t-il : "
J'ai souvent le sentiment que le répertoire pianistique
français est sous-estimé, ou qu'il est n'est considéré
que comme une opulente musique d'ambiance ou des "tableaux sonores"
. Mais l'existence de Beethoven - avec son incontestable grandeur -
ne signifie pas que nous devons regarder de haut une musique dont l'ensemble
d'idéals et d'aspirations est différents. J'adore les
concertos de Ravel et de Saint Saëns depuis que je les ai entendus
pour la première fois."
Benjamin Grosvenor a d'ailleurs défendu le concerto n°2
de Saint Saëns lors du renommé festival de musique classique
anglais "Proms" le 14 août 2012, un concerto dont il
pense qu'il a "cette légèreté qui est parfaite
pour les Proms " et dont il dit également qu'il est
" souvent jugé "peu original" mais c'est certainement
le meilleur manque d'originalité qui soit, puisque c'est la célébration
la plus imaginative des styles qui l'ont inspiré." ,
précisant " Le concerto a beaucoup d'éléments
hauts en couleur et chatoyants, et la rhétorique chaleureuse
du premier mouvement est vraiment touchante. ". Sans doute
ce qui est remarquable aussi dans ce concerto est sa structure particulière
puisque le mouvement le plus lent le débute , suivi par un autre
plus rapide et un dernier encore plus : "presto" où
l'on sera agréablement surpris par le jeu particulièrement
léger du jeune pianiste qui offre ce ce dernier mouvement non
pas telle une lutte de puissance entre le piano et l'orchestre comme
c'est parfois le cas mais telle une invitation du piano à une
très joyeuse danse partagée avec un orchestre au pas relativement
légers ! A écouter plus bas dans cette page !
Certes pour ce qui est du concerto de Ravel ce n'est pas tant la musique
française qu'il défend, bien que le second mouvement de
ce concerto pourrait être rapproché du premier mouvement
andante du concerto précédent par un piano qui débute
seul ces mouvements dans une mélancolie assez similaire, puisque
Benjamin Grosvenor dit quant à lui qu'il apprécie dans
ce concerto sa saveur hispano-basque surtout précisément
dans le premier mouvement qui dit-il "le séduit"
car il s'est "toujours senti proche du répertoire espagnol",
de même dans ce concerto ce ne sont pas non plus des aspects vraiment
français qui lui plaisent puisqu'il relève aussi les indéniables
influences du jazz dans celui-ci. En fait un concerto au multiples influences,
qui pourrait bien cacher aussi un certain humour, que nous qualifions
parfois ... d'anglais, à lire cet autre commentaire du pianiste
: "Au milieu de toutes ces influences haute en couleur, il y
a une certaine réserve ironique, patricienne, qui révèle
tout l'art de la litote de Ravel,- comme s'il écrivait en esquissant
un petit sourire aristocratique" .
Il a choisi de jouer aussi, en supplément piano solo, un court
prélude de ce même compositeur, écrit en 1913 comme
épreuve de déchiffrage pour les élèves du
conservatoire de Paris, une épreuve qu'il passerait avec succès
- si besoin était car il faut préciser quand même
que Benjamin Grovesnor qui s'est fait connaître en 2004 en remportant
la Finale Piano du concours de la BBC Young Musician à l'âge
de onze ans termine actuellement ses études à la Royal
academy of music de Londres - offrant dans ce court interlude un espace
d'une poésie remarquable et fort bien choisi qui raisonne chez
l'auditeur comme un écho du deuxième mouvement du concerto,
juste avant la "rhapsody in blue" qui elle est typiquement
jazz et semble une suite logique du concerto.
Une oeuvre certes pas d'un compositeur français et traditionnellement
personne n'en traduit le titre dans notre langue, oeuvre très
renommée effectivement qui, cette fois dit le pianiste "n'a
besoin ni de plaidoirie verbale ni d'apologie de ma part. C'est simplement
une oeuvre d'une invention exaltante. Les étincelles créatives
sont éblouissantes, et comme avec le [concerto de ] Saint Saëns
et le Ravel, on sent l'inspiration que Gerschwin a perçue à
travers les influences qui nourrissaient à ce point son écriture
- influences aussi bien musicales que culturelles au sens plus large."
ajoutant que le compositeur voyait l'oeuvre comme "une sorte
de Kaléidoscope musical de l'Amérique". Il joue
celle-ci dans sa version de base, pour orchestre de jazz et non symphonique
comme elle le fut aussi jouée par la suite, afin de mettre en
valeur les différentes textures particulièrement la sonorité
du banjo. Vous pourrez voir plus bas dans cette page un clip (dessin
animé) d'un extrait de son enregistrement. Il termine son disque
par un arrangement piano de la musique "Love Walked in ",
partition écrite par Gershwin pour le film "Goldwin follies",
film qui relate l'histoire d'un producteur de cinéma qui choisit
une fille simple pour être " Mlle humanité »
et évaluer de façon critique ses films en donnant le point
de vue d'une personne ordinaire. Ira Gershwin ajouta des paroles. En
fait le disque comporte trois oeuvres piano seul ainsi celui de la transcription
d'une autre oeuvre de Camille Saint Saëns pour violoncelle et piano
: "Le cygne" ( extrait du Carnaval des animaux) transcrite
pour piano par Leopold Godowsky où l'on peut apprécier
encore la limpidité du jeu du pianiste de vingt ans promis à
un bel avenir : "one of our most extraordinary musicians"
(James Naughtie, BBC Music Magazine (London) / 01. September 2012 )
et dont on peut donc espérer qu'il partagera encore le répertoire
français pour le faire apprécier à sa juste valeur
à ces compatriotes et pourquoi pas en France aussi !
Benjamin
Grosvenor, piano
Le pianiste britannique Benjamin Grosvenor est internationalement reconnu
pour ses concerts électrisants. Sa technique exquise et son flair
ingénieux pour la couleur tonale sont les maîtres mots
qui font de Benjamin Grosvenor l'un des jeunes pianistes les plus remarqués
dans le monde. Sa maîtrise des complexités techniques les
plus redoutables ne compromet jamais la profondeur et l'intelligence
de ses interprétations. Décrit par certains comme le
pianiste d'un « âge d'or » (American Record Guide)
et un « presque d'un autre âge » (The Times), Benjamin
est décrit par le journal The Independent comme "poetic and
gently ironic, brilliant yet clear-minded, intelligent but not without
humour, all translated through a beautifully clear and singing touch".
Benjamin s'est fait connaître en 2004 en remportant la Finale
Piano du concours de la BBC Young Musician à l'âge de onze
ans. Depuis lors, il est devenu un des pianistes les plus remarqués
par les orchestres dont l'Orchestre philharmonique de Londres, la RAI
Torino, New York Philharmonic, le Philharmonia, Symphonique de Tokyo,
et dans des salles telles que le Royal Festival Hall, Barbican Centre,
Singapour Victoria Hall, The Frick Collection et au Carnegie Hall (à
l'âge de treize ans). En 2011, juste après ses dix-neuf
ans, Benjamin se produit avec l'Orchestre symphonique de la BBC au cours
de la « First Night of the Proms » de la BBC au Royal Albert
Hall. Son interprétation du 2ème concerto de Liszt éblouit
les critiques musicaux. Benjamin a travaillé avec de nombreux
chefs estimés dont Vladimir Ashkenazy, Jirí Belohlávek,
Semyon Bychkov et Vladimir Jurowski.
Parmi ses engagements futurs et récents figurent l'Orchestre
philharmonique de New York et Andrey Boreyko, le Minnesota Orchestra
et Andrew Litton, ses débuts à Sydney, Berlin, au South
Bank Centre de Londres, au Festival de la Roque d'Anthéron, Piano
aux Jacobins, la Salle Gaveau en France, ou encore le National Concert
Hall Dublin. Benjamin a fait une tournée américaine triomphale
sur les scènes de Vancouver, Washington et New York. Benjamin
continue à inclure dans son calendrier des concerts de musique
de chambre avec the Elias String Quartet, Escher String Quartet ou Endellion
String Quartet, et aime travailler avec les autres membres de la BBC
New Generation Artists, dont il est membre de 2010 à 2012.
En 2011, Benjamin signe un contrat d'exclusivité avec Decca Classics,
le plus jeune musicien britannique à signer pour le label, et
le premier pianiste britannique à signer pour le label depuis
60 ans. Son nouvel enregistrement, consacré au Concerto en Sol
de Ravel, au 2èm de Saint-Saëns et à la Rhapsody
in Blue de Gerschwin reçoit déjà les plus vifs
éloges de la presse internationale. « In an age of ready-made
virtuosos, his gifts are already distinctive - peotc, romantic, almost
old-school... The Saint-Saëns concerto... Fluidly process from
imitation Bach Through delicate traceries to grand 19th century gestures".
Son premier enregistrement, quant à lui, comprend Les Quatre
Scherzi de Chopin et Gaspard de la Nuit de Ravel. Les critiques se sont
émerveillés sur le caractère musical de Benjamin
tel qu'il apparaît dans cet enregistrement ; « Grosvenor
is a Romantic pianist , almost from another age. He doesn't deconstruct,
or stand at a distance. He jumps inside the music's soul »(
The Times), "Grosvenor's balance of oratory and ornament, gesture
and poetry - evident, too in Ravel's Gaspard de la Nuit - are moving
as well as impressive" (The Observer).
Au cours de sa brève carrière, mais sensationnelle à
ce jour, Benjamin a été présenté dans deux
documentaires pour la télévision de la BBC.
Le plus jeune de cinq frères, Benjamin Grosvenor a commencé
à jouer du piano à 6 ans. Il étudie actuellement
avec Christopher Elton à la Royal Academy of Music grâce
à une bourse affilié et compte parmi ses parrains des
artistes comme Leif Ove Andsnes, Stephen Hough, Arnaldo Cohen, et bien
d'autres.
Pour écouter
Camille Saint Saëns
Concerto n°2- presto
Benjamin Grosvenor, piano
Royal Liverpool Philharmonic orchestra
sous la direction de James Judd
avec l'aimable autorisation
du label DECCA
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