Sonates pour piano D.840, 850 et 894
Impromptus D.899 / Klavierstücke D.946
Paul Lewis, Piano
Ce double album du pianiste Paul Lewis est certes paru en novembre
2011 mais est tout à fait dans l'actualité puisque
dans l'actuel " Disque du moment" de pianobleu.com "Silences"
avec le pianiste Guillaume de Chassy(voir
ici) un morceau est précisément inspiré
de la sonate op.78 D.894 de Schubert, belle occasion de vous inviter
à découvrir des extraits de cet album dont vous
aviez déjà pu découvrir avant sa sortie une
vidéo montrant la réalisation des photographies
très originales pour l'illustrer (à re-voir plus
bas avec d'autres vidéos ) photographies tout à
fait adaptées à la musique de Schubert aux douces
notes et mélodies aériennes parfois quasi mystiques.
Après avoir enregistré l'intégrale des sonates
de Beethoven, le pianiste Paul Lewis se lance donc dans un autre
grand projet : "Schubert et le piano : 1822-1828"
qui se terminera en 2013 et qui le conduira à Londres,
New York, Chicago, Tokyo, Rotterdam, Florence et à la Schubertiade
de Schwartzenberg, et dans lequel s'inscrit ce double album. Par
contre, autre actualité plus particulièrement française
: Paul Lewis donnera un concert au Théâtre des Champs
Elysées le 17 janvier 2012, où il jouera le concerto
n°5 de Beethoven .
Les trois sonates de cet album ne sont pas tout à fait
les "dernières sonates" de Schubert (comme l'indique
voir plus bas la présentation de Harmonia mundi) mais il
est vrai que l'on y trouve les caractéristiques principales.
Il est vrai aussi que la sonate D840, sonate inachevée
composée en 1825 a été publiée avec
l'étiquette "Relique" son éditeur
croyant sans doute, mais à tort, qu'il s'agissait là
de la dernière sonate de Schubert, en fait Schubert a réalisé
nombreuses oeuvres qu'il a laissé à l'état
de "fragment" qu'il a ensuite réutilisé
dans d'autres oeuvres, ainsi l'auteur du livret Romain Hinke explique
que l'on" peut plutôt considérer cette oeuvre
comme un riche ensemble de matériaux ayant servi
aux sonates "achevées durant l'année 1825"
ainsi dans l'une de ces sonates : la sonate D845 mais celle-ci
n'est pas enregistrée sur ce disque par contre la sonate
D850 s'avère elle plus différente par son optimisme.
La Sonate D894 qui nous intéresse donc plus précisément,
composée en octobre 1826, deux ans avant la mort du compositeur,
a quant à elle été publiée avec le
titre "Fantaisie ou sonate", l'éditeur
exprima ainsi son incertitude pour cette oeuvre qui selon les
termes du livret "remet sérieusement en question
la frontière entre la prose et la poésie" et
le discours lié par les règles et celui dont la
facture est plus libre"... une oeuvre donc tout à
fait propice à l'improvisation pour en revenir au "disque
du moment". Paul Lewis quant à lui fidèle au
texte nous permet aussi d'en apprécier les silences déjà
très présents dans le premier mouvement . Bien qu'elle
ne fasse pas partie de la trilogie composée en septembre
1828 elle en a aussi les caractéristiques ainsi Thomas
Hinke indique : "Alors que résonnent les premiers
motifs, rien n'a l'air donné à l'avance, aucun but
précis ne semble se dessiner ni même avoir été
pensé, les chemins ne sont pas goudronnés. Tout
ressemble à une quête en terrain inconnu"...ajoutant
au sujet précisément de son premier mouvement qu'il
"ressemble dès le début à une vaste
narration empreinte d'une douce gravité, dont la facture
évoque l'improvisation et dans laquelle les oppositions
motiviques et thématiques restent singulièrement
absentes. Il s'ouvre sur une idée principale élégiaque"...
Description qui conviendrait aussi aux splendides trois dernières
sonates de 1828 et l'interprétation d'une grande clarté
que nous en offre Paul Lewis nous en montre aussi toute la beauté.
Les Impromptus qui figurent sur le second disque ont quant à
eux été composés en été et
automne 1827 , ils doivent leur nom à l'éditeur
qui sentait là une mode et "voulait nourrir l'idée
selon laquelle il s'agissait d'inspirations peu profondes et à
peine esquissées d'une main légère. De la
musique à pied levé , en somme, pour ne pas dire
de l'improvisation. Il n'en est rien , car ces pièces schubertiennes
marquent la naissance de pièce de caractère"
aussi il n'en fut dans un premier temps publié que deux.
Enfin les trois Klavierstücke, composés en mai 1828,
ont été édités quarante ans plus tard
et précèdent donc de peu les trois dernières
sonates dont Paul Lewis a d'ailleurs déjà enregistré
d'eux d'entre elles il y a quelques années que l'ont peut
retrouver dans une récente ré édition sur
un autre album, de la collection "Initials" (Harmonia
Mundi) paru en avril 2011 regroupant des sonates de Liszt, Beethoven
et Schubert par Paul Lewis. Un très bel article en anglais(
à traduire éventuellement avec l'aide de google
traduction) paru en janvier 2011 dans le Guardian vous permettra
d'en savoir plus sur le pianiste Paul Lewis qui a notamment bénéficier
des conseils d'Alfred Brendel...voir
ici mais n'oubliez pas d'écouter les extraits plus
bas dans cette page et de regarder trois vidéos.
Présentation de l'éditeur Harmonia Mundi
Paul Lewis sort à peine d'une vaste entreprise beethovénienne
(intégrale des Sonates et des Concertos pour piano) considérée
dans le monde entier comme un monument et achevée en juin
2011 par les célèbres Variations Diabelli... et
c'est pour revenir vers Franz Schubert, l'autre phare
de sa vie de concertiste, l'autre pan de sa production discographique
aussi. Dans ce double album, les dernières sonates côtoient
des chefs-d'oeuvre d'inventivité et de concision,
ces Impromptus et Klavierstücke qui ne vous quitteront plus
Pour écouter
des extraits
Schubert
Piano Sonatas D840, 850 et 894
Impromptus D.899
Klaviersûcke D.946
Paul Lewis, piano